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LA MAISON DES CINEASTES DU MALI : « L’Initiative solitaire de Boubacar Sidibé » dénoncée par des professionnels maliens
mardi 16 juin 2020, par
Accusé d’avoir cavalier seul et contre tous, des professionnels du cinéma malien se refusent aujourd’hui de cautionner le travail fractionnel du réalisateur Boubacar Sidibé. Ils disent simplement ne pas se reconnaître dans « La Maison des cinéastes du Mali », initiative de la seule personne de Boubacar Sidibé, selon eux. Des démarches sont actuellement en gestation pour dénoncer cette initiative de la plus belle manière.
Le jeudi 18 juin 2020, à partir de 16 heures, tous les cinéastes maliens ont été conviés à une Assemblée générale extraordinaire par Salif Traoré, Secrétaire général de l’Union nationale des cinéastes du Mali (UNCM). Il est inscrit à l’ordre de jour de cette Assemblée générale : La dénomination « Maison des cinéastes du Mali, que Boubacar Sidibé, réalisateur, a décidé de donner à son association.
En réalité, les cinéastes maliens ne sont pas aujourd’hui d’accord avec le fait que leur collègue Boubacar Sidibé ait décidé de créer une association avec un nom qui semble les engager tous. Et, pour mieux comprendre, l’UNCM a inscrit à l’ordre de jour de son Assemblée générale extraordinaire un seul point : « pourquoi cette dénomination « Maison des cinéastes ? ». Une dénomination qui engage tous les cinéastes sans leur consentement ».
Et qui mieux que Boubacar Sidibé pourra donner des explications. A cet effet, en sa qualité de Président de l’Association dite « Maison des cinéastes du Mali », sa présence a été vivement souhaitée, pour apporter des éléments de réponses.
On constate aujourd’hui que le fait pour Boubacar Sidibé, tout nouveau président de « La Maison des cinéastes du Mali », de s’empresser pour décerner des diplômes de reconnaissances à certains acteurs du monde du cinéma malien et à des journalistes culturels, semble ne pas être suffisant pour lui garantir toute la reconnaissance souhaitée par ses pairs.
Depuis des jours, des voix et non des moindres s’élèvent pour dénoncer la non inclusivité de sa démarche qui visent à embarquer tous les cinéastes maliens dans une initiative à laquelle ils n’ont jamais été associée ni de près, ni de loin.
« Dans sa démarche solitaire, à l’allure d’une approche fractionnelle, Boubacar Sidibé a fait semblant d’ignorer l’existence de l’Union Nationale des Cinéastes du Mali (U.N.C.M.) et le fait que notre pays abrite le siège de l’Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest, dans sa démarche d’installation de la Maison des cinéastes du Mali », nous a indiqué une personnalité du monde du cinéma malien. Il a estimé que dans les jours à venir sa structure va déterminer sa position par rapport à cette initiative qui vise à embarquer tous les cinéastes maliens dans un processus sans les associer.
Sûrement, sans le savoir, Boubacar Sidibé confirme son approche solitaire par le courrier dont l’Objet est « Maison des Cinéastes du Mali », adressée à plusieurs structures, mais après coup pour les informer de son initiative. Dans la correspondance qu’il a adressée à un certain nombre de structures et acteurs du cinéma malien, après la création de sa « Maison des cinéastes maliens », il écrit : « J’ai participé à la 14e édition du festival de film dénommé ‘’NouakShort’’ à Nouakchott en Mauritanie, le 28 Octobre 2019. Ce festival a regroupé plusieurs participants venus d’Afrique francophone, notamment le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, etc. Au terme de ce festival, il a été décidé de créer dans chacun des pays membres une association pour le développement et la promotion du cinéma en Afrique. Ainsi les différentes associations de cinéma qui seront créées serviront de relais de la Maison des Cinéastes de Mauritanie ».
Il a ajouté, qu’ « en ce qui nous concerne, malgré l’existence d’autres structures cinématographiques chez nous, notamment l’Union Nationale des Cinéastes du Mali (U.N.C.M.), la création de notre association pourrait combler un certain vide en matière de développement, de promotion et de diffusion des produits cinématographiques ». Et, de préciser que « C’est pourquoi à mon retour à Bamako, j’ai pris contact avec certains de mes collègues pour partager nos réflexions afin de rédiger les projets de statuts et règlement intérieur ».
