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Festival International de Sélingué 2018/ Salif Keita absent pour raison de maladie : plus de peur que de mal
lundi 9 avril 2018, par
« Déçus, mais dignes », tel est le qualificatif qui convient le mieux aux nombreux festivaliers qui ont fait le déplacement de Sélingué pour voir Salif Keita sur scène. En effet, ils étaient nombreux, le samedi 7 avril 2018, les festivaliers qui sont arrivés à Sélingué pour voir Salif Keita. La déception de ne pas pouvoir assister ce soir-là à la prestation de leur idole pour raison de maladie, a vite fait place à une ambiance de fête, même si de nombreux vœux ont été formulés pour son prompt rétablissement.
Sous d’autres cieux, ce cas de force majeur, provoquerait des tumultes. Mais, au Mali et à Sélingué, les festivaliers sont de cœur avec les artistes et les organisateurs. Ils ont une autre vision de ce genre de difficultés. Surtout qu’ils avaient la chance d’apprécier M’Bouillé Koité, prix découverte RFI 2017 et Viviane Chidid, plus connue sous le nom de Viviane N’dour.

Mais, avant, des stylistes comme Samba Abou Arafa, Tawati Couture, Raki Thiam et Fousseyni Traoré, ont émerveillé les festivaliers par leur talent exceptionnel de couturiers.
Samba Abou Arafa, dans une parfaite maîtrise de son art, a levé le voile sur un pan de son travail, à travers sa collection « Les merveilles de ma race ». « J’ai voulu inviter les uns et les autres à nos valeurs artisanales et culturelles pour vivre, lorsque nous aurons tout perdu de ce qui nous vient de l’extérieur », a indiqué cet artiste qui a osé des modèles qui nous rappellent l’Afrique antique, mais qui pourraient parfaitement être adopté dans la vie moderne. Le « Bogolan » y est mis en valeur de façon majestueuse.
Tawati Couture est arrivé à Sélingué avec sa collection « La pluie dorée », où le Bazin teint dans un marron clair et dans du vert clair, a été mis à profit pour des belles tenues dames et hommes.
Raki Thiam de son côté a fait bonne impression avec sa collection « Clair de lune », qui fait partie d’un travail intitulé « Leydi » ou terroir dans la langue peulh. Et, comme pour revendiquer le label du bogolan qui rime avec son terroir, le Mali, Raki Thiam a décidé de travailler cette matière dans un style universelle. Le travail présenté à Sélingué a été apprécié à sa juste valeur comme une contribution malienne à la mode internationale.
« Paraître pour séduire » est le nom de la collection de Fousseyni Traoré qu’il a bien voulu présenter sous le label de coopération entre le Mali et le Burkina Faso.
Le défilé de mode a cédé le podium aux prestations d’artistes musiciens. Dans un style très proche des pots pourris, Tonton Idriss est venu nous rappeler qu’il reste le maître incontesté de la musique d’animation au Mali.
De son côté, M’Bouillé Koité n’a pas lésiné sur les moyens pour exposer son talent et rappeler aux festivaliers qu’il n’a pas volé son Prix découverte RFI 2017. Mais, il faut dire que cet artiste gagnerait mieux à ne pas trop verser dans le griotisme sur de telles scènes. Il a failli transformer sa prestation en « sumu », tant il tenait à rendre hommage à ses « Djatigui ».
M’Bouillé doit savoir faire la part des choses. Une scène de concert lors d’un festival comme celui de Sélingué, est différent d’une scène d’un concert qu’il organise au Palais de la culture ou au Palais des sports de Bamako, avec le soutien de ses « Djatigui ». Ici, il reçoit un cachet pour une prestation calibrée sur un modèle international et consommable partout sur la terre.

Si M’Bouillé a pris l’habitude de nous servir le rythme du Sabaar assaisonné à la sauce malienne, Viviane Chidi est arrivée ce soir de Dakar, avec un sabaar originale.
Plus connu sous le nom de Viviane N’dour, Viviane Chidid a fait virevolter le bord du Sakarani. Le bruit des tambours du sabaar, ajouté à sa voix suave, ont poussé plusieurs spectateurs à esquisser des pas de danse, de façon inconsciente. Oui, ce fut une très belle soirée. Mais la prestation de Viviane Chidid fut de qualité. Et, les spectateurs sont restés jusqu’à la fin du spectacle.
Si la prestation de Viviane Chidid mettait fin à la 7e édition du Festival international de Sélingué pour certains festivaliers, elle annonçait le début de la soirée pour les noctambules qui se sont retrouvés dans la boîte à ciel ouvert pour une soirée qui a pris fin pratiquement à 6 heures du matin.
Assane Koné
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