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Fespaco 2021 : Absent de la compétition fictions longs métrages, le Mali était quand même au rendez-vous

mardi 26 octobre 2021, par Assane Koné

Pour la première fois dans l’histoire récente du FESPACO aucun film malien n’a été sélectionné dans la compétition des films de fictions longs métrages. Et, du coup le Mali ne faisait pas partie des 17 pays qui prétendaient à l’Etalon d’or du Yennega cette année. Mais, le Mali était quand même présent à la 27e édition du FESPACO avec 5 films et un film qui défendait en même temps les couleurs malienne et sénégalaise (Marcher sur l’eau de Aïssa Maïga).

Malgré que la bataille des fictions longs métrages, soit la compétition phare du FESPACO, elle n’en reste pas la seule. A côté de la compétition des fictions longs métrages (17 films), il faut dire qu’il y a plusieurs autres compétitions. Ce sont : la compétition des documentaires longs métrages, avec 15 films ; la compétition des courts métrages (fictions et documentaires), avec 29 films ; la compétition des séries télé ; la compétition des films d’animation ; et la compétition des films d’écoles d’Afrique de cinéma. Le Mali était pratiquement représenté par un ou deux films dans toutes ces compétions, à part celle des séries télé, où il n’y avait pas de film malien en compétition.

Dans la catégorie documentaire long métrage de fiction, Samassékou Ousmane était présent avec son film « Le dernier refuge ». Et, Aïssa Maïga y était aussi avec son film « marcher sur l’eau » inscrit sous la bannière Sénégal/Mali. Elle a du reste remporté l’étalon d’argent du film documentaire long métrage et un montant de 5 millions de FCFA. Au moment, où le film garderie nocturne de Moumini Sanou se taillait la part du lion avec l’étalon d’or du film documentaire et la somme de 10 millions de FCFA, le film « Makongo » d’ Elvis Sabin Gaïbino de Centrafrique, remportait l’étalon de bronze du film documentaire, avec la somme de 3 millions de FCFA.

Gwakoulou, l’un des piliers de la tradition africaine en milieu bambara

Du côté de la catégorie court- métrage (fictions et documentaires), Moïse Togo et son film Gwakoulou (Foyer Traditionnel) a représenté le Mali dans la compétition. Le Jury présidé par Angèle Diabang Brener, lui a préféré des films comme : Së r bi (Les tissus blancs) de Moly Kane du Sénégal qui a remporté le poulain d’or avec 5 millions de FCFA. Il a été suivi par le film « Amani » de Alliah Fanfin du Rwanda , qui a remporté le poulain d’argent, avec la somme de 3 millions de FCFA et le film « Zalissa » de Carine Bado du Burkina Faso, qui a remporté le poulain de bronze avec la somme de 2 millions de FCFA.

Gwakoulou relate la légende de la sauvegarde de la paix à travers la transformation de trois paires de jumelles en trois pierres du foyer traditionnel et de leur mère en sa marmite (le canari). « De nos jours, ces pierres sont encore l’un des piliers de la tradition africaine en milieu bambara », indique le réalisateur du film. Avant d’ajouter qu’elles nous rappellent, à travers leur symbolique le mariage et la discrétion, la fraternité et la solidarité, l’amitié et le soutien. En conclusion, il dira qu’ « entre la tradition africaine et la modernité, le film exprime l’évolution des croyances d’ordre aussi bien mystiques que comportementales ».

Dans la compétition des films d’animation, Gaoussou Tangara et son film « Zozaniba » avaient la lourde responsabilité de défendre les couleurs maliennes. Mais, hélas. Il n’a pas attiré l’attention du jury. Mais de quoi parle ce film ?

« Chaque année, Zozaniba plante les meilleures tiges de maniocs en période hivernale dans son champs », nous indique le réalisateur. Avant d’ajouter que « pendant ce temps, Surukuba est isolé sous l’arbre en train de dormir ». Et, de préciser qu’il attend le moment des récoltes, se sert et détruit le reste. « Fatigué, Zozaniba décide de parler avec Surukuba, mais sans succès, il sollicite alors l’aide de Waraba », a déclaré le réalisateur. Avant d’ajouter qu’ « ensemble, ils vont mettre en place un plan qui amène Surukuba à la raison ».

Du côté des films d’école, parmi les 25 films en compétition, le Mali était représenté par la fiction intitulée « Balkissa » de Youssouf Doumbia et par le film documentaire « La différence, une richesse » de Assétou Koné. Tous deux du Conservatoire Balla Fasséké. Là aussi, la moisson fut mauvaise. Mais, il y eu un petit réconfort. Le jury présidé par le malien Salif Traoré, a salué le travail du jeune malien Banou sagou, pour son film « Mon jour de chance » qui a remporté le premier prix dans la compétition genre fiction des films d’école. Il est étudiant à l’ISIS au Burkina Faso.

« Cheytane », le film long-métrage malien qui aurait pu défendre valablement le Mali dans la compétition

Une très belle histoire. Un film qui tient la route et qui aurait pu être dans la compétition officielle. Au moins pour rendre hommage à Assane Kouyaté, son réalisateur qui a été arraché à notre affection par un cancer. Mais, malheureusement, ce film que nous trouvons bon pour sa belle histoire qui rime avec la dénonciation des différents pactes avec le diable pour une ascension sociale, n’a pas été sélectionné dans la compétition officielle. Néanmoins, il a été projeté en panorama à Ouagadougou dans la salle Canal de Ouaga 2000. Nous y reviendrons.

Assane Koné


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