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La culture malienne en deuil : La voix de Kassé Mady DIABATE s’est éteinte à jamais

vendredi 25 mai 2018, par Assane Koné

A 69 ans, le rossignol de la musique malienne a tiré sa révérence le jeudi 24 mai 2018 à la Clinique Pasteur de Bamako, des suites d’une longue maladie. Pour rendre hommage à cet illustre disparu, nous reprenons ici un article que nous avons publié le 29 avril 2010, chez le REPUBLICAIN Mali, dans la rubrique : « ECHOSTAR », sous le titre « Kassé Mady Diabaté, le rossignol du Mandé ». Lisez !

ECHOSTAR/Kassé Mady Diabaté, le rossignol du Mandé

Kassé Mady Diabaté est des artistes maliens que l’on peut considérer comme les ambassadeurs culturels de notre pays. Parti de Bamako, avec pour seule arme sa voix et son talent, le griot de Kéla a émerveillé le monde avant de revenir s’installer depuis quelques années au pays. Mais, point de retraite, il continue d’impressionner les mélomanes avec sa voix qui résiste au temps. Quel est le parcours de cet artiste à la voix exceptionnellement mélodieuse ?

Kassé Mady Diabaté est né à Kéla, situé à environ 102 kilomètres de Bamako et à 8 kilomètres de Kangaba. Comme la plupart des Maliens de son âge, Kassé Mady est le fils d’un cultivateur et d’une ménagère. Et en fils de paysan, il fut dès son jeune âge soumis à des travaux agricoles.

Ce que certains défenseurs des droits des enfants, peu avertis sur les réalités africaines, appellent travail des enfants, semble avoir fait du bien à notre artiste. C’est à cette époque, trompant sa solitude avec des chants improvisés, accompagnés d’un ngoni, que Kassé Mady Diabaté, va se découvrir les talents d’un futur artiste. Mais, selon plusieurs témoignages, déjà à cette époque, des anciens de son village, en l’écoutant chanter, croyaient entendre son arrière grand père Bintou Fama Diabaté. Cela a suffi pour lui faire une réputation et il était le plus souvent sollicité pour animer les cérémonies de mariage, de baptême et de circoncision dans les villages environnants et souvent dans des contrées lointaines.

Et comme le talent n’attend point le nombre des années pour s’exprimer, la voix de Kassé Mady Diabaté finira par convaincre Kibiri Demba Diallo, à l’époque commandant du cercle à Kangaba, qui va créer « l’orchestre de Kangaba », dont il sera le porte voix. Mais pas pour longtemps car en 1973, il rejoindra Las Maravillas, qui verra naître le Badéma National au sein duquel Kassé Mady va rester pendant 16 ans avec son statut de fonctionnaire rémunéré.

Et, il a fallu attendre 1989, pour le voir enregistrer son premier album solo, intitulé « Fodé », qui sera immédiatement suivi par le deuxième « Kéla ». En 2000, il participera avec l’américain Taj Mahal et Toumani Diabaté à l’enregistrement d’une version de Koulanjan. En 2003, il vient avec son troisième album « Kassi Kassé », dont une partie a été enregistrée à Cuba.

En 2004 et en 2006, on le verra collaborer à l’album « Mandekalou I et II ». Mais, c’est en 2009, avec l’album « Manden Djeli Kan » qu’il va réaliser son rêve de s’entourer des meilleures voix du Mandé, dans une production musicale. « Ils ont tous répondu à mon appel. Certains sont même venus de la Guinée », s’est félicité Kassé Mady Diabaté, à la sortie de l’album. Même si on ne l’a pas vu jouer dans l’opéra du sahel, il faut dire que cet artiste avait été retenu pour la phase de création à laquelle il a participé pour ensuite s’excuser pour raison de calendrier.

Assane Koné


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