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Protection des ressources naturelles : Le Fleuve Falémé a son observatoire Citoyen International

mercredi 4 mars 2020, par Assane Koné

Première initiative citoyenne d’envergure en Afrique, l’Observatoire Citoyen International du Fleuve Falémé (OCIF/Falémé) a été porté mardi 3 mars 2020 sur les fonds baptismaux, dans la salle de réunion du Conseil de Cercle de Kéniéba, la cité du Tambaoura, dans la région de Kayes.

Trois organisations de la société civile, après avoir tiré un constant alarmant de l’état de pollution avancé du fleuve Falémé, suite à une étude réalisée par ASFA 21 du Mali, se sont données la main pour prendre le taureau par les cornes. Ce sont : L’association Action Solidarité Faléa 21 (ASFA 21) du Mali, l’ONG « LA LUMIÈRE » du Sénégal et l’association « SAUVONS LA FALEME » de la République de Guinée.

Lors de l’Assemblée Générale Constitutive de l’Observatoire, les trois organisations des trois pays ont établi de nombreux constats :

  La dégradation continue et accélérée de l’écosystème et des équilibres naturels du fleuve du fait de l’exploitation inconsidérée des ressources naturelles, de la baisse de la pluviométrie et de la disparition de certaines espèces de la faune et de la flore et des actions anthropiques ;

  La perte progressive des moyens d’existence des populations riveraines du fleuve Falémé, engendrée par une agression massive des ressources naturelles comme le sol, l’eau, les végétaux, les animaux et les hommes ;

  Les pertes importantes en vies humaines, animales et végétales ;

  La détérioration de la qualité des eaux du fleuve Falémé, rendant tendancieuse son utilisation du fait de sa pollution ;

  L’insécurité grandissante dans le bassin de la Falémé, du fait de la surpopulation liée aux activités d’exploitation minière (industrielle et artisanale) forestière, les transhumances transfrontalières ;

  L’impossibilité pour les populations riveraines du fleuve Falémé et de ses bassins versants, de vivre dignement de leurs activités habituelles que sont l’agriculture, l’élevage et la pêche ;

  L’exploitation sauvage des forêts du bassin de la Falémé ;

En outre, les trois organisations des trois pays ont établi l’importance historique, sociologique et économique du fleuve Falémé, qui constitue un lien ombilical entre les communautés des pays traversés et joue un rôle moteur dans le brassage intercommunautaire, la cohésion sociale, et l’harmonie entre les populations.

Aussi, au regard de l’engagement des trois Etats membre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), qui ont souscrit à la Convention de Minamata contre l’utilisation du Mercure, les trois Organisations partagent la nécessité d’une synergie d’actions, en vue de contribuer efficacement à la survie du fleuve Falémé, au développement des activités d’aménagement hydro agricoles, hydroélectrique, de l’écotourisme, du développement durable, ont créé l’OCIF/ Falémé dont le siège est fixé à Kéniéba, en République du Mali.

L’Assemblée Générale a aussi approuvé les statuts et le cadre organique de l’OCIF/Falémé ainsi que le plan d’action pour les six prochains mois.

Cette Assemblée Générale Constitutive de l’Observatoire du fleuve Falémé, qui avait été précédée de “L’APPEL DENIÉBA” du 6 septembre 2019, est l’expression d’une volonté et d’un engagement des trois organisations de la société civile des trois pays, d’œuvrer ensemble pour la protection du bassin de la Falémé.

Nous sommes-là, face à un engagement citoyen réaffirmé, qui transcendera tous les obstacles qui jalonnent le chemin, et face à certaines tentatives souterraines de sabotage d’une aussi importante initiative qui contribuera à redonner aux ménages riverains dans les trois pays, leurs moyens d’existence que l’exploitation anarchique et sauvage des ressources minières et forestières a fortement détruit.

L’OCIF/Falémé est une initiative originale et unique qui est déjà fortement soutenue par les élus du Cercle de Kéniéba, et nous n’en doute pas, par les élus de Kédougou au Sénégal et Labé en Guinée, ainsi que les décideurs politiques et institutionnels et tous les partenaires financiers.

Correspondance particulière


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