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2025, ANNÉE DE CULTURE : Moribila immortalise Gnimé Goïta
mardi 29 avril 2025, par
Enfin, il se réveille, après toutes ces longues années passées dans un profond sommeil. Mais, mieux vaut tard que jamais. Il a fallu un demi-siècle après sa mort, pour voir un monument érigé en son nom pour honorer sa mémoire. Et bien, c’est fait, impressionnant et imposant, le Monument de Gnimé Goïta, Chef de Canton de Moribila se plante désormais au beau milieu de la place publique de Kagoua, chef lieu de la commune rurale de Moribila, cercle de Kimparana, region de San. L’illustre personnage immortalisé est un grand-père du Président de la Transition, le General d’Armée Assimi Goïta.
Vendredi dernier, 25 avril 2025, le joyau culturel à été inauguré dans une liesse populaire.
Ce jour-là marque un moment historique et mémorable pour la communauté de Moribila avec l’immortalisation de Gnimé Goïta, illustre chef de canton, figure emblématique de notre histoire locale.
La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du Directeur National du Patrimoine Culturel du Mali, Moulaye Coulibaly, représentant officiel du Ministre de l’Artisanat, de la culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme. Une présence qui
souligne l’importance de cet événement pour la mémoire collective nationale.
Ont rehaussé l’éclat de cette cérémonie par leur présence , Mamadou Dembélé dit Prince, représentant de Mama Dembélé dit Santara, le natif de Moribila, une des infatigables volontés qui a œuvrer pour la réalisation de ce patrimoine culturel.
En effet, ce monument vient célébrer l’héritage de leadership, de sagesse et de bravoure de Gnimé Goïta, et s’inscrit dans une démarche de préservation et de valorisation de notre patrimoine culturel. Laquelle ambition est soutenue par les plus hautes autorités de la Transition. En effet, en decretant 2025, année de la Culture au Mali, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta a voulu lancer ce message fort à ses compatriotes : « Il n’y a pas d’indépendance viable sans renaissance culturelle ! ».
Le représentant du ministre Mamou Daffé fera comprendre que l’erection de ce patrimoine va en droite ligne avec la vision du Chef de l’Etat qui a décrété 2025, année de la culture. De l’analyse de Moulaye Coulibaly, ce projet est au service de la souveraineté qui prône le retour aux valeurs ancestrales. Selon lui, ce monument dédié à Gnimé constitue un symbole, un cadre parfait de recueillement, de méditation, une véritable source d’inspiration qui permet à la nouvelle génération de savoir réellement et profondément d’où elle vient, et de mieux s’orienter vers un avenir certain. C’est pourquoi, Coulibaly a soutenu qu’il est temps de se ressourcer. Car, de son analyse, celui qui ignore son passé, est certainement condamné à l’échec.
Auparavant, le Chef de village de Moribila, Daouda Goïta a adressé ses vives reconnaissances aux initiateurs de cet ouvrage avant de déclarer que Gnimé s’est enfin réveillé. Il a exprimé toute sa fierté et sa joie pour cette œuvre hautement salutaire qui immortalise à jamais l’illustre Chef de Canton .
Le représentant du Maire de Moribila, Moussa Dembélé n’a pas manqué de saluer l’engagement patriotique des volontés qui sont initiatrices de cet ouvrage.
Qui était Gnimé ?
Difficile question à répondre de nos jours. De sources proches de la famille et des sages, Gnimé est né en 1899 et mort en 1973. Il aura vécu 74 ans sur terre. Il fut selon les témoignages le 2e et dernier Chef de Canton de Moribila. Il se maria avec 20 femmes et eut 22 enfants, filles et garçons. Au delà d’une de ses fortes charges de perception des impôts pour le colonisateur d’alors, l’illustre disparu aura marqué son temps en imprimant ses capacités d’homme d’autorité et de vision.
C’est qui aurait réalisé les pistes pour relier le canton à d’autres localités. Assurant le jugement des différends, Gnimé s’impliqua pour la construction de l’école de Moribila. Après karaba, l’ecole de Moribila serait la plus vieille dans le cercle de Kimparana. Autres œuvres de Gnimé, c’est la delocalisation au lieu actuel du marché de Moribila et l’institution du mardi comme jour de foire. S’y ajoute la construction de la Maison du planton de San qui servait de logements aux voyageurs de Moribila. D’après les mêmes témoignages, le nommé Gnimé s’est pleinement déterminé pour la délimitation du territoire de Moribila par rapport aux localités voisines.
Jean Goïta, envoyé spécial
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