Culture > Ségou’Art/Festival sur le Niger 2021 : Quand les arts plastiques assurent un service minimum de grande qualité

Ségou’Art/Festival sur le Niger 2021 : Quand les arts plastiques assurent un service minimum de grande qualité

mardi 9 février 2021, par Assane Koné

Rendez-vous culturel de premier ordre en Afrique de l’ouest, face à la COVID-19, Ségou ‘Art/Festival sur le Niger a assuré cette année le service minimum, à travers le salon d’art contemporain de Ségou. Mais, d’avis d’experts, ce service minimum fut de grande qualité.

Essentiellement axé sur Ségou ‘Art, une déclinaison biennale du Festival sur le Niger, personne ne fut surpris de voir la disparition des composantes à grande capacité de mobilisation de participants (Foire Internationale de Ségou, la Caravane de la paix et la programmation des grands concerts sur le fleuve Niger), lors de la 17e édition de Ségou’Art/Festival sur le Niger qui a eu lieu du 4 au 7 février 2021, dans la cité des 4444 balazans.

« Cette année, l’événement se tient dans un contexte particulier marqué par la crise sanitaire mondiale qui a bouleversé tous les modes de vie, et qui en même temps nous pousse à aller chercher au plus profond de nous les ressources nécessaires pour continuer à résister. Continuer à résister par la force des arts et de la culture ». C’est en ces termes que Attaher Maïga, coordinateur de Ségou’Art/Festival sur le Niger, a résumé le 4 février 2021, la philosophie qui a soutenu l’organisation de cette année dans un format spécial de l’évènement culturel phare de l’Afrique l’ouest. C’était lors de la cérémonie d’ouverture présidée par Mme Kadiatou Konaré, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme.

Attaher Maïga a ajouté que c’est d’ailleurs dans le cadre de cette résilience que la Fondation du Festival sur le Niger a décidé de maintenir l’organisation de sa 17e édition malgré ce contexte difficile. Il a précisé que cette édition spéciale est un format innovant et créatif, qui offre un espace d’expressions aux jeunes talents émergents de l’Afrique de l’Ouest, aux artistes confirmés d’Afrique et d’ailleurs, aux collectifs d’artistes…dans le cadre du Salon d’art contemporain du Mali – Ségou’ Art.

Et, au regard de la qualité des œuvres exposées, et des participants, il faut dire que Ségou est parti pour être une plaque tournante des arts plastiques en Afrique.

L’exposition internationale, dans le cadre de Ségou’Art 2021, a présenté aux amoureux des arts plastiques le travail d’une qualité artistique impressionnante de 10 jeunes artistes dans le Hall Cheick Oumar Sissoko. Il y avait 6 maliens. Ce sont : Ibrahim Bemba Kébé, Mariam Ibrahim Maïga, Daouda Traoré, Dramane Toloba, Mariam Niaré et Mohamed Diabagaté. Et, à côté d’eux, l’on a salué la présence de 4 jeunes talents des pays de la sous région : Kanfitine Yaffah du Togo, Louis Oke-Agbo du Bénin, Kouassi A.W. Kouamé et Dakou Armel V. Bolou de la Côte d’Ivoire

A côté de cette exposition internationale, il faut signaler qu’il y avait d’autres expositions de grande qualité : L’exposition des artistes séniors de l’Afrique et de la diaspora, les expositions de quatre galeries maliennes (Galerie Centre Soleil d’Afrique, Galerie Médina, Bamako’Art galerie et galerie du Centre Korè de Ségou), l’exposition de l’Association Collectif Wekré du Burkina faso et des expositions d’hommage.

Cette année, Ségou’Art 2021 a organisé deux expositions en hommage a deux artistes maliens. Et, ce fut une véritables attraction. Il s’agit d’Ismaël Diabagaté dans le Hall Pr Yacouba Konaté et Amahiguéré Dolo dans le Hall Abdoulaye Konaté. L’édition de cette année a aussi rendu un hommage à Kardjigué Laïco Traoré pour l’ensemble de son œuvre au service du développement de l’art et de la culture au Mali et au-delà. La salle qui abrite d’habitude l’exposition des artistes séniors, a été baptisée Hall Kardjigué Laïco Traoré.

