Le 23 décembre 2024, Magnambougou Wèrèda, en Commune VI du District de Bamako, a connu une animation particulière. Pour cause : Yaya Coulibaly, marionnettiste de classe exceptionnelle, a organisé la Cérémonie d’inauguration du centre culturel sogolon, Centre de création et d’apprentissage des marionnettes traditionnelles et contemporaines d’ Afrique de l’ouest ( CMAO).

En compagnie du 3^e conseiller du quartier de Magnambougou, le représentant du Maire de la Commune VI, a souhaité la bienvenue à Magnambougou, à tous les invités. << Nous sommes bien heureux de recevoir ce centre qui manquait dans la promotion culturelle au Mali chez nous>>, a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’ils sont très heureux, que ce centre s’ouvre chez-eux à Magnambougou. Il a formulé des voeux pour la paix au Mali.

Pour sa part, Yaya Coulibaly, marionnettiste de classe internationale et promoteur du Centre culturel Sogolon, a rappelé que la Compagnie Sogolon, pionnière dans le domaine du spectacle vivant au Mali, avec à son actif plusieurs décennies au services de l’art des masques et de la marionnette, ouvre les portes de son centre, officiellement ce lundi 23 décembre 2024.

Il a indiqué que cet établissement, dénommé Centre de création et d’apprentissage des marionnettes traditionnelles et contemporaines d’Afrique de l’Ouest, est un projet qui offre aux acteurs culturels ainsi qu’au public un espace adapté aux besoins de création, de promotion, de préservation et de diffusion de spectacle vivant et d’autres formes d’art au Mali.

En termes d’objectifs, il dira que le CMAO vise spécifiquement à préserver et à promouvoir le patrimoine culturel des marionnettes, à offrir des formations artistiques, à stimuler le développement économique local par la création d’emplois et à renforcer la cohésion sociale en attirant les visiteurs tout en engageant la communauté locale.

<< Les changements attendus incluent une meilleure conservation des traditions de marionnettes, un accès accru à l’éducation artistique et un dynamisme économique et social renforcé à Bamako>>, a-t-il déclaré.

Pour être plus précis, il a levé le voile sur des actions pertinentes que le Centre pourra conduire. Ce sont : La préservation du patrimoine culturel ; le développement économique local ; l’accès à l’éducation artistique ; la cohésion sociale ; l’attraction touristique ; les partenariats stratégiques ; l’autofinancement ; l’engagement communautaire ;...

En termes de bénéficiaires, le Centre Culturel Sogolon propose de s’ouvrir : aux écoles partenaires ; aux ONG de protection de l’enfant ; aux institutions culturelles étatiques et privés ; aux artistes ; aux étudiants...

<< Ce centre unique, constituera un laboratoire artistique de premier ordre>>, a-t-il déclaré. Avant d’annoncer qu’il s’activera à préserver et à promouvoir l’art de la marionnette dans toute sa diversité. << L’impact culturel et économique du CMAO s’étendra bien au-delà de ses murs, contribuant à la préservation de la culture malienne et ouest-africaine tout en favorisant le développement de l’Industrie artistique locale>>, a-t-il déclaré. Avant d’ajouter le Centre de Marionnettes Traditionnelles et Contemporaines d’Afrique de l’Ouest (CMAO), un laboratoire artistique unique en Afrique, envisage de croiser tradition et modernité, et contribuera à la préservation et à la promotion de l’art de la marionnette.

Pour sa part, D^r Paul Bornkamm, Chef de coopération de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Mali, a salué et rendu hommage à Yaya Coulibaly, << un grand homme de la culture, un homme des arts de la marionnette et des masques>>. En Yaya Coulibaly, il a salué le marionnettiste, le conteur, le metteur en scène, le fabricteur de masques et de marionnettes, le magicien.

Il a aussi présenté le parcours de Yaya Coulibaly. Selon lui, après des études à l’Institut National des Arts de Bamako et à l’École Nationale Supérieure des Arts et de la Marionnette à Charleville-Mézières en France, Yaya Coulibaly a collaboré avec des ethnologues, contribuant activement à la compréhension des sociétés traditionnelles d’Afrique de l’Ouest. << Il a fondé la compagnie Sogolon en 1980, la première troupe de marionnettistes du Mali>>, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que la compagnie Sogolon a pour objectif la promotion du théâtre de marionnettes d’influence Bamanan, Somono et Bozo. << Reconnu internationalement, Yaya Coulibaly a enrichi sa collection de marionnettes, mêlant tradition et contemporanéité>>, a-t-il indiqué. Sans oublier de dire qu’en 2006, une collection de Yaya Coulibaly a été exposée en Afrique du Sud et à New-York.

<< La construction du CMAO a débuté en 2016 sur un terrain acquis en 2006 par la compagnie Sogolon. Je suis fier de représenter aujourd’hui l’Ambassade d’Allemagne qui a contribué à ce projet par un don financier>>, a-t-il annoncé. Avant d’estimer que le Centre Culturel Sogolon, selon Yaya Coulibaly, sera bien plus qu’un musée. << Il sera un lieu où la tradition se mêlera à la modernité, où la formation artistique et la création d’emplois joueront un rôle majeur, où des artistes du monde entier pourront participer à des activités et des formations>>, a-t-il ajouté.

Représentant le ministre en charge de la culture, Oumar Kamara, Directeur du Conservatoire Balla Fasseke, a salué l’inauguration de Centre Culturel, comme le résultat formidable après plus 47 ans de pratique artistique et culturelle par une éminence de haut niveau. Il a salué le fait que Yaya Coulibaly dedie le Centre Culturel Sogolon aux marionnettes, aux masques et à la sculpture.

La série de discours a fait place à la coupure du ruban symbolique. Le public a pu constater que Centre Culturel Sogolon est composé : d’une administration (secrétariat et direction) ; une salle d’exposition (pour la présentation de marionnettes traditionnelles et contemporaines, costumes et accessoires) ; un magasin de souvenirs (destiné à la vente de marionnettes et gadgets en souvenirs, pour soutenir les artisans locaux qui sont en partenariat avec le Centre) ; un atelier de fabrication (pour la fabrication et la réparation de marionnettes, l’expérimentation de nouvelles techniques et les ateliers avec les populations) ; un espace d’apprentissage ( pour l’organisation de cours et d’ateliers sur la manipulation des marionnettes et la formation des marionnettistes) ; un espace pour les évènement et représentations de spectacle ( une scène multifonctionnelle qui peut accueillir des spectacles de théâtre, de marionnette, de conte ainsi que des conférences, des panels et autres activités) et des coulisses pour les artistes.

Assane Koné