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Festival International de Sélingué 2017 : Serge Beynaud assure grave au moment où Sidiki Diabaté vole en deçà des attentes

lundi 17 avril 2017, par Assane Koné

De concert en concert, Sidiki Diabaté a-t-il fait le choix de briser le cœur de ses fans ? Tout pousse à le croire. Mais à quelles fins ? Seul le fils de Toumany Diabaté à la réponse. Mais, en attendant qu’il veuille nous donner une réponse compréhensive à son attitude, nous estimons qu’il est temps et grand temps que Sidiki Diabaté comprenne que lorsqu’on décide de jouer dans la cour des grands, on n’a pas droit à l’erreur et on ne doit plus rien faire « petit », en terme de prestation s’entend. Il faut qu’il comprenne pour de bon, que quand on décide de vivre de son talent, le hasard n’a plus de place dans les faits et gestes. Comment Sidiki Diabaté peut admettre que la plus grande majorité de ses fans quitte son spectacle avec leur cœur endolori, tant la prestation de l’artiste qu’ils ou elles adorent a été de piètre qualité. Oui, à Sélingué Sidiki a servi un spectacle de piètre qualité. De très, très bas niveau. Ayons le courage de le dire. Et l’artiste doit avoir le courage de l’assumer pour changer de fusil d’épaule.

A Sélingué, au moment où tous étaient unanimes à admettre que l’ivoirien Serge Beynaud, son orchestre, ses danseurs et surtout ses danseuses, ont mérité leur cachet, tant le spectacle était beau, nombreux sont les festivaliers qui avaient le cœur meurtri pendant la prestation de notre Sidiki Dibaté « national ».

Au moment ou Serge Beynaud chantait en parfaite harmonie avec le jeu exceptionnellement de haut niveau des instrumentistes de son orchestre, notre Sidiki Diabaté ne cessait de gambader sur la scène, sans se soucieux que son choriste n’arrivait pas à suivre son rythme, même si par moment ce dernier donnait l’impression que son micro n’était pas bon. La méthode est connue. Certains artistes se cachent derrière toujours des défaillances techniques, au moment ou la défaillance est humaine et personnelle.

Advienne que pourra. Nous l’assumons et nous le disons : La prestation de Sidiki Diabaté n’avait pas le niveau de la scène de Sélingué. Nous n’inventons rien, des fans déçus et découragés, ont préféré quitter le spectacle.

En même temps que de nombreux autres curieux, même si beaucoup ruminait leur mécontentement, nous avons tenu à rester jusqu’à la fin de la prestation dans l’espoir que le génie que nous reconnaissons en ce jeune artiste allait prendre le dessus. Mais, hélas, il n’y fut rien. Pire, comme s’il avait décidé de narguer le public, son jeu devenait de plus en plus mauvais, à frôler les fonds du caniveau.

Même s’il est caché derrière la plupart des bits à succès au Mali, Sidiki Diabaté n’avait pas besoin de venir nous le rappeler à Sélingué, en enchaînant des interprétations décousues de ses collaborations musicales, avec d’artistes maliens.

Le challenge de jouer en live fut un fiasco

A Sélingué, nous avons des raisons d’espérer, parce l’artiste s’était fixé un challenge sans le dire : Jouer en live. Après une prestation catastrophique, en semi live, il y a un an, Sidiki Diabaté était venu à Sélingué avec un orchestre. Et, nous nous attendions tous de voir le jeune prodige de la musique malienne brillé ce soir là comme une étoile dans le ciel de la musique malienne. Mais, ce ne fut pas le cas.

Sidiki n’était pas en phase avec l’orchestre. Malgré l’expérience des musiciens, cela sautait à l’œil nu. Même les oreilles moins attentives avaient la possibilité de le percevoir. En réalité, l’artiste ne s’est pas donné le temps nécessaire de travailler comme il se devait avec cet orchestre expérimenté. Cela se sentait dans le jeu sur scène. Même l’astuce de s’installer de façon exagérée dans les rythmes du « sabaar » sénégalais, n’était pas suffisant pour cacher les lacunes. Pire, cela a mis en exergue la forte influence de Bouillé sur Sidiki.

Sidiki rend nous tes sons sur scène et c’est tout

Personne n’a demandé à Sidiki de nous transporter au Sénégal par la musique. En mélomane, nous saluons toutes les fusions possibles. Mais de là à se renier pour aller s’installer dans la promotion de la musique de l’autre, au détriment de son riche patrimoine culturel, nous nous posons des questions sur la maturité de notre « succès national ». Il faut que Sidiki comprenne que si nous maliens voulons consommer la musique Sénégalaise, nous savons où trouver les cassettes. Et, nous n’allons pas nous contenter de piètres interprétations au détriment des voix originales.

Les mélomanes et les fans de Sidiki ne lui demandent rien d’autre que de rendre temps que cela est possible ses différents sons qui ont conquis le monde lors de ses concerts. Et, c’est tout.

Il faut que Sidiki comprenne qu’il n’a pas le droit de dormir sur son talent. Personne ne veut honnêtement lui contester ce talent. Mais, nous constatons qu’il refuse de travailler pour faire de son talent un atout. A entendre Sidiki chanté dans un appareil et à le voir jouer sur scène, c’est comme la nuit et le jour. Et, la cause est connu, Sidiki doit se donner un minimum de temps pour travailler avec un orchestre et de façon sérieuse pour imprimer une allure à sa prestation sur scène, lors de ses concerts en live. Le play back et le semi play back étant des prestations de moindre importance pour un artiste de renommée internationale.

Que ce soit du play back, du semi play back ou du live, un spectacle reste un spectacle. Et, les déchets n’ont pas leur place dans le jeu. Pas d’improvisations inutiles, en déphasage avec les attentes du public.

Aussi quand on décide d’utiliser des danseurs, il faut que leur prestation ajoute de la valeur au spectacle. Mais si c’est pour faire plaisir à deux ou trois copains qui veulent venir se trémousser devant le public pour on ne sait quoi, ce n’est pas la peine d’encombrer la scène avec de tel énergumènes. A Sélingué, les danseurs de Sidiki étaient nuls.

Enfin, il faut que les artistes comprennent que leurs prestations sont payantes. Et, dans ce cas quand ils décident d’empocher des millions de francs CFA des organisateurs d’un spectacle, qu’ils se disent qu’ils ont le devoir et l’obligation de mouiller le maillot sur scène. Ils n’ont pas le choix, s’ils se soucient des engagements pris. Et, à défaut, ils doivent avoir un minimum de respect pour les milliers de fans qui se déplacent pour venir voir leurs spectacles. Sans fans, un artiste n’est rien. Il sera et restera un illustre méconnu.

Assane Koné


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