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Masa 2016 : Les acteurs culturels maliens prennent d’assaut le Palais de la culture d’Abidjan
lundi 4 avril 2016, par
Officiellement, pour le Masa 2016, seulement trois groupes maliens étaient retenus pour le « Masa In ». Dans la catégorie musique, il y avait le groupe Hamanar de Kidal et le groupe de Naba TT. Du côté du théâtre, c’est la célèbre troupe du Blonba, avec sa pièce « Allah Te sounogo » qui a défendu les couleurs maliennes sur cette scène internationale. Mais, nous avions été agréablement surpris, une fois à Abidjan, par le nombre les groupes et artistes maliens invités. Du coup si l’on a annoncé la renaissance de la Côte d’Ivoire plaque tournante de la culture africaine avec ce 2e Masa post-crise, l’on a eu l’impression que les artistes maliens ont saisi cette perche pour dire, après la crise politico-militaire, aggravée par l’occupation djihadiste du nord du pays, qu’ils sont de retour sur les scènes à travers le monde.
La tendance étant aujourd’hui d’inscrire la promotion de la culture dans le développement de véritables entreprises culturelles, il était tout à fait naturel que les acteurs culturels maliens soient au Marché des arts du spectacle africain. Il faut dire que le Mali était valablement représenté en nombre et en qualité, même si c’était un peu en rang dispersé.
D’abord du côté de l’organisation de l’évènement, l’expertise malienne était représentée à travers nos deux compatriotes qui ont siégé dans le Comité international de sélection du MASA 2016 : Mamou Daffé, Directeur général du Festival sur le Niger et Adama Traoré, Président de Acte Sept.
Mieux, pour cette édition du MASA, notre compatriote Mamou Daffé avait la lourde charge de coordonner l’organisation des « Showcases » dans la salle Niangoran Porquet du Palais de la culture d’Abidjan et le « Speed meeting » ou les rencontres « Be to Be » avec les diffuseurs. Et, comme, il fallait s’y attendre, on ne change pas une équipe qui gagne. Mamou Daffé y était avec toutes les ressources humaines névralgiques du Festival sur le Niger.
Cheick Oumar Sissoko, ancien ministre de la culture et actuellement le secrétaire général de Fédération panafricaine des cinéastes, y était, sur la demande du Directeur général du MASA, pour la mise en place d’un cadre de concertation entre les acteurs culturels africains, afin qu’ils se regroupent pour se faire entendre à l’échelle du continent et à l’échelle mondiale.
Du côté de la sonorisation, le Mali qui a pendant longtemps été dépendant de l’extérieur, est aujourd’hui sur le point d’être à mesure de vendre sa compétence dans la sous région. En tout cas à la faveur de cette édition du MASA, des techniciens du son et de la lumière, venus du Mali ont tenu deux scènes importantes de spectacles : L’une des scènes de l’esplanade du Palais de la culture et la scène de la salle de 4000 places. Le matériel de sonorisation du « Circuit manding » qui regroupe le Festival sur le Niger, les Nuits atypiques de Koudougou, le Masa et Abidjan Festival, stationné à Ségou y est pour beaucoup. Dans le cadre de l’exploitation de ce matériel des jeunes maliens ont été rapidement formés pour être à hauteur des attentes. Et, après le MASA 2016, nous croyons sincèrement qu’ils sont psychologiquement au point pour être opérationnel partout au monde.
Du côté des artistes
Le samedi 5 mars 2016, lors de la cérémonie d’ouverture, le Mali a été à l’honneur avec la percussion du groupe SOMANE de Cheick. Le même jour, lors du concert d’ouverture, sur 9 groupes, le Mali avait trois groupes sur la scène : Mylmo, Amanar et Doussou Bagayogo. Ils ont animé cette soirée avec des artistes comme Elhoura, Ile Aiyé de Salvador de Baya, Adama Dramé du Burkina Faso, Kedjevara, Bella Mondo et Zouglou Makers.
