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Quinzaine de l’environnement : Les engagements du Ministre Housseny Amion Guindo
mercredi 12 juin 2019, par
Depuis le 5 juin 2019, jusqu’au 17 juin 2019, le Mali organise sa 20e édition de la Quinzaine de l’environnement. Initiée pour mettre un accent particulier sur la campagne de communication nécessaire pour le changement de comportements sur la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, dans notre pays, la 20e édition de la quinzaine a été lancée le 10 juin 2019, sur les berges du fleuve Niger au Palais de la culture de Bamako, en présence du Premier ministre Boubou Cissé.
Cette année, le Mali a décidé de mobiliser sa population autour de deux thèmes. La journée mondiale de l’environnement célébrée chaque 5 juin et marquant le démarrage de la quinzaine de l’environnement a été placée sous le thème : « La pollution de l’air ». En ce qui concerne la journée du 17 juin, journée internationale de la lutte contre la désertification, bouclant la quinzaine de l’environnement, est placée année sous le thème : « 25 ans – cultivons l’avenir ensemble ».
Lors du lancement présidé par le Premier ministre et en présence de la quasi-totalité des acteurs de l’environnement au Mali, Housseny Amion Guindo, ministre de l’environnement et de l’assainissement, a pris un certain nombre d’engagements.
A court terme, Housseny Amion Guindo a engagé son département à la mise en œuvre de vos instructions en relation avec la préservation et la sauvegarde du Fleuve Niger ; la relance du processus de consultation des acteurs en vue de proscrire l’utilisation des sachets plastiques au Mali ; la mise en œuvre effective des mesures d’interdiction de l’exploitation aurifère par dragues sur les cours d’eau.
A moyen terme, il annoncé la mise en place d’un mécanisme approprié pour le financement durable de l’environnement ; la finalisation et l’adoption du projet de Code de l’environnement ; la mise en place d’un dispositif technique pour le suivi et le contrôle de la qualité de l’air à Bamako et dans certains grands centres urbains du Mali
Et, à long terme, le ministre a engagé son département à la construction d’une station de traitement des boues de vidange dans les grands centres urbains du Mali ; la valorisation des plantes aquatiques nuisibles pour la production de bio-fertilisant et de biogaz sur le cours supérieur du fleuve Niger.
Mais avant, le Ministre a estimé que les deux thèmes centraux interpellent sur les défis contemporains auxquels nous devons faire face. « Ils nous interpellent, au fond de notre subjectivité, pour nous inciter à avoir une idée concrète sur notre vécu », a-t-il déclaré. Avant de soutenir qu’on est conscient que la pollution de l’air est aujourd’hui une problématique réelle dans vos villes et nos campagnes.
Le ministre a indiqué que la ville de Bamako logée dans la cuvette du fleuve Niger, en offre une douloureuse illustration. Selon lui, « Bamako ne respire pas, mais la ville suffoque à certaines heures de la journée, à cause de nos modes de production et de consommation ».
Pour ce qui concerne la désertification, il dira que depuis 25 ans, la Communauté internationale est fortement engagée dans la lutte et la problématique de la gestion durable des terres a été intégrée dans le quotidien des populations, en particulier celles des pays du Sahel dont le Mali. « Depuis 25 ans, d’énormes efforts techniques, technologiques, traditionnels et modernes ont été développés, sans être à bout de la dégradation des terres agricoles. Nos modes de production inadaptés conjugués aux facteurs climatiques, continuent de contrarier nos ambitions et nos volontés de faire face aux phénomènes de dégradation des terres », a-t-il rappelé. Avant de fustiger les formules de fertilisation pratiquées par nos agriculteurs qui reposent en majeure partie sur les engrais minéraux dont l’utilisation augmente d’année en année au détriment des engrais organiques qui n’en font que 4,3%. Selon lui, « c’est la matière organique qui offre au sol les propriétés physico-chimiques lui permettant d’assurer efficacement et durablement les fonctions de production et donc de la production agricole qui nous préoccupe tant au regard de notre démographie ».
Qu’à cela ne tienne, il a estimé qu’on ne peut pas célébrer la journée de l’environnement au Mali, sans évoquer la situation du fleuve Niger, notre « Djoliba » la mère nourricière de notre pays. « Le fleuve Niger se meurt progressivement sous nos yeux sous le coup du climat certes, mais aussi surtout à cause de nos folles aventures d’épanouissement individuel », a-t-il estimé. Avant de soutenir qu’on assiste presque impuissant, à son envasement par les sables et à son envahissement par les plantes aquatiques nuisibles, aux déversements d’effluents industriels et domestiques, aux effets néfastes des exploitations minières par dragues, etc…..
Il a aussi estimé qu’il était impossible de célébrer la journée de l’environnement au Mali, sans évoquer les questions d’assainissement, d’amélioration du cadre de vie de nos populations où la problématique des déchets plastiques constitue une préoccupation constante avec son corollaire de dégâts sur l’agriculture, le cheptel, les cours d’eau, la santé de nos populations, etc…. Et, pour faire face à ce fléau il a annoncé un certain nombre de mesures : Accélérer le processus de transfert des ouvrages d’assainissement aux différents niveaux des Collectivités ; Accélérer le processus d’indemnisation et démarrer les travaux d’aménagement des Collecteurs de Tienkolé en Commune I et de Woyowayanko en Commune IV avec l’appui de la Coopération allemande ; Evacuer tous les dépôts de transit et tous les « points noirs » du District de Bamako en rapport avec les Collectivités territoriales avant le 31 août 2019 ; Achever les travaux et rendre fonctionnel le dépôt de Lafiabougou ; Assurer la fonctionnalité normale de la décharge de Noumoubougou par la réalisation de travaux confortatifs de réhabilitation et de constructions de cellules nouvelles.
Mais, au delà des questions liées aux dépôts, le ministre a indiqué qu’il est convaincu que la bataille contre les déchets ne se gagne que par le recyclage. Selon lui, avec le kilo de plastic à 200 FCFA, comparé au maïs dont le kilo est à 125 en ce moment, le chemin de l’emploi est désormais tracé pour des milliers de jeunes et de femmes. Il a lancé un appel à toutes les initiatives individuelles ou collectives à investir dans le recyclage des déchets.
Assane Koné
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