Bien qu’une édition de résilience, Ségou’Art 2021 a aussi été une édition panafricaine, par l’organisation du 3 au 4 février 2021, d’un séminaire panafricain sur le thème : « Arts, Culture et Patrimoine : leviers pour bâtir l’Afrique que nous voulons ».

Dans le cadre de Ségou’Art 2021, il faut aussi signaler qu’en collaboration avec l’UNESCO, un débat ResiliArt a été organisé sur le thème de la diversité culturelle et de la résilience. Il a enregistré la participation virtuelle de plusieurs artistes et acteurs culturels du continent et d’ailleurs. Dans le même contexte, le – févier 2021, grâce à la magie du digital, Ségou’Art/festival sur le Niger 2021, a organisé un débat sur le thème : « Culture & COVID-19 : quel espace pour le digital en Afrique ? ».

Qu’à cela ne tienne, la grande innovation de cette année a été l’espace Kôrè Fab Lab. Conçu comme un laboratoire d’incubation et d’innovation pour les industries créatives de l’Institut Kôrè des Arts et Métiers (IKAM), selon Mohamed Doumbia, le chargé du projet : « Kôrè Fab Lab a servi d’espace de rencontre et de création collaborative pour les jeunes entrepreneurs porteurs de projets, les designers, les artistes, et les étudiants qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la phase de prototypage, puis de mise au point, jusqu’au déploiement de leur projet et/ou entreprise ».

C’est pour toutes ces réussites que Mme le Ministre lors de son intervention a rappelé : « né en 2004, Ségou’ Art/Festival sur le Niger est aujourd’hui la principale manifestation artistique dans le domaine des arts et de la culture au Mali et figure en bonne place dans l’agenda culturel de notre pays ».

Selon elle, Ségou’Art/Festival sur le Niger s’impose aujourd’hui comme un évènement majeur à travers toute l’Afrique et un moteur du développement, un facteur de croissance, de création de richesse et d’emplois. « C’est un événement qui continue de jouer un rôle moteur dans la restauration de l’image de marque du Mali, creuset de l’histoire, des civilisations et de traditions multiséculaires, en dépit des crises multiformes et multidimensionnelles qu’il connaît dont celle de la pandémie de la COVID 19 », a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que « Ségou’Art, le salon d’art contemporain cadre avec la vision de mon département qui vient de clôturer le séminaire des arts plastiques dont l’une des recommandations est l’éclosion et la promotion des jeunes talents ».

Mme le Ministre a tenu à dire avec force : « A l’heure où l’Afrique et l’humanité toute entière font face à la folie destructive du terrorisme et toutes les formes de pensée unique à l’heure où une certaine jeunesse Africaine brise ses rêves contre les murs de la peur, quand ce n’est pas la mer qui les ensevelit, à l’heure où les modèles culturels dominants montrent leurs limites à générer une croissance inclusive, et à rendre possible une paix économique durable, il importe de récréer le lien avec ces valeurs sociétales d’avec lesquelles une certaine modernité nous a coupés ». Elle a estimé que « là où il y a des rencontres, il y a du lien ; et là où il y a du lien, la guerre ne saurait durer. Là où il y a du lien, la faim ne saurait perdurer. Là où il y a le lien, la peur disparait ». Pour cela, elle dira que « l’art, la culture et le patrimoine restent les meilleurs antidotes à l’embrigadement et aux dérives idéologiques ».

Et, pour montrer toute sa joie quand à la tenue de l’édition de Ségou ‘Art/festival sur le Niger 2021, Mme le Ministre a déclaré à l’intention des participants : « à vous tous qui rendez possible un monde de rencontres, à vous qui rendez possible l’espoir, vous artistes, créateurs, hommes et femmes de culture, vous journalistes culturels, merci d’être à Ségou et de partager nos défis. Merci d’être avec le Mali. Merci de rendre nos liens solides et solidaires.

Assane Koné


Voir en ligne : Ségou’Art/Festival sur le Niger 2021 : Quand les arts plastiques assurent un service minimum de grande qualité

Portfolio

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.