Si Mylmo est rentré à Bamako après sa prestation, Doussou Bagayogo est restée pour émerveiller la salle Niangoran Porquet le mardi 8 mars 2016, lors de son passage au « Showcases du masa 2016 ». Ce même jour, Pamela Badiogo, malienne d’adoption, mais gabonaise de nationalité, a aussi eu une prestation très appréciée lors du « Showcases ». Ce « Showcases » a enregistré la participation d’autres artistes comme : Ayidissa, Sana Koné et Cyrille Balafon, tous de la Côte d’Ivoire.
Tout comme Doussou Bagayogo, le groupe Amanar est pratiquement resté à Abidjan pour sa grande prestation dans la salle de 4 000 places. Et cette soirée qui a permis au groupe malien de prouver toutes ses qualités, a eu lieu sous l’œil vigilant de l’ambassadeur du Mali à Abidjan.
Du côté du théâtre, le 6 mars 2016, la Compagnie Blonba, avec sa pièce « Dieu ne dort pas » est monté sur la scène au Centre Action culturelle à Abobo, pour sa première prestation. Etant attendu que sa deuxième prestation a eu lieu au Palais de la culture d’Abidjan, dans la salle Kodjo Ebouclé, le 10 mars 2016.
La sono lâche Naba TT
Le Lundi 7 mars 2016, n’a pas du tout été facile pour les acteurs culturels maliens. Venus nombreux dans la salle Anoumabo du Palais de la culture d’Abidjan, avec l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko à leur tête, pour soutenir la jeune talentueuse malienne Naba TT, les acteurs culturels maliens ont été surpris de voir que les dieux de la technique n’était pas de son côté ce soir-là. Mais, n’empêche, Naba TT a fait ce qu’elle devait faire. Elle a été professionnel jusqu’au bout. Jamais, elle n’a donné sur scène un signe d’énervement pour la mauvaise qualité du son. Mais, nous savions tous que c’est le genre de chose qu’aucun n’artiste n’approuve.
Entre temps, le 8 mars 2016, la soirée de la femme, a fait honneur au Mali par la programmation de deux artistes maliennes : la célèbre Kandia Kouyaté et la non moins célèbre Fatoumata Daiwara. Animée que par des artistes au féminin, dans la salle Anoumabo du Palais de la culture d’Abidjan, Fatoumata Diawara qui n’est plus a présenté a montré au public ivoirien que sa renommée internationale n’a pas été usurpée. Quand à la célèbre cantatrice Kandia Kouyaté, les faits nous ont prouvé que sa prestation était celle qui était la plus attendue. Programmée pour mettre fin à la soirée, Kandia a pratiquement fait un sumu souhaité par les sœurs de Président de la république de Côte d’ivoire. Et la fête fut belle. Mais, en plus des maliennes, il faut dire que cette soirée a enregistré la participation des artistes comme : Ayidissa de la Côte d’Ivoire, Zeynab du Benin, Amou Tati, Charlotte Dipanda, Bella Mondo et de l’humoriste burkinabé Rokiatou Ouédraogo.
Le mercredi 8 mars 2016, après avoir émerveillé les jeunes gens lors du MASA jeunes publics, dans la matinée, notre compatriote Awa Sangho qui n’a plus rien à prouver sur la scène, a assuré avec son groupe venu des Etats-Unis où elle réside désormais.
Parallèlement à cette prestation, le groupe de Ali Farka Touré et le groupe de Bassékou Kouyaté, tous invités du MASA 2016, devaient jouer au cours de la soirée Jazz du mercredi 9 mars 2016, en compagnie des artistes comme Ray Lema, Capitaine Alexandre (Slam), Soul Ayom, la Compagnie Muse, the dream team, Gangbe Brass Band. Mais, une fichue grève des techniciens, a pratiquement chamboulé tout le programme.
