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Quinzaine de l’environnement 2024 : Quinze jours de communication en faveur de la protection et de la préservation de l’environnement, lancé à partir de Kita

samedi 15 juin 2024, par Assane Koné

Pour sa 25e édition, la Quinzaine de l’environnement a été lancé le 13 juin 2024 à Kita, ville symbole de la tradition orale au Mali. Pour la circonstance, le Premier Ministre Choguel K. Maïga était accompagné de Mamadou Samaké, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable et de Daouda Maïga, Gouverneur de la région de Kita.

Bien que les activités ont commencé depuis le 5 juin, qui marque d’habitude le lancement de la Quinzaine de l’environnement, cette année à cause de programme du premier ministre, il fallut attendre le 13 juin 2024, pour le lancement officiel des activités. Et, il faut dire que le jeu valait la chandelle. Pour la simple raison que la Quinzaine de l’environnement est une initiative de communication en faveur de la protection et de la préservation de l’environnement au Mali et dans le monde. Et, qui mieux que le Premier Ministre du Gouvernement pour sonner le tocsin de la mobilisation des partenaires techniques et financiers aux côtés des différents acteurs étatiques et de la société civile.

Kita fut une très belle fête dédiée à l’environnement, d’où des messages forts ont été lancés en guise de sensibilisation et de mobilisation de la population malienne en faveur de son environnement et de son cadre vie. Discours, sketchs et manifestations culturelles ont rivalisé d’ardeur pour agrémenter de fort belle manière cette journée organisée pour la première fois dans la capitale de l’arachide, mais aussi espace qui abrite l’une des plus grandes forêts du Mali.
Seydou Sidibé, Maire de Kita, a salué le choix porté sur la ville de Kita pour abriter la cérémonie officielle de lancement de la 25e édition de la Quinzaine de l’environnement. Selon lui, cette initiative est un cadre approprié pour faire la campagne de sensibilisation de la population pour la préservation et la protection de l’environnement et du cadre de vie. Il a levé le voile sur les défis et enjeux auxquels les autorités de Kita font face dans la protection de l’environnement. Au titre de ces préoccupations, il a cité la coupe abusive du bois.

Amélioration de la part de budget national alloué aux questions environnementales et climatiques
Représentant Maleye DIOP, le Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Coordonnateur du Groupe Thématique Environnement/Changements Climatiques des Partenaires Techniques et Financiers du Mali, Dr Oumar Tamboura, a estimé que malgré les avancées notoires, qu’une attention particulière soit adressée à certaines préoccupations majeures du moment. Ce sont : le Renforcement du cadre institutionnel ; la mise en œuvre des conventions sur l’Environnement et le Changement Climatique ; le renforcement de l’engagement politique et de la coordination ainsi que de la synergie d’action ; l’amélioration de la part de budget national alloué aux questions environnementales et climatiques ; la promotion de l’inclusion et du genre pour ne laisser personne de côté. Selon lui, ces questions sont essentielles aujourd’hui dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques et la préservation de l’environnement, des ressources naturelles et de la biodiversité.

Mais, avant, il a rappelé que la journée du 5 Juin est consacrée à la célébration de la Journée Mondiale de l’Environnement et celle du 17 juin à la journée mondiale de la sécheresse et la désertification. Selon lui, c’est entre ces deux dates que se déroule la Quinzaine de l’environnement au Mali. « Bien ancrée au Mali depuis plusieurs décennies, cette tradition est un fort moment de concertation et de dialogue avec tous les acteurs autour des enjeux environnementaux et des défis liés aux changements climatiques et à la gestion durable des ressources naturelles », a-t-il déclaré. Avant de saluer l’engagement des hautes autorités de ce pays qui ont perçu l’importance de la dimension environnementale dans la quête du développement durable. A cet effet, il a rappelé la mise en place d’un Cadre politique et institutionnel favorable à la prise en compte des questions environnementales et de changement climatique dans les politiques macro- économiques et dans les stratégies sectorielles. Aussi, il a indiqué que le Gouvernement du Mali a révisé sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre principalement dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, de la foresterie/changement d’affectation des terres et les déchets. « Des efforts ont également été consentis dans la mise en place de nouvelles approches comme le nexus climat, paix et sécurité dans une dynamique transfrontalière et régionale avec la déclaration de Bamako qui apparait aujourd’hui comme un cadre pour l’opérationnalisation de ce nexus », a-t-il déclaré. Avant de partager avec les participants, l’appel lancé cette année par le Secrétaire général de l’ONU, Monsieur António Guterres à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement de cette année dont le thème est « Restauration des terres, désertification et résilience face à la sécheresse ». Selon lui, Guterres a clairement dit : « Nous sommes la génération Restauration. Ensemble, construisons un avenir durable pour la terre, et pour l’humanité ».