Si la Maison des cinéastes du Mali a été créée dans une démarche suffisamment inclusive, pourquoi aujourd’hui des voix de cinéastes et non des moindres se lèvent pour dénoncer « une approche solitaire » et refusent de cautionner cette initiative ?
Boubacar Sidibé persiste et signe
Suite à la diffusion de la lettre d’invitation à l’Assemblée générale extraordinaire de l’UNCM, Boubacar Sidibé a réagit dans un mail que nous avons reçu. « Je pense sincèrement que la convocation d’une Assemblée extraordinaire de l’UNCM pour cela n’est pas très appropriée. Elle ne servira qu’à montrer aux gens que nous sommes divisés », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Je vais donner des éléments de réponse qui je l’espère feront que l’Assemblée extraordinaire sera annulée ».
Il a rappelé sa participation à la 14e édition du festival dénommé « NouakShort » à Nouakchott en Mauritanie, le 28 Octobre 2019.
« Ce festival a regroupé plusieurs participants venus d’Afrique francophone, notamment le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, etc… Au terme de ce festival, il a été décidé de créer dans chacun des pays membres une association pour le développement et la promotion du cinéma en Afrique. Ainsi les différentes associations de cinéma qui seront créés serviront de relais de la Maison des Cinéastes de Mauritanie », a-t-il indiqué à nouveau. Avant de dire qu’ « En ce qui nous concerne, malgré l’existence d’autres structures cinématographiques chez nous, notamment « l’Union Nationale des Cinéastes du Mali (U.N.C.M.), la création de notre association pourrait combler un certain vide en matière de développement, de promotion et de diffusion des produits cinématographiques ». Et, de préciser que « C’est pourquoi à mon retour à Bamako, j’ai pris contact avec certains de mes collègues pour partager nos réflexions afin de rédiger les projets de statuts et règlement intérieur ».
« Nous avons suite à nos constats et analyses, convenu de la mise en place d’une association afin de redynamiser notre cinématographie avec la vision de nous remettre ensemble dans un contrat d’association qui va nous lier plus solidairement à travers les différents corps de métiers du cinéma et de l’audiovisuel : Réalisateurs, comédiens, techniciens, journalistes, bref tous ceux qui œuvrent à la promotion, au développement et au rayonnement de la culture et des traditions maliennes à travers le cinéma », a-t-il déclaré.
Fort de ce constat, il semblerait que Boubacar Sidibé et les autres membres de sont associations n’ont pas perdu le temps. Le 19 mars 2020, ils se faisaient délivrer un Récépissé de déclaration d’association du Gouvernorat. Toujours selon lui, le 27 mars 2020, il fait la publication dans le Journal officiel de la république du Mali. Et, d’ajouter que « C’est après la reconnaissance de l’association : La Maison des Cinéastes du Mali ou MCIMA par les autorités administratives maliennes qu’il y a deux mois, le 15 avril 2020, j’ai adressé une correspondance avec le récépissé de déclaration d’association, le règlement intérieur et les statuts de la Maison des Cinéastes du Mali à plusieurs entités pour infos et partages comme : Au Ministère de la Culture, au Ministère de la communication, à l’Action culturelle, au Centre National de la Cinématographie, au palais de la Culture, à l’Office de Radio et Télévision du Mali, au journal l’Essor, au journal Aujourd’hui, au Journal le Reporter, au journal le républicain, au journal indépendant, à Sarama Films, à Macina Films, à Cissé Films, à Farafina Dambé films, à Kora Films, à la FEDAMA et à plusieurs autres structures ».
Quand on crée une Maison des cinéastes du Mali, et on lui établit un récépissé sur la base de statut et règlement intérieur, pour ensuite adressée une correspondance pour « infos et partage » à des structures comme : Sarama Films, Macina Films, Cissé Films, Farafina Dambé films, et Kora Films, l’on est en bon droit de douter de l’insclusivité de la démarche. Pourquoi Boubacar Sidibé n’a pas procédé à la distribution de courrier d’information avant la création de la « Maison des Cinéastes du Mali » ? Si ses collègues disent qu’ils ne peuvent pas cautionner son initiative, il doit s’en prendre qu’à lui-même.
Assane Koné
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