Quatre ans après sa destruction par des djihadistes, une porte d’une mosquée de Tombouctou a été officiellement réinstallée hier, lundi 19 septembre. La porte « secrète » de la mosquée Sidi Yahia avait été détruite par les djihadistes au nom de la lutte contre l’idolâtrie. Elle a été restaurée entre avril et août dernier, notamment grâce à un soutien de l’Unesco. C’est à la faveur d’une cérémonie qui a mobilisé l’ensemble des acteurs religieux, homme de culture, autorités politiques et administratives et forte délégations de la communauté internationale.

La ville de Tombouctou à abriter hier, une cérémonie d’une grande porte symbolique pour les habitants. Il s’agit de la réinstallation de la porte secrète de la mosquée Sidi Yayia. Rappelons que cette porte avait été vandalisée en 2012 par des djihadistes. La porte en question a été restaurée et réinstaller dans le cadre de la réhabilitation du patrimoine endommager du septentrion du Mali.

Détruite un lundi 2 juillet 2012, la porte secrète de la mosquée Sidi Yaya, situé sur le site du patrimoine mondiale de l’humanité a été réinstallée ce jour. C’est à la faveur d’une cérémonie qui a mobilisé l’ensemble des acteurs religieux, homme de culture, autorités politiques et administratives et forte délégations de la communauté internationale.

Selon Lazare Eloundou, chef de bureau Unesco Bamako, cette porte qui reprend sa place, montre que les secrets de Tombouctou sont entrainent de revenir les symboles et c’est çà Tombouctou. A ces dires, Tombouctou sans ces mausolées, Tombouctou sans ces manuscrits, Tombouctou sans ces secrets, ces génies, ces traditions, Tombouctou n’est pas Tombouctou.

M^me Mbaranga Gasarabwé, coordinatrice du système des Nations-Unies au Mali, « rendre hommage à la population de Tombouctou pour l’esprit de de détermination, de résilience et dit non à l’occupation, c’est vraiment le sentiment qui me m’eut de voir comment la population s’est saisi, s’est ressaisi et d’une seule voix a pu vraiment dire non à l’occupation. Pas de violence mais d’une façon secrète faisait de la résistance ».

La particularité de cette porte, c’est sa dimension et son orientation, elle est la seule qui fait face au couchant. L’émotion s’est emparé du public au dévoilement de son trésor, restaurer à l’identique grâce à l’expertise local. Pour Alphadi Wangara, imam de la mosquée Sidi Yayia, « si la description de cette porte a été un traumatisme profond pour nous, aujourd’hui, sa réhabilitation devient un soulagement pour tous ».

Andogoli Guindo, Secrétaire général du ministère de la Culture, à ce jour mémorable, Tombouctou renoue certainement avec une de ces portes mystérieuse, une des portes qui ne s’ouvre jamais. Je formule un vœu, celui que cette porte qui ne s’ouvre jamais, se referme à jamais et avec elle, le spectre de la guerre, de l’intolérance, de l’extrémisme violent et de la division. Auparavant les populations de la cité des 333 Saints avaient manifesté leur reconnaissance à l’Unesco à travers son représentant qui a reçu des mains de l’imam, le manuscrit qui symbolise la carte géographique des mausolées et une tenue des maçons aussi.

La mosquée de Sidi Yahia, l’une des trois grandes mosquées de Tombouctou, aurait été construite vers 1400 par le marabout Cheick El MoktarHamalla dans l’attente d’un saint qui se manifesta quarante ans plus tard en la personne du chérif Sidi Yahia, qui fut alors désigné comme imam. La mosquée porte aujourd’hui son nom. Le bâtiment, ensuite restauré au XVI^e siècle par l’imam Al Aqib, témoigne de l’aura intellectuelle et spirituelle de Tombouctou.

Lamine Kané