Pour ce qui est du Mali, il dira que l’appel lancé dans le cadre de cette quinzaine de l’environnement porte sur les thèmes suivants : « La restauration des terres, la désertification et la résistance à la sècheresse », pour la journée mondiale de l’Environnement le 05 juin ; et « Unis pour les terres : Notre patrimoine, Notre avenir », pour la journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse le 17 juin. Selon lui, il s’agit d’une invitation adressée à tous les acteurs afin de renforcer davantage les efforts pour combattre et inverser la tendance actuelle de la dégradation des ressources naturelles.

Après avoir rappelé que la Quinzaine de l’environnement est un moment de prise de conscience et d’engagement, il a indiqué que les Partenaires Techniques et Financiers du Groupe Thématique Environnement et Changements Climatiques s’engagent à accompagner le Gouvernement du Mali pour soutenir ses efforts pour une gestion plus durable des ressources naturelles, du cadre de vie et la lutte contre les effets des changements climatiques pour le bien des générations présentes et futures.

Pour sa part, après avoir fait une présentation du potentiel forestier dont dispose sa région, Daouda Maïga, Gouverneur de Kita, a fondé l’espoir que cette édition de la Quinzaine déclenche une forte prise de conscience des populations afin qu’elles se mobilisent pour faire face aux défis et enjeux environnementaux, dont les changements climatiques.

« Faire du civisme environnemental une réalité dans l’esprit de tout un chacun »

« La quinzaine de l’environnement est l’occasion pour la nation malienne toute entière de se retrouver, de renforcer l’information, la sensibilisation et de prendre de nouveaux engagements pour assainir notre cadre de vie, restaurer et protéger nos écosystèmes, mais aussi de réfléchir sur les défis et enjeux environnementaux », a déclaré Mamadou Keita, ministre de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable. Mais au-delà de la Quinzaine de l’Environnement, il a clairement indiqué que l’ambition c’est de faire du civisme environnemental une réalité dans l’esprit de tout un chacun.

Selon lui, aucune amélioration du cadre de vie n’est possible sans l’engagement de nos populations. « Il s’agit pour mon département de susciter le changement de comportement chez ces mêmes populations afin qu’elles s’approprient des questions d’environnement, d’assainissement et de développement durable », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que durant quinze jours, l’évènement permet d’attirer l’attention des citoyens sur les dégradations de l’environnement, la destruction du couvert végétal et des sols, l’ensablement et la pollution des cours d’eau, la perte progressive de notre biodiversité, la déforestation, les modes de consommation énergétique inappropriés, l’occupation illégale du domaine forestier classé de l’Etat et la résilience aux effets néfastes des changements climatiques.

En guise de bilan, il a estimé que « Vingt-cinq ans durant, la Quinzaine de l’Environnement a permis d’asseoir une véritable campagne de communication pour un changement de comportements en faveur de la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie des populations ». Il a rappelé les thèmes de l’édition 2024 de la Quinzaine de l’Environnement qui magnifient deux dates importantes de l’agenda environnemental mondial. Il s’agit du 05 juin, la journée mondiale de l’Environnement dont le thème est : « La restauration des terres, la Désertification et la résilience à la sécheresse » ; Et le 17 juin, la journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse avec comme thème : « Unis pour les terres : notre patrimoine, notre avenir ». Selon lui, ces deux thèmes nous interpellent sur les défis environnementaux auxquels nous devons faire face et sont assez révélateurs.

