Dans le cadre de l’année de la culture, le ministre en charge de la culture a initié le Projet Mali Culture 2025. Dans le cadre de ce projet, le ministère de l’artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, a décidé d’initier << Faso Baro Kèné / Maaya Ni Danbe Kènè>>. La salle de Conférence du Gouvernorat de Koulikoro a abrité le 25 mars 2025, la conférence inaugurale de << Faso Baro Kèné / Maaya Ni Danbe Kènè>>.

Placée sous le thème << Maaya ni Danbe pour une culture de Malikura>>, selon le ministre Mamou Daffé, cet espace a pour objectif de favoriser un dialogue inclusif autour des valeurs fondamentales du Maaya (l’humanisme malien) et du Danbe (la dignité et l’honneur), éléments essentiels à la consolidation d’une société harmonieuse et résiliente. Selon lui, c’est une action qui s’inscrit dans le cadre de la promotion des valeurs citoyennes et de l’éducation à la citoyenneté. << Elle vise à inculquer à la jeunesse une culture du Mali Kura conformément à la vision de Son Excellence le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État>>, a-t-il déclaré, dans une salle qui a refusé du monde malgré le Ramadan, en présence du P^r Bouréma Kanssaye, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et du Colonel Lamine Kapory Sanogo, Gouverneur de la région de Koulikoro.

Mamou Daffé a ajouté que l’objectif de l’espace << Faso Baro Kèné>>, contribuera à la gestion de la diversité culturelle, la compréhension mutuelle, la promotion de la paix et du vivre-ensemble et au réveil patriotique des territoires. Il a indiqué que le << Maaya>> et le << Danbé>>, sur lesquelles se fonde cet espace, sont, << des valeurs cardinales dans la société malienne et constituent la boussole qui permet d’orienter, de guider l’individu au sein de la société>>

Le Maire de la commune urbaine de Koulikoro, a salué le ministre en charge de la culture pour l’honneur fait à Koulikoro pour accueillir cette conférence inaugurale du << Faso Baro kéné>> dans le cadre de l’année de la culture.

Pour sa part, le P^r Bouréma Kanssaye, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a d’abord exprimé sa joie de se trouver à Koulikoro dans le cadre de cette activité. Il a salué le chef de l’état pour sa brillante décision de faire de l’année 2025, année de la culture au Mali. Selon lui, cette vision affiche la volonté des autorités de faire de notre culture le soubassement de notre développement.

Il a mis un accent sur l’importance du thème choisi pour la conférence inaugurale. Selon lui, les valeurs sont les choses les plus importantes qui guident notre existence. Il a aussi estimé que << le Maaya et le Danbé sont la synthèse de nos valeurs culturelles>>. Pour le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la culture irrigue tous les segments de notre vie et constitue le cordon ombilical et la sève nourricière de notre existence. << Placée la culture au centre de notre stratégie de développement est ce qui nous a sûrement fait défaut. Et, aujourd’hui, le Président de la Transition vient de corriger cette grave erreur dans notre approche du développement>>, a-t-il indiqué.

Dans son discours d’ouverture, le ministre Mamou Daffé a salué la grande mobilisation de la population de Koulikoro. Il a rappelé qu’en début d’année, le chef de l’état a décidé de faire de l’année 2025, année de la culture au Mali. Par cette décision, il dira que le Chef de l’état souhaite la revitalisation de la culture malienne et la valorisation de notre patrimoine matériel et immatériel.

Il a ajouté que son département a choisi Koulikoro pour abriter la conférence inaugurale de << Faso Baro Kèné>>, à cause d’une forte symbolique. Selon lui, c’est à Koulikoro qu’il eu les grandes discussions pour faire la paix dans l’histoire du Mali. << Nous sommes ici, pour démarrer nos discussions pour la paix et la cohésion au Mali>>, a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : << On veut la paix. On travaille pour l’entente et la cohésion nationale>>.

