S’il est admis qu’une nuit prometteuse se dessine dès le crépuscule, l’année culturelle 2023/2024 du Centre Culturel Kôrè (CCK) de Ségou, sera des plus réussie. Le concert inaugural organisé le samedi 29 avril 2023, dans le cadre de la Rentrée Culturelle 2023/2024 du CCK, a tenu toutes ses promesses avec des artistes comme Dabara Junior et Maïmouna Soumbounou.

Le samedi 29 avril 2023, le CCK a connu une animation particulière. Malgré la programmation du concert d’un artiste malien de renommée internationale au stade municipal de Ségou, le CCK a refusé du monde lors de la prestation de Dabara Junior et de Maïmouna Soumbounou.

Mais, avant dans l’après-midi, Amaïchata Salamata, la conteuse du fleuve, a animé l’espace de conte. Ce fut belle occasion pour le CCK de démontrer son engagement dans l’éducation à la culture, en initiant des activités à l’endroit des tous petits. En tout cas, le public cible ne s’est pas fait prier. Les mômes de Ségou ont pris d’assaut la salle de conférence du CCK, pour participer et applaudir la belle prestation de cette conteuse qui n’est plus à présenter au Mali et en Afrique.

Dans la soirée, tout juste après la prestation des lauréat du Kôrè hip-hop 2022, Bibata Ibrahim Maïga, l’une des danseuses professionnelles maliennes les plus prometteuses, a tenu le public en haleine. Dans une prestation très engagée en termes de défense des droits de la femme, Bibata Ibrahim Maïga a proposé une œuvre collaborative. Dans une parfaite symbiose avec son public, qu’elle associe intelligemment à son spectacle, Bibata Ibrahim Maïga fera danser plus d’un. Elle invitera les uns et les autres à la rejoindre sur scène pour esquisser des pas de danse. En tout cas. Quoi qu’on dise et quoi qu’on pense, avec Bibata Ibrahim Maïga, la femme reste reine.

Pour sa part, Dabara Junior, dans un talent dont il est le seul à en avoir le secret, va exposer toute la force du balafon dans l’animation socio-culturelle de nos contrées. Des instrumentistes qui maîtrisent le jeu de leur instrument, associés à la voix sur du lead vocal, font de ce groupe de jeunes balafonistes l’un des plus promoteurs du Mali. Le seul hic de ce groupe. Il se refuse de tracer sa propre voix et se perd dans les sillons tracés par l’excellent Dabara. Hors, avec son talent collectif et individuel de ses membres, il aurait pu explorer d’autres horizons, en se traçant sa propre voix.

Contrairement au dicton qui dit que nul n’est prophète chez soi, Mariam Soumbounou a conquis le public de Ségou. Il est resté au-delà de minuit pour saluer et apprécier la prestation de sa nouvelle coqueluche qui monte sur la scène musicale malienne.

Dans tous les cas, il faut reconnaître que ce fut une belle programmation musicale pour un concert inaugural. Le public a aimé.

Assane Koné