Plus précis, il dira que le thème de la Journée mondiale de l’Environnement est un appel à poursuivre la restauration des terres, la lutte contre la désertification et le renforcement de la résilience à la sécheresse sous toutes ses formes et à trouver des solutions inclusives. Il a rappelé que « Chaque année, nous perdons au moins 100.000 hectares de forêt pour les besoins agricoles et de bois d’énergie tandis que les superficies reboisées ne dépassent guère 10.000 ha ».

Pour ce qui concerne la journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse, il dira que le thème « Unis pour les terres : notre patrimoine, notre avenir », montre l’engagement de la communauté internationale dans la lutte contre la désertification et la problématique de la gestion durable des terres, qui sera à l’agenda de la COP16 sur la Désertification prévue en Arabie Saoudite en fin d’année 2024.

Durant cette 25èmeédition, que le focus sera mis sur des solutions innovantes pour la restauration des terres, la lutte contre la désertification et le renforcement de la résilience des populations. « Nous allons informer et sensibiliser les populations sur les impacts des activités anthropiques et naturelles, notamment : l’utilisation à outrance des pesticides qui dégradent les sols et contaminent les eaux ; la mauvaise gestion des déchets solides et liquides ; le déboisement de nos forêts pour des usages domestiques ; l’orpaillage clandestin dans nos réserves et forêts classées ; l’occupation illégale des lits des cours d’eau », a-t-il énuméré.

Il a aussi rappelé les multiples actions réalisées ou en cours, conformément à la vision des plus hautes Autorités, portant sur la préservation de l’environnement et le renforcement de la résilience des populations, à travers différentes initiatives, projets et programmes, notamment. Ce sont : l’adhésion du Mali à l’ensemble des Conventions internationales sur le climat et la protection de l’environnement : changement climatique, biodiversité, désertification, zones humides, déchets plastiques, protection de la couche d’ozone, etc ; l’organisation à Bamako du premier Forum régional sur la Sécurité climatique au Sahel, sanctionné par la Déclaration dite de Bamako ; le lancement en mars 2024 du Projet de Restauration des Terres Dégradées, d’un montant d’environ 90 milliards FCFA et qui concerne les régions de Kayes, Kita, Nioro, Nara, Koulikoro, Ségou, Mopti et Douentza ; le lancement du projet « Sécurité Climatique et Gestion Durable des Ressources Naturelles dans les régions du centre du Mali, pour la consolidation de la paix » le 08 juin 2023, d’un montant d’environ 5 milliards FCFA ; le lancement avant hier du Portefeuille Thématique Climat Sahel Volet Mali et du Projet de Sécurité Climatique dans la région de Koulikoro, d’un montant d’environ 10 milliards FCFA, etc.

Pour sa part, le Premier Ministre a estimé que la cérémonie de lancement marque la volonté affichée par le Gouvernement de relever les défis environnementaux qui se posent à la région en impliquant l’ensemble des acteurs dans la campagne de communication pour la préservation des réserves forestières des agressions anthropiques.

Il a rappelé que le choix porté sur la capitale de l’arachide pour abriter la 25e édition n’est pas fortuit. Selon lui, Kita héberge en partie l’une des plus grandes aires protégées du Mali, à savoir la Réserve de biosphère du Baoulé, classée comme telle par l’UNESCO depuis 1982. « D’une superficie de 2,5 millions d’hectares, la réserve comprend le Parc national de la boucle du Baoulé, les réserves de faune du Badinko, du Kongassambougou et du Fina », a-t-il ajouté.

Il a indiqué que la dégradation des terres constitue un défi majeur qui limite profondément les capacités de résilience des populations et des écosystèmes face aux changements climatiques. « Ce combat doit inspirer les actions des services de l’Etat, des collectivités territoriales, de la société civile et du secteur privé à s’engager davantage dans un mode de vie plus propre, plus vert et plus durable et en harmonie avec la nature », a-t-il déclaré.

Selon lui, le combat pour la protection et la préservation de l’environnement ne pourra être gagné qu’en fédérant les actions, en mutualisant les efforts et en rationalisant les moyens financiers pour la mise en œuvre de bonnes pratiques dans le cadre d’une approche programmatique incluant l’ensemble des acteurs et en s’appuyant sur le processus de décentralisation.

La cérémonie a pris fin par la visite des stands.

Assane Koné


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