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Journée Cédéao du droit d’auteur : Les artistes dénoncent la piraterie numérique

vendredi 29 mai 2015, par Assane Koné

« La protection du droit d’auteur et des droits voisins à l’ère du numérique » : tel a été le thème de la Journée Cédéao du droit d’auteur, célébrée jeudi 28 mai 2015 au Mali. Occasion pour les artistes de revenir sur la piraterie numérique à outrance de leurs œuvres.

Le Mali, à l’instar des pays de la Cédéao, a célébré le 28 mai la Journée Cédéao du droit d’auteur. Le Bureau malien du droit d’auteur (Bumda) n’est pas resté en marge de la Journée. A la Maison des jeunes de Bamako, elle a organisé une conférence débats sur « la protection du droit d’auteur et des droits voisins à l’ère du numérique ».

La Journée donne l’occasion aux départements chargés de la Culture des Etats membres d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les décideurs, les acteurs de l’industrie culturelle, les créateurs, les populations autour des questions portant sur le droit d’auteur et les droits voisins.

Il y a dix ans, les opérations des saisies des supports physiques des œuvres atténuaient les effets de la piraterie au niveau du circuit de production et de distribution. Mais, force est de reconnaître aujourd’hui que la circulation des œuvres échappe aux méthodes classiques de lutte contre la contrefaçon.

La Journée a eu lieu au moment où un bras de fer est engagé entre les artistes du Mali et le Patronat autour de la question de perception et de la répartition du droit d’auteur et des droits voisins… Le Patronat, qui défend l’intérêt des sociétés de téléphonie et autres, a refusé le paiement des droits tel que détaillé par le décret consacré par les droits d’auteurs et droits voisins.

Le décret dit que les opérateurs de téléphonie de notre pays vont payer 500 F CFA par carte SIM activée aux artistes maliens, soit 8 milliards F CFA (5 milliards par Orange et 3 milliards par la Sotelma-Malitel) en guise de droits d’auteurs pour l’utilisation de leurs musiques dans les mémoires des téléphones. Le décret a été attaqué par le Patronat qui juge la somme à payer exorbitante.

Le secrétaire général par intérim du Bumda, Tokaye Cissé, a exhorté les artistes à apporter leur élément de solutions à la problématique de la piraterie des œuvres littéraires et artistiques.

Mamadou Kéita de l’Union des associations d’artistes, producteurs et éditeurs du Mali (UAAPREM) et représentant des artistes du Mali au Conseil économique, social et culturel, affirmera qu’il faut « réfléchir à une solution numérique qui permet de sauvegarder les œuvres des artistes. Que ces œuvres ne soient pas facilement copiables et imitables ».

Pour Salia Sanogo, artiste, membre des Ballets maliens à la retraite, la lutte contre la piraterie à l’ère du numérique est très difficile d’autant plus que les sociétés de téléphonie et autres utilisent leurs œuvres sans contrepartie. Comme solution à la lutte contre la piraterie, il a sollicité le concours de l’Etat pour freiner le mal. « Seules les autorités sont capables de nous sortir de là en prenant des dispositions contre les sociétés de téléphonies et autres ».

Il est à rappeler que c’est en avril 2011 à Niamey que la conférence des ministres chargés de la Culture a décrété le 28 mai Journée Cédéao du droit d’auteur.

Amadou Sidibé

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