A quelque chose malheur est bon. Le groupe de Bassekou et le groupe Aly Farka ont été reprogrammés sur l’esplanade du Palais de la culture pour le lendemain. Mais ont tous été maintenus pour la soirée de clôture de l’édition 2016 du MASA.
Ben Zabo et Mariam Koné, ont aussi eu le privilège de participer à côté d’autres artistes à l’animation d’une soirée.
Des manifestations culturelles qui se tiennent au Mali comme le Festival sur le Niger, le Festival au désert et les Tamani, étaient très visible sur le terrain. Mieux les responsables de ses manifestations ont participé au « Speed meeting » ou les rencontres « Be to Be ».
Djélimoussa Kouyaté dit ATT junior et Ismaël N’diaye, à Grand-Bassam
Du côté des humoristes, Djélimoussa Kouyaté dit ATT junior et Ismaël N’diaye, dans le cadre du MASA 2016, ont eu le privilège de participer à une formation des humoristes à Grand-Bassam. Animée par le Centre canadien de l’humour, ce fut vraiment une occasion pour tous ceux que l’Afrique de l’ouest compte d’humoristes de talents de familiariser le temps d’une session de formation.
Signature de convention entre La Fondation Festival sur le Niger et Dak’Art
La Fondation Festival sur le Niger, représentée par M. Mamou DAFFE son Président et la Biennale de l’Art Africain Contemporain de Dakar / Dak’Art, représentée par son Secrétaire Général, M. Mahmadou Rassoul SEYDI, en marge des activités du MASA 2016, ont signé une convention de partenariat.
Sous l’œil vigilant de Komlan Agbo, Directeur du patrimoine culturel et des Arts de l’UEMOA, l’hôtel Ivotel d’Abidjan-Plateau, a abrité le 6 mars 2016, la cérémonie de signature d’une Convention entre la Fondation du Festival sur le Niger au Mali et la Biennale de l’Art africain contemporain de Dakart (Dak’Art).
La convention dont le but principal porte sur les échanges culturels, engage les parties signataires à faire des échanges culturels entre leurs deux structures à travers la participation d’artistes et la diffusion de productions à leurs événements respectifs afin de développer des liens dynamiques sur le plan culturel.
Mieux, la convention prévoit un prix de la Critique d’art et du Journalisme Culturel de la Fondation Festival sur le Niger.
Les « Nouvelles Editions Balafons » présentent le livre de Adama Traoré de Acte sept
« Les mémoires presque romancés de Tiéfing, un politicien malien » est le titre du dernier roman que Adama Traoré, Président de l’Association culturelle Acte Sept vient de publier. Edité par les Nouvelles Editions Balafons, le roman a été présenté à la presse et au monde littéraire ivoirien le 11 mars 2016, à la Rotonde des Arts contemporains d’Abidjan-Palteau, en marge des activés du MASA 2016.
Yaya Coulibaly honoré du diplôme de reconnaissance émis par la commission du patrimoine de l’UNIMA
Profitant du Masa 2016, Yaya Coulibaly marionnettiste malien a été honoré à Abidjan par ses pairs pour les efforts déployés dans la valorisation de la marionnette.
Yaya Coulibaly, s’est dit très heureux d’être décoré surtout qu’à ses dires, il a été récemment rétablit à Paris que le Mali est l’origine de la marionnette dans sa diversité d’expression. « S’ils nous reconnaisse cette paternité, je pense que c’est une fierté. C’est également le signe que nous sommes à la racine principale de l’éclosion de la culture africaine et universelle » s’est t-il félicité. Et de dédié la récompense à l’ensemble du peuple malien.
Yaya Coulibaly était à la 9e édition du Masa, avec ses marionnettes qui ont fasciné les festivaliers surtout lors de la cérémonie d’ouverture à l’esplanade du Palais de la Culture d’Abidjan.
Assane Koné
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