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Falaises de Bandiagara : Vers la reconstruction et la réhabilitation du patrimoine bâti

lundi 31 octobre 2022, par Assane Koné

Dans l’objectif de la reconstruction et la réhabilitation du patrimoine bâti détruit, la resocialisation et la bonne conservation des objets cultuels, et la reprise des pratiques et traditions culturelles intra et intercommunautaires, le Ministère en charge de la culture, en partenariat avec l’Unesco, a initié le projet de reconstruction et réhabilitation du patrimoine bâti du site des Falaises de Bandiagara (Pays-dogon). La 1re réunion du Comité de pilotage de ce projet a eu lieu le 18 octobre 2022, dans la salle de conférence du Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme.

En plus du Représentant et Chef du Bureau de l’UNESCO au Mali, cette rencontre a enregistré la présence de Mme la Représentante de la MINUSMA ; les cadres du département en charge de la culture. Et, des partenaires Techniques et Financiers, sont intervenus en ligne, du Siège de l’UNESCO à Paris (France), Mme Krista Pikkat, Directrice Culture et Situations d’Urgence et du Siège de l’Alliance Internationale pour la Protection du Patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) à Genève (Suisse), Valery Freland, Directeur exécutif de ALIPH.

Cette première réunion du comité de pilotage du projet de reconstruction et réhabilitation du patrimoine bâti des sites des Falaises de Bandiagara (Pays - dogon) », financé par la Fondation ALIPH (Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit), a aussi enregistré une intervention de Edmond Moukala, Chef de Bureau de l’UNESCO à Bamako.
Il a rappelé que ce projet est la résultante de la mission conjointe d’évaluation, effectuée sur le site des Falaises de Bandiagara par l’UNESCO et le Gouvernement du Mali, à travers le ministère en charge de la Culture, en 2019, suite à la destruction des biens du patrimoine culturel de ce site. « En réponse aux recommandations issues de cette mission, des fonds ont été mobilisés auprès d’ALIPH (Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit) pour la reconstruction des habitations endommagés », a-t-il expliqué.

Il a ajouté que le projet cible quatre villages, à savoir : Ogossagou, Sobane da, Djombolo et Tégourou. Selon lui, il vise à reconstruire et à réhabiliter le patrimoine bâti détruit, notamment des habitations, des greniers et des Togunas, et par ce fait contribuer efficacement au renforcement du tissu social, à la cohésion sociale et la paix dans la région de Bandiagara, en général, et particulièrement dans les localités cibles du projet. « Malgré les résultats préliminaires encourageants, les défis restent importants et complexes à cause de la situation sécuritaire et la forte attente des populations pour ce projet », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que l’atteinte des objectifs du projet nécessite une stratégie intégrée et une approche participative incluant une pluridisciplinarité à travers l’adhésion et l’implication de toutes les parties prenantes. A cet effet, il a salué la dynamique déjà enclenchée par l’UNESCO et le gouvernement, à travers le Ministère en charge de la culture, en collaboration avec les autorités et les populations des villages cibles.

Hamane Demba Cissé, secrétaire général du Ministère en charge de la Culture, a rappelé qu’ « en 2012, le Mali, sous les assauts abrupts des terroristes, a vu son patrimoine culturel richesse inestimable pour les âmes des populations, détruit avec fureur au nom d’une guerre aux contours toujours contestables ». Il a estimé que, ces destructions ont été les premières atteintes graves au patrimoine séculaire de notre pays. Mieux, il dira que « le patrimoine culturel national, ainsi que le patrimoine mondial, culturel et naturel du Mali ont été fortement touchés dans leurs différentes composantes (matérielles et immatérielles). Les valeurs sociétales telles que la cohésion sociale, le dialogue des cultures, le vivre-ensemble, gage de paix et de développement ont été ébranlées ».

Plus grave, il dira qu’ au moment où le Gouvernement du Mali et la Communauté internationale s’attèlent à juguler la crise, celle-ci connaît une expansion vers des zones jusque-là épargnées, en l’occurrence le site des Falaises de Bandiagara qui a été durement frappé par les tensions et conflits dont les conséquences ont été la destruction de maisons, des greniers, de céréales, d’enlèvement du bétail, des pertes en vie humaine et la destruction des biens culturels, etc. « C’est dans ce contexte difficile que mon Département, en partenariat avec l’UNESCO, a initié ce projet de reconstruction et réhabilitation du patrimoine bâti du site des Falaises de Bandiagara (Pays-dogon), avec comme objectif de développement la reconstruction et la réhabilitation du patrimoine bâti détruit, la resocialisation et la bonne conservation des objets cultuels, et la reprise des pratiques et traditions culturelles intra et intercommunautaires », a-t-il déclaré.

Selon lui, la tenue de cette réunion du Comité témoigne non seulement de la nécessité et de l’importance du suivi des activités du projet, mais également de l’engagement constant de toutes les parties prenantes. Il a aussi rappelé que les activités préparatoires réalisées, notamment l’information, la sensibilisation et la communication autour du projet, ont permis aux principaux acteurs (autorités administratives, Collectivités territoriales, autorités coutumières, communautaires et populations locales) de mieux connaître le projet, d’adhérer au projet et d’exprimer leur engagement pour sa réussite.

Le Secrétaire général du Département en charge de la culture, a aussi estimé que la remise de vivres (céréales) aux villages bénéficiaires du projet, à savoir Djombolo, Tégrou, Ogossagou et Sobanne-Dah, lors de la cérémonie de lancement du projet, a permis de renforcer la résilience des communautés au moment où celles-ci sont préoccupées par la disponibilité de céréales pour combler la période de soudure.

« Cette réunion doit nous permettre de faire le point sur les activités réalisées, d’échanger sur les résultats préliminaires obtenus, de formuler, au besoin, des recommandations et d’échanger sur les activités en cours et programmées », a-t-il déclaré. Mais, qu’à cela ne tienne, il a indiqué qu’il ne doute aucun instant que les bénéfices et les impacts attendus du projet permettront de renforcer la promotion de la culture de la paix entre les communautés, la cohésion sociale, le dialogue des cultures, le vivre-ensemble et de recoudre le tissus social, car le patrimoine culturel est sans doute facteur de toutes ces valeurs fondamentales sociales.

Assane Koné


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