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Orpaillage et dragage au Mali : des pratiques qui causent des dommages aux différents cours d’eau

vendredi 7 juin 2019, par Assane Koné

Le jeudi 5 juin 2019, Mme Lelenta Hawa Baba Bah, ministre des mines et du pétrole, était face aux médias pour échanger sur un sujet très délicat et sensible. Il s’agit de l’orpaillage et de l’exploitation de l’or dans les cours d’eau du Mali. Au-delà, ce fut le lieu de poser l’avenir de nos cours d’eau et celui des populations.

Cette conférence de presse avait pour but de faire une large diffusion par la presse de deux décisions gouvernementales : La suspension des activités aurifères d’exploitations par dragage sur l’ensemble des cours d’eau au Mali durant une année et la suspension annuelle de l’orpaillage du 15 juin au 30 septembre 2019. C’était au Maeva Palace de Bamako.

« Suite aux différentes missions effectuées sur le terrain, la dernière en date du 25 mai dernier, nous avons constaté avec amertume la pollution que cause le dragage et l’utilisation des produits chimiques dangereux », a déclaré la ministre. Elle a estimé que ces pratiques causent des dommages aux différents cours d’eau du Mali (le fleuve Niger jusque dans la ville de Bamako, le fleuve Bagoué et la Falémé principalement) en provoquant leur obstruction et en détériorant l’eau que les riverains boivent.

Il est à noter que le mercure utilisé dans l’exploitation de l’or dans l’orpaillage et le dragage met en danger la vie des utilisateurs directs et les consommateurs de poisson de tout le pays. Il urge alors de trouver la solution appropriée à la question de dragage.

La ministre a tenu à dire que son département n’est pas seul concerné dans cette lutte. C’est tout le gouvernement, à commencer par le Président de la République qui est décidé à mettre fin à ce fléau.

Les dragues se dénombrent par certaine sur les différents fleuves au Mali

« Ce qu’on ignore, nous partageons ces cours d’eau avec les pays voisins. Nous avons également signé des conventions internationales pour leur sauvegarde, il faudrait les respecter », a-t-elle déploré. C’est pourquoi les 4 départements ministériels que sont le ministère des mines et du pétrole, de l’administration territoriale et de la décentralisation, de l’environnement et du développement durable et celui de la sécurité et de la protection civile, ont pris un arrêté le 15 mai dernier pour la suspension des activités aurifères d’exploitations par dragage sur l’ensemble des cours d’eau au Mali durant une année.

Selon elle, on ne peut pas l’interdire tant qu’on ne finisse pas la relecture du code minier. Elle a indiqué que d’ici la fin de cette période, qu’ils vont finir la relecture du code minier de 2012. Ce code, d’ores et déjà prévoit l’interdiction formelle des dragues en République du Mali. Pour cela, elle a demandé à la presse de bien relayer l’information, pour aider le gouvernement dans cette lutte.

D’autres parts dans quelques jours nous rentrons dans la période de suspension annuelle de l’orpaillage du 15 juin au 30 septembre 2019. A cette occasion le ministère des mines et du pétrole en collaboration avec ses partenaires est en train de s’atteler à la réorganisation de cette activité qui occupe un nombre important de personnes et qui par sa pratique nuit à la pratique de l’agriculture et en général l’environnement.

En ce qui concerne les dispositions que l’Etat est en train de prendre pour la suspension de l’orpaillage, elle dira que des dispositions ont été prises depuis des années, mais elles sont difficilement respectées par les pratiquants de cette activité. Elle a précisé que cette année les mesures vont changer car au sein du village, parmi eux même, il y aura la police minière pour interdire complètement l’activité. A défaut de ça, l’Etat mettra des moyens pour pouvoir interdire complément l’activité durant cette période. « Les responsables ne sont pas connus pour le moment, mais les investigations vont continuer pour identifier ceux qui sont derrière ces exploitants. Il y a d’autres procédures mais qui ne dépendent pas du ministère des mines et du pétrole », a-t-elle ajouté.

Avant de dire qu’on ignore aujourd’hui si le dragage ou l’orpaillage est la cause de tout ce qui ce passe aujourd’hui. Ce qui est sûr, elle a indiqué qu’il n’y a pas d’alternative précise que l’Etat va prendre pour les exploitants des dragues. Mais, il a décidé de suspendre cette activité, avant de l’interdire, au vu de ce qu’elle est en train de causer en termes de dommage.

« L’exploitation de l’orpaillage ne va pas être l’égalisée et cela va être purement interdit. Il y a un danger sur la personne qui l’exerce et sur la population. En ce qui concerne le ministère des mines c’est de l’éradiquer complément », a-t-elle conclu.

Bintou COULIBALY


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