L’aventure dans la sphère musicale est pleine d’embuches. Avant de trouver sa voie est toute une histoire. Rien ne prédestinait ce jeune artiste musicien qui frayait son chemin dans le rap hormis sa volonté mise en valeur des instruments de musique traditionnelle légués par nos ancêtres.

Né le 20 février 1991 à Djigo, situé à 7 kilomètres de la ville Ségou au Mali, Seybou Coulibaly dit Snipper Kelezanke est de surcroît surnommé le tireur d’élite du Hip-hop pour ses punchlines  ; il est un jeune artiste prometteur.

En 2008, il enregistre plusieurs morceaux avec Abdallah Ag Amano du Tadiazt un ingénieur de renommée internationale, ensuite collabore avec des leaders du milieu tels que Gaspi «  Commando rap’’ remporte le meilleur featuring en 2012, Iba One, Sidiki Diabaté et Mémo Allstar.

Son plan de groupe avec les clashs finit dans la violence, ce qui lui cause des blessures et l’isole de la scène musicale. Il mettra ce temps à profit pour rebondir pour préparer de la matière en vue de relancer avec son premier hit intitulé «  Secret  » produit par Self Made Nation en 2014. Ce titre fut le déclencheur de sa carrière solo. Dès lors, il participe à de nombreuses prestations et événements prestigieux comme Maxi Vacances ou Street Ball en 2014 ainsi qu’aux différentes éditions du «  Rap Dogokun  » pour maximiser son succès.

Armé de persévérance, il sort un album intitulé «  ALPHA OMÉGA  » en 2017. Quatre ans plus tard, en 2021, il découvre une vocation pour la percussion du «  Bara dundun  » instrument dont il a hérité de son feu père Bacari Coulibaly. Il se lance dans l’apprentissage séridu «  Bara dundun  » et perfectionne son jeu lorsqu’il se rend dans son village natal auprès des siens pour mieux comprendre le fonctionnement de cet instrument à la source auprès des anciens.

L’artiste/musicien fait preuve d’un grand sacrifice pour sa carrière malgré les moments sombres et plusieurs mois difficiles chez différents labels musicaux. Snipper Kele Zanke apprend rapidement à jouer et manier avec un talent sans pareil cet instrument à la plus grande surprise de tout le monde.

La même année naît «  Djigo Percussion  », un groupe prodigieux prêt à conquérir le monde. Après avoir bercé les tendres valeurs culturelles et communautaires Snipper Kele Zanke est maintenant considéré comme sage et semble avoir trouvé sa voie grâce aux instruments de musique traditionnelle qu’il utilise dans ses performances musicales remarquables dans son village où les routes sont inaccessibles et où les soins sont difficiles étant donné que la population vit principalement de l’agriculture hivernale.

Après avoir réussi à mettre au goût du jour le «  Bangolo  » vieux instrument de musique traditionnel en voie de disparition Seybou Coulibaly dit Snipper revient avec force. Son pari est de fusionner les sonorités traditionnelles émanant de cet instrument d’un autre temps à la musique moderne.

Contrairement à une machine, un vieil instrument de musique ne perd pas de valeur. Comme nous enseigne le proverbe bamanan : «  Dans une vieille tabatière il y a toujours de la matière à faire éternuer  ». L’artiste reste cette fois-ci animé par la ferme volonté de donner vie au «  Bangolo  », percussion ancienne tout comme le «  Kounamba  » genre de gros tambour que son père jouait dans un passé récent.

Au-delà avec son groupe Djigo Percussion participer au développement de son village natal et de la musique malienne en mettant en avant ses valeurs culturelles héritées de ses ancêtres. Pour lier le verbe a l’acte, il a décidé de quitter la ville de Bamako pour s’établir de manière définitive dans son village natal dans le seul but de mettre son instrument de musique le Bangolo en valeur. Ne dit-on pas qu’au bout de la persévérance il y a toujours de belles récompenses….

Aboubacar Eros Sissoko