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Art plastique : Le Programme kôrè qualité II s’expose à l’Institut français
samedi 11 juin 2016, par
Mamadou Lamine Barry dit Ladji, Amadou Opa Bathily, Hawa keita, Djoman Samaké et Elie Théra, sont les 5 artistes plasticiens qui exposent actuellement un pan de leurs créations à l’Institut Français du Mali. Intitulée « exposition programme Kôrè qualité », le vernissage a eu lieu le 7 juin 2016.
« Cette exposition que nous vous montrons ici jusqu’au 6 juillet 2016, a été déjà vue à Ségou lors de la dernière édition du Festival sur le Niger », a indiqué Corinne Micaelli-Mulholland, Directrice déléguée de l’Institut Français du Mali.
Pour sa part Moussa Berthé, chargé des arts visuels au niveau du Centre Kôrès de Ségou que cette exposition est composée d’œuvres d’artistes ayant effectué plusieurs résidence de création et ayant bénéficié de « coaching » individuels par des artistes plasticiens, des critiques d’art, des commissaires d’exposition internationaux.
Il dira que de façon générale, ces artistes travaillent avec des matériaux locaux sur les thèmes aussi variés que le rapport entre l’homme et la nature, l’immigration, la vie, Dja ou l’image et la chasse.
Les amoureux des arts plastiques présents ont été invités à la découverte des œuvres sous la conduite des artistes.
• Elie théra est un ancien de l’INA Bamako. Passé par le Conservatoire des Arts et métiers multimédia, il vit et travaille à Ségou. Pour cet artiste, la vie est une partie de chasse. Convaincu qu’après la chasse, le chasseur retourne au village, il a dédié une œuvre de belle facture à cette approche qu’il a intitulé « Le retour au village ». Très attaché à la chasse qui symbolise le mieux selon lui la vie des êtres humains sur la terre, son œuvre « Le chasseur » traduit un masque bwa(l’ethnie dont il est originaire). Denommé « Oro », le chasseur d’Elie Théra est le Dieu gardien de la nature. Dans son approche l’image « Oro » est confondue avec la nature qu’il est sensé gardé. « Wawaourou », une autre œuvre de cet artiste est une véritable attraction. Wawaourou qui est un crie d’ensemble lors des jeux des jeunes au clair de la lune, rassurés que les grains mis en terre ont donné des plans à taille humaine, traduit le courage et la solidarité qui autre fois régnaient entre les humains. Mais, aujourd’hui avec les vicissitudes de la vie et leur lot de cortèges de problème, seule la lutte serait la solution pour s’en sortir. Cela a été traduit dans un tableau intitulé « Lutte ». Comme son nom l’indique il met en scène des jeunes qui luttent au clair de la lune.
• Amadou Opa Bathily, tout comme son prédécesseur a fait l’INA et le conservatoire. Pour cette exposition, il a proposé trois œuvres : Le rêve du Soninké, le naufrage et le cauchemar. L’initiateur de la « récup-art », travaille à partir des objets récupérés dans la nature, notamment des boîtes de conserves. Il les aplatit, les peint et leur donne des formes de son choix pour s’exprimer.
• Mamadou Lamine Barry dit Ladji, est aussi un ancien de l’INA et du conservatoire. Il s’est spécialisé dans le Bssilan et le Bogolan, des techniques traditionnelles propres au Mali. « Je travaille sur le tissu. Je suis adepte du tissage qui vise à resserrer les liens », a-t-il indiqué. Pour cette exposition, il présente quatre œuvres. « L’Affection » (pour dire que personne ne peut récompenser sa mère pour tout ce qu’elle a fait), « le Lien » (une façon de dire qu’il n’ya aucune différence entre les êtres humains sur la terre), « viens mon enfant » (la mère montre toujours le bon chemin à son enfant) et « La cour royale » (le roi domine, mais son pouvoir est d’essence populaire).
• Dioman Samaké, sortant de l’INA et du conservatoire, est aujourd’hui un sculpteur spécialisé dans les montages métalliques. Il a deux œuvres actuellement à l’Institut français. « la recherche de soi » qui est une sculpture qui met en scène une femme qui va à la recherche de ce qui la manque. « Ici, je traduit toute la souffrance des femmes en période conflit. Mères, filles et femmes, elles sont les grandes victimes », a-t-il indiqué. Quant à sa deuxième œuvre « Le Sage », est une démarche philosophique où l’artiste voudrait voir la transformation des champs de guerre à travers le monde en champs de football. Et pour cela, il a proposé un montage de 25 pièces, comme un match de football avec 12 joueurs de chaque côté et un arbitre pour séparer les deux. « Vous voyez, mes personnages, ils ont des têtes d’animaux. Cela traduit leur transformation. Ils ne sont plus des êtres humains en période de guerre, il faut un médiateur pour les départager », a-t-il indiqué.
• Awa Keita est une sortante du Conservatoire. A l’Institut français, elle a une série de tableaux qui traduisent la vie. Et, invite chacun à y découvrir ce qu’il souhaite. Telle est son approche graphique.
Assane Koné
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