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Ségou’Art 2/Festival sur le Niger : Côori-So, pour la valorisation du coton malien

dimanche 17 février 2019, par Assane Koné

Valoriser le textile malien à travers une performance artistique est le défi que c’était fixé la Fondation Festival sur le Niger et Oxica production. Dans le cadre de Ségou ‘Art 2/Festival sur le Niger, ce spectacle a tenu toutes ses promesses au Centre culturel Kôrè de Ségou le 1er février 2019.

Parmi les grands pays producteurs du coton dans le monde, le Mali peine à transformer 1% de sa production. Et, au regard de la forte propension de nos compatriotes à s’habiller en bazin et en textile fabriqué en occident, l’initiative « Côori-So » de la Fondation du Festival sur le Niger et Oxica production qui vise à valoriser le textile malien, donc le coton malien, sonne comme une forte revendication. « Consommons le textile malien, pour ne pas dire habillons-nous en textile malien » », comme le dirait l’autre.

Dans le cadre de Ségou ‘Art 2/Festival sur le Niger, Oxica Production et la Fondation du Festival sur le Niger, se sont donnés la main pour organiser une performance, intitulée « Côori So » : Célébrer le coton à travers une histoire de mariage dans la cour royale de Ségou.

Dans le royaume de Ségou, Zangué Diarra, roi de Ségou, se sentant vieux a décidé de céder le trône à son fils ainé. Mais, comme ce dernier ne pourra accéder au trône qu’une fois marié, le prétexte est tout trouvé, par l’équipe de mise en scène pour proposer un défilé de mode qui met en compétition 16 jeunes belles filles, devant la cour royale, pour que le prince fasse son choix. C’est aussi, le prétexte tout trouver pour valoriser le tissu malien.

Seize jeunes filles, toutes belles, triées sur le volet, pour servir de mannequins, ont défilé dans des tenues confectionnées à partir du textile « made in Ségou ». Ségou, terre de 4444 balazans. Ségou dont l’histoire a été revivifiée par Maryse Condé dans deux de ses romans (Les murailles de Ségou et Ségou et La Terre en miette), est aussi une terre de création. Et, « Côori-So » a été initié pour valoriser le travail de créativité des artisans de Ségou : Boubacar Doumbia, promoteur du centre N’DOMO de Ségou ; Colette Traoré, promotrice de l’atelier AFATT de Ségou ; Korotimi Traoré, promotrice du centre « SINIGNESIKI ».

Dans le secteur des défilés de Mode que notre pays a l’habitude d’abriter, « Côori-So » innove en prétextant. Utiliser l’histoire du mariage princier, pour amener des jeunes filles à défiler avec des tenues réalisées par le couturier IBA. Et, toutes, fait avec le textile de Ségou.

Le défilé de mode a pris de la valeur avec le choix de la musique du terroir joué en live par un groupe de jeunes chateurs qui a revisité le répertoire du classique de la musique bamanan de Ségou.

Sans prétention aucune, nous pensons que le spectacle a un peu souffert de la précipitation avec laquelle, il a été monté. Visiblement, tout portait à croire que le couturier n’a pas eu suffisamment de temps pour travailler la finition de ses modèles. Du coup, le fait de ne pas utiliser des mannequins professionnels, laissait transparaitre avec force cette absence de la maitrise de la finition des œuvres. L’expression corporelle des mannequins avec des ratées dans les gestes, arrivaient difficilement à cacher le manque de raffinement de certains modèles.

L’on aurait aussi pu profiter pour valoriser la coiffure et les tresses de la région, sans oublier le fort artisanat autour de la bijouterie qui ne manque pas d’intérêt. L’on aurait pu aussi valoriser nos cordonniers dont le métier est en perte de vitesse alors, seul dieu sait le niveau de leur talent artistique.

Assane Koné


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