Placée sous le thème << Maaya Ni Danbe pour une culture de Malikura>>, la conférence inaugurale a été animée par le Ministre Mamou Daffé ; Bourama Soumano, communicateur traditionnel, griot et historien ; et les Professeurs de N’Ko Mamady KEÏTA et Bakoroba DIABATÉ.

Mamady Keita, Professeur de N’ko, a indiqué qu’il vient de comprendre que le Mali a conscience de son importance. Selon lui, Koulikoro est dans le Beledougou. Et, le Beledougou est très important dans l’histoire du Mali. Il a rappelé que Soumangourou kanté y est né et y a disparu. Mieux, il dira que le Mali est le fruit de quatre empires qui ont donné naissance à une nation. Il a aussi rappelé que le sinangouya est une valeur importante au Mali. Et, d’ajouter qu’au Mali, on a connu des guerres religieuses, mais pas de guerres ethniques. Et, pour lui, le sinangouya y est pour quelque chose. Pour cela, il dira que << Si le sinangouya était enseigné dans nos écoles, on allait renforcer la paix et la cohésion sociale de façon durable>>. Il a profité de l’occasion pour prôner un retour aux sources, parce que selon lui, un africain ne sera jamais arabe, ni européen. Il a aussi invité les uns et les autres à aller à la quête de la connaissance. Selon lui, chaque connaissance à son temps.

Il a aussi indiqué la grande importance du nom de famille chez nous. Selon lui, il détermine notre être. Il a suggéré que la religion ne doit pas devenir source conflit. << Elle doit nous aider pour la cohésion sociale>>, a-t-il indiqué. Pour conclure, il dira que << si nous ne retournons pas à nos valeurs culturelles du Maaya et du Danbé, nous avancerons difficilement>>.

Pour sa part, Bakoroba Diabaté a salué le fait d’organiser la conférence inaugurale de << Faso Baro Kèné>> à Koulikoro. << Cette conférence Inaugurale commence là où il faut>>, a-t-il indiqué. Avant de soutenir que deux choses sont entrain de détruire le Mali : la forte propension à adopter la culture arabe et la forte propension à opter pour la culture européenne. << Le jour où l’africain comprendra qu’il est africain, c’est ce jour là que le développement viendra en Afrique>>, a-t-il déclaré. Avant de conseiller l’amour de la patrie à chaque individu. Et, il l’a illustré par une anecdote lors de la guerre historique déclenchée selon lui par Napoléon Bonaparte contre la Russie.

Il dira que le Mali a été victime de trois grandes inquiétudes permanentes de Soumangourou kanté : le manque d’armements, le manque de préparation de la guerre et la famine des guerriers. Selon lui, heureusement, des dispositions sont aujourd’hui prises pour corriger cela. Pour conclure, il dira que << le Maaya et le Danbé sont des valeurs essentielles qui cultivent en nous l’amour de la patrie et font de nous de citoyens exemplaires>>.

Pour sa part, Bourama soumano dira que de Kidal à Kayes, les maliens sont d’accord sur 5 choses. Ce sont : leurs origines ; le pouvoir des personnes âgées et de l’aîné ; l’honnêteté dans le comportement ; la jalousie positive et l’humilité.

Il a aussi salué et expliqué le pourquoi des institutions comme le << Mondeya>>, relation entre grands parents et petits fils ; << Nimogoya>>, relation entre une épouse/ un époux et ses beaux frères ou belles sœurs... Selon lui, ce sont toutes ces institutions qui déterminent notre Maaya, notre humanisme. Pour lui, le << danbé>>, n’est rien d’autre que les limites institutionnelles que la société impose à chacun/chacune de ses composants/es. Au regard de tout cela, il dira que c’est la culture malienne qui fait d’un Homme, un humain. Pour conclure, il dira qu’en chaque malien dort un instinct patriotique basé sur nos valeurs sociétales du Maaya et du Danbé.

Après Koulikoro, une autre région du pays accueillera le deuxième <> le mois prochain.

Assane Koné