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BIENNALE AFRICAINE DE LA PHOTOGRAPHIE : Les Rencontres de Bamako veulent donner une image à la parole

samedi 11 novembre 2023, par Assane Koné

La 14éme édition des Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, aura lieu du 16 novembre 2024 au 16 janvier 2025. En prélude à ce rendez-vous important pour les artistes photographes d’Afrique et de sa diaspora, la Galerie Médina a abrité le 8 novembre 2023, une conférence de presse.

Si tout marche comme prévu, la 14éme édition des Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie, aura lieu du 16 novembre 2024 au 16 janvier 2025. Grand changement. L’édition sera pilotée par un Commissaire général. Il est du reste connu : Lassana Igo Diarra. Avec cette nouvelle dénomination, il pourra jouer le rôle de Délégué général et celui de Commissaire. Et, assurera du coup la fonction de directeur artistique de la 14e édition des Rencontres de Bamako. Le challenge est grand. Lassana Igo Diarra, Commissaire général, devra porter l’Afrique et sa diaspora sur ses frêles épaules, sans oublier les maliens. Dans une stratégie couronnée de succès.

Le thème de l’édition est aussi connu : « KUMA » ou la parole en français et Speech en anglais. En même temps que le thème, l’Ambassadeur de la 14e édition de la Biennale africaine de la photographie a été présenté aux journalistes. C’est Salif Keita, le Domingo de la musique malienne.
Il était du reste présent à côté du Commissaire général qui s’était fait accompagner au Présidium par le professeur Kamara K, universitaire et enseignant-chercheur, mais surtout artiste peintre notoirement connu qui a produit une très belle série de portraits sur l’artiste Salif Keita.

Avec la 14éme édition, les Rencontres de Bamako, Biennale africaine de la photographie qui vont célébrer leurs trente ans, sont arrivées à un tournant. Soit « ça passe ou ça casse ». Que dis-je ? Soit « ça marche ou ça ne marche pas ». Mais, comme le Mali n’a pas le choix, il va falloir mettre tout en œuvre pour que « ça marche ou ça marche » pour tous ses millions de photographes africains et de la diaspora qui ont le regard tourné vers Bamako et ses autorités.

Sans trop nous aventurer, nous allons simplement dire que l’on a l’impression que l’Institut français, partenaire stratégique de cet évènement très important pour le Mali et pour le continent africain, est en passe de « le lâcher en plein vol », comme l’a déjà dit Choguel K Maïga, Premier Ministre malien pour illustrer une situation similaire devant l’ONU. Depuis quelques éditions, l’on a senti une forte timidité de l’Institut Français.

Et, du coup, par le choix du thème « KUMA » de cette 14e édition, nous pouvons noter une liberté de ton. Encore, une fois, nous n’allons pas trop nous aventurer. La géopolitique étant très mouvante, et lorsqu’elle s’invitent dans la sphère de ce que l’on garde après avoir tout perdu, la culture sort par la fenêtre. Soyons prudents. Ne l’invitons pas dans le débat, au risque de sortir par la fenêtre pour faire un vide culturel derrière nous. Mais, qu’à cela ne tienne. Nous avons tendance à nous demander si cette liberté de ton dans le choix du thème de la 14e édition s’expliquerait par l’absence de l’engagement de l’Institut Français. Mais malheureusement, cette liberté de ton risquerait de ne pas trop rimer avec la mobilisation de ressources financières pour l’organisation de l’évènement à hauteur de souhait. Et, du coup l’un des grands enjeux de la 14e édition sera la mobilisation de nouveaux partenaires capables de dénouer le cordon de la bourse pour que l’on ne remarque l’absence de l’Institut français. Et, sur cette question le Commissaire général aura du pain sur la planche, parce que le Mali ne s’est jamais préparer à tenir l’organisation de la Biennale africaine de la photographie sans l’Institut français.

Nous nous souvenons qu’il eut une époque où des cadres du département en charge de la culture avaient voulu la diversification de partenaires stratégiques autour de cet évènement, vu son importance pour le Mali et pour l’Afrique et sa diaspora. Mais, malheureusement, leur volonté a fait long feu. Elle a été combattue par les milieux de construction d’idées proches de l’Institut français. Et, aujourd’hui, nous voilà pratiquement à la case départ. Mais, comme le dirait l’autre, à quelque chose malheur est bon. La 14e édition sera une belle occasion pour le Mali de jauger sa capacité à tenir l’évènement sans le soutien financier de la France. Mais, sûrement au regard du contexte actuel en développement une stratégie qui pourrait mobiliser d’autres soutiens financiers autour de l’évènement. Et, il se pourrait que des solutions locales soient les mieux adaptées. Travailler à mobiliser les ressources à l’intérieur du pays pour réussir l’organisation à dimension internationale sera un défi à relever.

Dans tous les cas « KUMA » pourrait être une occasion de « donner une image à la parole », ceux qui ont fait le choix du thème de la 14e édition de la Biennale africaine de la photographie, ont décidé de ne pas « donner la parole à l’image ». Et, quand Kamara K, lors de la conférence de presse a lâcher qu’il est « peut-être temps de dire certaines vérités... », vous comprenez aisément que l’option est clairement fait d’inviter les photographes à dessiner la parole avec la lumière. Vivement la 14e édition de la Biennale Africaine de la photographie.

Assane Koné


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