La première réunion du comité de pilotage du projet « préservation et accessibilité des manuscrits anciens au Mali », s’est déroulée le 21 juillet 2023 dans la salle de conférence du ministère de la Culture. Initié par l’UNESCO ce projet a un montant de 152 864 dollars US, soit environ 100 573 964 FCFA.

Ce projet, financé sur le fonds en dépôt du Japon, s’inscrit dans le cadre de la coopération économique multilatérale non remboursable du Japon en faveur du peuple malien. Cette réunion réunie tous les acteurs concernés au tour de la question.

Kenji Kawano, chargé de coopération de l’ambassade du Japon au Mali, a précisé que les manuscrits anciens du Mali sont un trésor culturel et scientifique, qui témoigne de la civilisation africaine écrite. Qu’ils constituent une source importante de savoirs et une documentation unique sur l’histoire de l’Afrique. Ces documents historiques constituent une partie importante du patrimoine culturel du Mali et du monde, et traitent des sujets très variés. D’où cet accompagnement financier.

Selon le chargé de coopération à l’ambassade du Japon, ce projet permettra de faire l’état des lieux des filières de formation sur les manuscrits anciens, de proposer des filières de formation combinant l’intelligence artificielle et d’autres aspects des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), de sensibiliser les populations sur l’importance de la protection et les valeurs des manuscrits anciens et enfin d’élaborer un projet de loi contre le trafic illicite des manuscrits anciens. Il a réaffirmé la ferme détermination du Japon à continuer d’apporter son appui constant à la bonne marche dudit comité.

Ali Daou, représentant de l’UNESCO, a rappelé que le projet de préservation et d’accessibilité des manuscrits anciens vise à renforcer l’ensemble des acquis et répondre aux aspirations des plus hautes autorités et communautés maliennes. Depuis son lancement officiel en novembre 2022, et grâce au leadership des départements ministériels, des résultats très positifs ont été obtenus.

Par sa voix, L’UNESCO a proposé dans le cadre de ce projet de conduire ensemble et avec tous les acteurs concernés, une campagne d’information et de sensibilisation des populations maliennes sur les valeurs historique, sociale, culturelle, économique et scientifique des manuscrits anciens et l’importance de leur sauvegarde. En effet, une étude de I’UNESCO sur l’état de conservation, de valorisation, d’accessibilité et de diffusion des manuscrits anciens du Mali en 2020 révèle l’étendu de la présence des manuscrits anciens à travers tout le Mali, du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est. Cependant, l’état d’urgence dans lequel se trouvent les copies gardées encore dans les familles dans des très mauvaises conditions de conservation, les difficultés d’accès et les moyens limités de prise en charge nous interpellent tous. Dit-il, cette situation impose des nouvelles approches permettant à chaque malienne et à chaque malien de se sentir gardienne et gardien de ce trésor, en s’en appropriant et en œuvrant pour sa sauvegarde et sa mise en valeur. Il a ajouté que l’UNESCO se réjouirait de voir aboutir les prochains jours le processus d’adoption du Document Cadre de Politique Nationale de Sauvegarde et de gestion des manuscrits anciens et son plan d’action.

Pour le cycle d’inscriptions 2024-2025 du patrimoine documentaire au Registre Internationale Mémoire du Monde, I’UNESCO a lancé un appel à candidature dont la date limite est fixée au 30 novembre 2023. Ce registre est un répertoire des éléments du patrimoine documentaire d’importance mondiale et historique.

Pour rappel, en 2017, le Mali y a inscrit trois manuscrits anciens dont un avec le Nigeria. Pour cela, il a invité tous les acteurs, à se mobiliser pour identifier, documenter et proposer d’autres manuscrits anciens à inscrire au Registre afin de promouvoir les manuscrits anciens du Mali et rehausser le taux des inscriptions en Afrique qui ne représente que 5% sur un total de 527 inscriptions à travers le monde. « Pour ce faire, I’UNESCO vous assure de son accompagnement », a-t-il déclaré.

Hamane Demba Cissé, secrétaire général du ministre de l’artisanat, de la culture, de l’Industrie hôtellerie et du Tourisme, a rappelé que ce patrimoine culturel a été affecté par la crise que le Mali a connue en 2012. Cette crise à causer d’important dégât sur le patrimoine culturel et immatériel. Notamment sur le bien du patrimoine documentaire, 403 manuscrits précieux ont été brulés ou volés au sein de l’institut des hautes études et de recherche. Environ 90% des manuscrits de la région de Tombouctou ont été récupéré par l’ONG Savama. La valorisation et la sauvegarde des manuscrits récupérés font la fierté de notre pays. Malgré tout, des défis importants restent à relever pour une exploitation optimale des manuscrits anciens. Cette première réunion témoigne de la nécessité et l’importance du suivi des activités du projet et de l’engagement constant de toutes les parties prenantes.

Bintou COULIBALY