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Festival International de Sélingué/Urbam Music et Mode : Trop de « play back » a failli gâter la fête
mercredi 4 mai 2016, par
Le samedi national de Sélingué a tenu toutes ses promesses en terme de mobilisation. Le Samedi 30 avril 2016, ils sont venus nombreux pour la 2e nuit de concert. Et, ils avaient raison. Ce soir-là, les organisateurs du Festival avaient programmé Sista Mam, Mylmo, TNT de la Côte d’Ivoire, Tour de garde de la Côte d’Ivoire, Shin Skaï de la France et Sidiki Dibaté, la coqueluche des mélomanes de l’Afrique de l’ouest. Mais, il faut dire que trop de play-back a failli gâter la fête, surtout que cela ne milite pas en faveur des instrumentistes qui sont en réalité les véritables artistes. Il faut que la programmation du Festival de Sélingué soit très regardant sur cet aspect.
La programmation de la soirée concert du samedi national de Sélingué était très attrayante. Tous les noms à l’affiche de la soirée à Sélingué attirent du monde. Mais, nous étions à mille lieux d’imaginer que la plupart des artistes allaient venir jouer en play back pour une concert aussi important. Et, tous ceux qui n’ont pas ont joué en live ont été accompagnés par le seul et unique orchestre, le « Soul train band ».
Sur une programmation de 7 artistes ou de 7 groupes d’artistes, seuls Systa Mam, Mylmo et Tal B, ont joué en live. Tous les autres ont joué en play back. Et, cela a du coup terni de façon considérable la qualité de leur prestation.
Vu son succès actuel, Sidiki Diabaté ne devait pas jouer en « play back » à Sélingué
Il y a des mois qu’il s’est imposé comme l’une des valeurs sûr de la musique malienne. Il est aujourd’hui au sommet de tous les hits parades. Donc, sa programmation au Festival International de Sélingué avait été perçue par nombre de mélomanes maliens comme une belle occasion d’apprécier le talent naissant de ce jeune artiste malien en dehors des studios. « Nous sommes venus pour le voir jouer en live, mais nous avons été déçu de voir un artiste de son niveau nous servir un spectacle en play back », a indiqué un de mes voisins furieux après la prestation de Sidiki Diabaté. Car c’est de lui qu’il s’agit.
Pour rien au monde, Sidiki Diabaté ne devait accepter de monter sur en grande scène de concert au Mali pour jouer en play-back. Le play-back est un spectacle au rabais et dévalorise l’artiste.
Si Sidiki Diabaté n’a pas été le seul a joué à jouer ce soir-là en play-back, il est celui-là même que nous condamnons le plus. Pour la simple raison qu’il l’a fait sur une scène au Mali, devant son public, à l’occasion d’une grande manifestation, un moment où il pouvait mobiliser des artistes à Bamako pour l’accompagner sur scène.
Sidiki Diabaté, roi des studios en qualité de célèbre bit maker devant l’éternel, doit aussi se battre pour être un véritable artiste. Et, il n’aura jamais cette qualité ou ce titre, tant qu’il continuera à jouer en play-back, comme des « artistes » qui n’ont pas de background.
Quant à TNT, Tour de garde et Shin Skaï, ils pourront toujours se cacher derrière le fait, qu’ils étaient loin de leur base. Donc dans l’impossibilité de mobiliser des artistes pour les accompagner. Même si l’argument n’est pas valable pour des artistes de leur taille, l’on pourra l’accepter, sans l’admettre.
Bravo à Sista Mam, Mylmo et Tal B
Ils ont refusé la facilité. Ils ont respecté leur fans et leur public. Ils ont joué en live pour le bonheur de ceux qui les aiment au Mali et dans le monde. Il aurait pu faire comme les autres :venir nous livrer un spectacle qui n’atteint même pas le niveau de ce que nous voyons sur les bouquets des chaînes de télévision. Mais par respect pour leur pratique artistique, ils ont refusé de jouer en play-Back. Pour cela, nous saluons Sista Mam, Mylmo qui nous déjà habitué à cela et Tal B qui vient de le rejoindre.
A Sélingué, par le fait qu’il s’est fait accompagner par un orchestre pour sa prestation, le spectacle de Tal B a pris des galons. Il a exposé un autre pan de son talent que nous ne lui connaissons pas.
Mais que dire des organisateurs qui ont pris la grave responsabilité de programmer pour un concert aussi important, 4 groupes qui ont joué en play-back ?
Et quand on sait que les performances en live, en même temps qu’elles valorisent le leader vocal, impact positivement sur la vie des artistes instrumentistes, nous disons pour l’honneur et la grandeur du festival de Sélingué, la programmation doit en tenir compte. Un festival c’est la vie et la vie c’est du live.
Assane Koné
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