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PLACE DE LA LIBERTE : D’où vient le monument « Samori ka kèlèkè denw » ?

mercredi 3 mai 2017, par Assane Koné

Au Mali, les jeunes ont une connaissance inégale sur le rôle joué par les Tirailleurs sénégalais, notamment dans la première guerre mondiale. Pour pallier le manque d’information délivrée au niveau scolaire, l’association « Le Savoir » a organisé une sortie sur la place de la liberté pour mieux connaitre le monument dédié aux héros de l’armée noire coloniale où le « Samori ka kèlèkè denw ».

Qui, n’a vu ou entendu parler du célèbre monument qui trône à Bamako aux croisement des « Six routes » : l’intersection des rues qui passent devant les locaux de la mairie centrale du District de Bamako, le Carrefour des jeunes (ex Bamako Club), le Ministère de l’éducation Nationale, le siège de Pmu-Mali, le Commissariat de police du 1er arrondissement, la Chambre de commerce et d’industrie, ainsi que la Régie des chemins de fer ? Il est difficile pour toute personne ayant visité Bamako de répondre par l’affirmative.

De même, combien de personnes sont-elles à même de raconter son histoire ? Peu, très peu, j’en suis sûr, y compris les illustres Conseillers, Travailleurs municipaux ou communaux et Maires qui se sont succédé au niveau de la Mairie de Bamako, la ville des 3 caïmans.

Le superbe monument, gloire à l’armée française d’alors, en lui seul constitue toute une page entière de l’histoire coloniale. En traversant océans et mers, il est arrivé à Bamako par transport ferroviaire, via Dakar avant d’être érigé le 3 janvier 1924 en son emplacement actuel, lors d’une mémorable cérémonie, sous le patronage de haute personnalités françaises comme M. Alexandre Millerand, Président de la république française ; Raymond Poincaré, président du Conseil ; M. Albert Sarraut, ministre des Colonies Jules Carde, Gouverneur Général de l’AOF ; Martial Merlin, ancien gouverneur général de l’AOF André Touzet, gouverneur des colonies ; Terrason de Fougères, lieutenant - gouverneur par intérim du Soudan français ; Olivier de Sanderval, gouverneur titulaire de la colonie ; et Henri-Edouard Claudel, Général de division Commandant supérieur des troupes de l’AOF.

La présence de ses hautes personnalités est toute une preuve de l’importance de ce monument dans le cadre de reconnaissance des services rendus par nos ancêtres, les braves « Tire ailleurs » pardon, tirailleurs sénégalais au service de la Grande France.

Et comme le disait l’autre : en témoignage de la reconnaissance envers les enfants d’adoption de la France, morts en combattant pour la « liberté et la civilisation ».

C’est le lieu de rappeler que sur 80.000 tirailleurs alignés sur les fronts européens, en plus des milliers de blessés et d’infirmes à vie, 15 à 20% resteront sur le champ de bataille, mieux d’honneur.

Le monument est constitué d’un socle rectangulaire en granit rapporté, spécialement d’Afrique pour la circonstance. Sur ce socle, sont gravés les noms des principales batailles au cours desquelles, les troupes africaines avaient été engagées au cours de la 1re guerre mondiale.

Le socle est surmonté d’un bronze représentant un groupe de cinq soldats africains du corps d’armée colonial, rassemblés autour d’un drapeau français porté par un soldat blanc, symbolisant ainsi le compagnonnage entre les tirailleurs et les soldats de l’armée française.

Au-delà de la date de 1924, aux quatre angles du monument, sont inscrits les noms des lieux où durant la première guerre mondiale (1914-1918), les tirailleurs sénégalais se sont illustrés.

A.S.
(Avec archives nationales du Mali)


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