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Journée de l’Afrique : Les contours du panafricanisme tracés par Perspective Sahélienne

mercredi 28 mai 2025, par Assane Koné

Dans le cadre de la commémoration du 62e anniversaire de la création de l’Union africaine, l’association humanitaire « La Perspective sahélienne », en collaboration avec l’agence d’information russe « Initiative Africaine », et Youri communication du Mali, ont organisé une conférence internationale sur la journée de l’Afrique.

Placée sous le thème : << De quel panafricanisme avons-nous besoin ?>>, l’évènement a été marqué par des prises de paroles très forte et par un concours de poésie et de défilé en tenues traditionnelles africaines, entre 6 lycées du District de Bamako.

<< La journée du 25 mai marque l’anniversaire de la création de l’OUA en 1963, qui deviendra plutard l’UA, incarne les luttes, les espoirs et les rêves de tout un continent>>, a indiqué Tatiana Persp Sah, la représentante de l’association << Perspective Sahélienne>>.

Des progrès…aux defis persistants

Elle a estimé que malgré les progrès, les défis restent immenses. <>, a-t-elle dénoncé. Avant de soutenir que cette journée de célébration de l’Afrique est un appel à l’action.

Pour ce faire, Tatiana estime que << Nous devons consolider notre unité ; investir dans notre jeunesse ; défendre la paix et la bonne gouvernance, sans elles, aucun progrès n’est possible ; promouvoir une Afrique autosuffisance, en valorisant nos ressources et nos talents>>, a-t-elle indiqué comme les grandes priorités de l’heure.

Partant du principe que << l’Afrique de demain, se construit aujourd’hui>>, tout comme Kwamé N’krumah, Tatiana est convaincue que : << l’ Afrique doit s’unir>>.

<< La Russie et le Mali ont une longue histoire et beaucoup de choses en commun>>, a déclaré, de son côté, André Belonogov, représentant de l’agence de presse << Initiative Africaine>>. Selon lui, pour se développer avec succès et de vivre selon les traditions de nos cultures, sans l’ingérence de quiconque, nos pays doivent coopérer et interagir davantage dans de nombreux domaines. Selon lui, l’accent doit être mis sur le domaine de l’information. Pour la simple raison, il a estimé que dans le monde moderne, l’information
est une arme particulièrement dangereuse, pouvant avoir des effets néfastes ou, au contraire, positifs et constructifs sur la société.

En sa qualité de premier intervenant du panel, Daouda Moussa Koné, éconmiste de formation et spécialiste de la gestion des projets de développement, a rappelé que l’Afrique est le berceau de l’humanité. << Le continent noir, d’une superficie de 30 millions de kilomètres carrés et ses 54 Etats, a souffert depuis le 9e siècle de l’esclavage, avant la colonisation et a perdu plus de 10 millions de vies humaines>>, a-t-il indiqué.

Daoudia Moussa Koné a rappelé la richesse du continent africain du point de vue humain et du point de vue des ressources naturelles.

Malgré, ce fort potentiel, il dira que tout a été mis en œuvre pour tâcher l’histoire de l’Afrique afin de piller ses richesses. << Il faut récrire cette histoire et rétablir la vérité des faits>>, a-t-il indiqué. Avant de rappeler, à tous ceux qui veulent le comprendre, que l’Afrique veut une coopération gagnant-gagnant, pour amorcer son développement pour le bonheur de ses filles et fils.

L’ argent étant le nerf de la guerre, pour sa part Djibril Diallo de la société civile, dans son intervention, va faire la promotion de la bonne gouvernance des ressources minérales, afin d’assoir une économie solide, qui pourra garantir une souveraineté politique, culturelle et sociale.

Pour ce qui concerne le contexte malien, il a salué l’adoption du nouveau code minier. << Ce nouveau code minier permettra au Mali de récupérer 2000 milliards de fcfa à travers une bonne gestion des contrats miniers>>, a-t-il déclaré. Avant de déplorer le fait que, depuis de longues décennies, le continent africain a été pillé par des soi-disant amis dans le dessein de l’empêcher de se développer.

En sa qualité de coordinateur de l’Ecole Modibo Keita, l’ écrivain Ibrahima Kébé, a proposé de rompre avec le système néo-colonial qui continue d’être servi par des dirigeants corrompus. << Il y’a de profondes contradictions dans les déclarations de certaines élites qui se réclament panafricanistes>>, a-t-il dénoncé. Avant de proposer le détachement de l’Afrique des institutions de Breton Woods et revenir aux fondamentaux, qui ont permis aux pères de l’indépendance de mettre les pays sur la voie de l’émergence et de la souveraineté économique. << Adaptation nos systèmes étatiques aux réalités des luttes des classes sociales>>, a-t-il déclaré.

Quant à Daouda Naman Tékété, il a dénoncé les manœuvres divisionnistes de l’ancien Président de la République ivoirienne Félix Houphouët Boigny. << L’’OUA que voulait Modibo Keïta est devenue autre chose>>, a-t-il indiqué. Et, pour renverser la tendance, Daouda Tékété pense qu’il va falloir impérativement désintégrer nos Etats du système capital mondial. << Les systèmes de gouvernance actuelle de nos pays servent plus les puissances étrangères que les populations africaines>>, a-t-il regretté.

En guise de solution, il a proposé de changer les types d’Etats extravertis et instaurer une gouvernance robuste tenant compte de nos réalités sociales, économiques, politiques et culturelles.

Et, comme, il fallait joindre l’utile à l’agréable, la deuxième partie de cette journée de commémoration, a été consacrée à un concours entre des lycées de Bamako.

Des présentations poétiques sur l’unité africaine et une séance de défilé en tenues traditionnelles, ont meublé la deuxième partie de cette célébration.

Ce fut une véritable compétition entre les lycéens qui ont émerveillé les spectateurs et les membres du jury.

Du côté de la poésie, cette conversation saine a donné le résultat suivant : la première a été Djeneba Kamité du Lycée La Lanterne ; la 2e a été Mariam Diarra du Lycée Ascofaré. Et, Fatouamata Ba du lycée Koyan Mariko de Sirakoro-Meguetana, est arrivée à la 3e place.

Pour ce qui concerne le défilé de tenue traditionnelle , la première place a été occupée par Alwata Ould Issa, du lycée Koyan Mariko. Pour ce concours, la deuxième place a été occupée par Meïssa Keïta du lycée Prosper Kamara. Et, la 3e place est revenue à Aminata Sidibé du Lycée Lanterne.

Des cadeaux ont salué le succès de ces jeunes talents.

Ce fut une excellente fête qui a célébré l’Afrique en cette date symbolique. Et, une belle invitation à garder le cap sur des lendemains prospères, mais en ayant un oeil rivé sur le rétroviseur pour comprendre d’où nous venons.

Assane Koné


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