<< Lumière des Résiliences>>, la toute dernière exposition photographique de la photographe malienne Fanta Diarra met en avant 13 femmes inspirantes, en particulier des entrepreneures et des influenceuses du Mali. Le vernissage de cette exposition a eu lieu le 4 avril 2025, au Musée national du Mali.

<< À travers ce projet, mon objectif est de montrer le parcours de ces femmes, leurs défis et leur force, afin d’encourager d’autres femmes à se lever et à croire en leurs capacités>>, a indiqué Fanta Diarra.

Selon elle, aujourd’hui, de nombreuses femmes suivent des influenceuses sur les réseaux sociaux, admirent leur réussite et rêvent de leur succès, sans toujours connaître les sacrifices et les épreuves qu’elles ont traversés pour en arriver là. << Cette exposition permet à ces femmes de raconter leur histoire en toute honnêteté, de partager les difficultés qu’elles ont affrontées et de montrer qu’aucune réussite ne vient sans effort>>, a-t-elle ajouté.

À travers des portraits et des témoignages dans un film documentaire, << Lumière des Résiliences >> veut être une source d’inspiration pour toutes celles qui hésitent encore à se lancer, qui pensent que le succès est inaccessible ou réservé à d’autres. Le message Fanta Diarra est clair. << Tout est possible avec du travail et de la persévérance>>, semble être la leçon qui transparaît de ce travail artistique d’une très belle facture. C’est de l’art utile, avec une forte contribution au développement de la société.

Ce fut une belle occasion pour nous découvrir ces femmes que nous voyons souvent sur les réseaux sociaux. Nous avons écouté leurs récits et compris que la résilience est une force qui peut transformer des vies.

Dans cette exposition, chaque image raconte une histoire. Selon l’artiste une histoire de courage, une histoire de force, une histoire de femmes qui ont traversé des épreuves et qui se tiennent debout.

<< J’ai voulu capturer ces instants, ces regards qui en disent long, ces silences qui parlent plus fort que les mots>>, a indiqué la photographe. Avant d’inviter les spectateurs << à ne pas seulement voir, mais à ressentir, à écouter ces femmes, à entendre leur combat, à laisser leur lumière toucher votre cœur>>. Et, d’ajouter qu’ << elles sont la preuve qu’aucune épreuve n’éteind une âme qui veut briller>>.

Pour sa part Mamadou Cissé, Conseiller technique au Ministère de la l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, au nom de Monsieur le ministre a indiqué que cette exposition qui porte sur treize femmes résilientes, treize tableaux photos, est une initiative artistique et sociale visant à célébrer la détermination et la persévérance des femmes qui réussissent à équilibrer avec succès leur carrière professionnelle et leur épanouissement personnel.

Selon lui, cette exposition est un hommage à ces femmes à travers la mise en cause des stéréotypes en leur défaveur et en les rendant visibles comme modèles de résilience dans des contextes multiples, allant du monde des affaires à celui de la famille et des réseaux sociaux. << Elle met en lumière ces femmes à travers des trajectoires inspirantes, et ouvre la voie à des réflexions autour de la place des femmes dans la société contemporaine>>, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que dans un monde où les attentes sociétales envers les femmes sont souvent contradictoires, entre réussite professionnelle, image sur les réseaux sociaux et obligations familiales, ces dernières font face à des défis particuliers. << Les récits traditionnels du succès sont souvent dominés par des modèles masculins ou des représentations unilatérales des femmes, négligeant la diversité des parcours, les complexités des vies féminines et différentes sphères de vie. L’exposition << Lumières de résilience >> veut ouvrir le débat sur ces récits traditionnels du succès en ouvrant assez largement l’horizon des références à différents parcours et trajectoires socioprofessionnelles en tenant compte des complexités des vies féminines>>, a-t-il souligné.

Pour cela, il dira que cette exposition se place au cœur des débats d’actualité engagés entre la volonté politique d’émancipation de la femme et la pesanteur sociale. Mieux, il dira que cela cadre parfaitement avec la vision des plus hautes autorités de notre pays, qui est de faire de la Culture, le pilier pour bâtir le Mali nouveau, promouvoir nos valeurs sociétales, reconnaitre la place de la femme et encourager nos créateurs.

Il a rappelé que c’est bien pour cette raison, que lors de son allocution de fin d’année 2024, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Assimi GOITA, a décrété l’année 2025, Année de la culture au Mali afin « de donner une culture du Mali den Kura à la jeunesse et inculquer les valeurs sociétales aux jeunes du Mali, dans une dynamique de revitalisation culturelle de nos territoires >>.

Il a ensuite rappelé que nous vivons à une époque où les femmes accèdent à des carrières diversifiées et ambitieuses. Pourtant, elles restent souvent les premières à assumer la charge domestique et éducative au sein du foyer. Selon lui, cette double exigence, qui pèse lourdement sur leurs épaules, freine leur progression et limite leur épanouissement tant personnel que professionnel.

A la question de savoir pourquoi cette inégalité persiste-t-elle ? Il dira que c’est parce que notre société continue de reposer sur des modèles traditionnels où la femme est perçue comme la principale responsable du foyer. Parce que les entreprises, malgré leur évolution, sont encore frileuses face aux aménagements du temps de travail et aux congés parentaux équilibrés. Parce que les politiques publiques ne sont pas toujours suffisantes pour garantir un partage équitable des responsabilités du couple.

Partant de ce constat, il dira qu’il revient à chacun de nous, en tant que citoyen, de remettre en question ces normes et de bâtir une société où les femmes ne sont plus contraintes de choisir entre leur carrière et leur vie de famille, mais peuvent s’épanouir pleinement dans les deux car une société plus égalitaire est une société plus juste et plus prospère pour tous.

En plus de la visite de l’exposition photos, les spectateurs ont été invités à un projection de film documentaire où les 13 femmes prennent la parole et s’expriment de façon explicite sur cette problématique qui reste un dilemme cornélien dans notre société : choisir entre vie de femme au foyer et développement personnel et professionnel.

Assane Koné