Soucieux de la vulgarisation de son art et de sa connaissance, Larabi Gaoussou Kalilou Berthé, maître du « Tourabou » ou la géomatie, a décidé d’ouvrir un « Touraboublon » ou centre formation à la géomatie. Le 12 décembre 2015, à Sotuba-cité, la sortie de la première promotion du « Touraboublon » a été marquée par une grande fête. En marge de cette cérémonie, Larabi Gaoussou Kalilou Berthé a animé une conférence de presse.

Ils sont au nombre de 120, dont 20 femmes. Ils viennent de terminer leur initiation d’un an au « Tourabou » ou l’art de la géomatie. « Aujourd’hui, je suis heureux de vous présenter la première promotion que je viens de former à l’art du ‘’tourabou’’. Elle est composée de 120 personnes dont 20 femmes », a indiqué le géomatien Larabi Gaoussou Kalilou Berthé.

Maître du « Tourabou » depuis 1997, date à laquelle il a terminé son initiation qui l’a conduit en Gambie, en Turkie, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Burkina Faso, en Mauritanie, au Mali (Koutiala), etc.., Larabi Gaoussou Kalilou Berthé se souciait de la transmission de son savoir aux futures générations et à toutes personnes ayant envie d’apprendre la géomatie.

« Je suis toujours un apprenant. Mais, j’ai suffisamment de connaissances que je peux transmettre à d’autres personnes, c’est pour cette raison que j’ai ouvert ce centre à mon domicile pour initier mes compatriotes », a indiqué Larabi Gaoussou Kalilou Berthé.

Même si l’enseignement est gratuit dans ce centre, l’apprenant doit payer un frais d’inscription de 5555 FCFA et avoir une carte de membre de 1000 FCFA. « Je délivre gratuitement mon enseignement, parce que dans l’histoire de l’humanité, j’ai pas vu un prophète qui a vendu la connaissance ou le savoir », a précisé le maître de la géomatie.

Avant d’ajouter que contrairement à une certaine idée qui voulait interdire la connaissance de la géomatie aux femmes, son centre reçoit des femmes. « C’est à cause de la méchanceté et de la méconnaissance de la réalité qui amènent des gens à refuser d’initier des femmes à la maitrise de la géomatie », a-t-il indiqué.

Selon lui, certains pensent qu’une femme formée ne sera plus à la maîtrise des hommes. « Mais, pour moi, lorsqu’une femme est formée, c’est une famille qui l’est. Et, mieux, à travers la formation d’une femme, on forme un quartier, un village et un pays. Le tourabou n’appartient à personne. Tout le monde peut l’apprendre. Donc, moi, j’initie les femmes », a-t-il déclaré.

Pour finir, il a indiqué que le « Tourabou » ou la géomatie n’est pas proscrit par les religions révélées que sont l’islam, le christianisme et judaïsme.

Assane Koné