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Fonds pour le patrimoine mondial africain : Bamako la 26e réunion du Conseil d’administration

mercredi 4 décembre 2019, par Assane Koné

Dans le cadre de la 26e session de son Conseil d’Administration, les administrateurs du Fonds Africain pour le patrimoine mondial africain, étaient en conclave à Bamako le 4 décembre 2019, pour examiner la réalité du patrimoine mondial africain, les activités et les programmes du fonds. La rencontre a été présidée par Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture du Mali.

Madame le ministre a rappelé que le Fonds africain pour le patrimoine mondial africain a été crée par l’Union Africaine en vertu des décisions prises à la première Conférence des ministres de la culture africaine en 2005 à Nairobi, et approuvées par le Sommet des Chefs d’états et de Gouvernement de l’Union Africaine tenu en 2006 à Khartoum.

Elle a levé le voile sur les missions assignées à ce Fonds. Selon elle, le Fonds africain pour le patrimoine à pour objectif de fournir un soutien financier et technique pour la conservation effective et la protection du patrimoine culturel et naturel d’une valeur universelle et exceptionnelle. Pour cela, elle a indiqué qu’il doit développer une stratégie pour traiter des défis auxquels font face la plupart des pays africains ayant appliqué la Convention du Patrimoine Mondial. Mieux, Madame le ministre du Mali, a estimé qu’il a aussi été créé pour faire face aux défis auxquels sont confrontés plusieurs Etats Parties africains dans la mise en œuvre de la Convention 1972, plus particulièrement la a sous-représentation des biens africains sur la Liste du patrimoine mondial, et la conservation et gestion inefficaces des ces biens.

« Ces objectifs sont loin d’être atteints car l’Afrique est encore sous représentée sur la Liste du patrimoine mondial et la présence d’un certain nombre de sites ne bénéficiant pas d’une gestion conforme aux indications requises comme l’atteste la liste des biens en péril », a-t-elle précisé. Avant de rappeler que le continent africain considéré à juste titre comme berceau de l’humanité, regorge d’énormes potentialités patrimoniales riches et diversifiées.

« Le continent africain compte 137 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial répartis dans 42 Etats africains dont 89 sites culturels, 42 naturels et 6 mixtes », a rappelé Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo. Avant de préciser que les 137 sites du patrimoine mondial en Afrique représentent seulement 12,22% du nombre total de sites au niveau mondial. Et, plus grave, elle dira que parmi ces sites inscrits, 22 sites sont inscrits sur la Liste du patrimoine en péril, soit 41,50% du total des sites inscrits sur la liste en péril. « Cela signifie que l’Afrique abrite presque la moitié de tous les sites en danger. Aucune autre région n’affiche un pourcentage aussi élevé », a-t-elle ajouté. Et de constater que « Ces chiffres traduisent les défis auxquels sont confrontés les biens culturels et naturels africains ». Face à cela, Madame le ministre de la culture du Mali a estimé qu’il urge de sauvegarder l’héritage culturel et de gérer les menaces alarmantes provenant des activités d’extraction et d’expansion sur l’ensemble du continent.

Elle a aussi, soutenu que malgré la modicité des moyens, le Fonds commun s’emploi à trouver les ressources en vue de relever les défis auxquels sont confrontés plusieurs Etats Parties africains dans la mise en œuvre de la Convention 1972, plus particulièrement la conservation et la gestion inefficaces de ces biens. A titre d’exemple, elle a rappelé que depuis 2008, le Fonds pour le patrimoine mondial africain, a appuyé les programmes de formation en gestion de risques et financé les initiatives de conservation. Entre autres, ce sont : le renforcement des capacités de plus de 450 professionnels du patrimoine en préparation de dossiers d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, en gestion des risques et en gestion d’affaires/entreprenariat sur les sites du patrimoine ; l’octroi d’une subvention financière et technique à 27 nouvelles inscriptions de sites africains sur la liste du patrimoine mondial ; la distribution de 1 200 000 USD sous forme de subventions directes pour la protection des sites dans 55 projets mis en œuvre dans 32 pays. Ces subventions ont permis de faire face à des problèmes de conservation dans 66 sites du patrimoine mondial africain ; l’allocation d’un montant de 165 000 US$ du fonds d’urgence à plusieurs sites qui font face à de graves difficultés en matière de conservation en vue de leur retrait de la liste du patrimoine mondial en péril dont le bien Tombouctou et les villes anciennes de Djenné etc.

Après avoir déclaré que le Mali que le pays a consenti d’importants efforts en vue de protéger son patrimoine culturel, Madame le ministre dira que la résilience des communautés et les efforts de reconstruction de son patrimoine sont des cas d’école qui peuvent inspirer de nombreux pays africain.

Elle a rappelé l’élection du Mali le 27 novembre 2019 au Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO à Paris lors de la 22e session de l’Assemblée générale des États parties à la Convention de 1972. Selon elle, c’est une opportunité donnée au Mali de partager son expérience avec les autres Etats parties. Elle a aussi exprimé la volonté du Mali à participer à toutes les initiatives visant à préserver le patrimoine menacé de disparition.
Enfin, elle a fait une mention spéciale à Madame Leïla Ben Barka. Selon elle, son implication personnelle a permis la tenue de cette réunion de la 26e réunion du Conseil d’administration du Fonds. Et, l’engagement de cette brave dame a été récompensé par la remise d’une distinction du Fonds pour le patrimoine mondial africain.

Assane Koné


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