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Lutte contre les changements climatiques : Le Mali tient à jouer sa partition

lundi 14 août 2017, par Assane Koné

L’heure de la mise en œuvre de la contribution déterminée nationale (CDN) du Mali, a sonné. Mme Keita Aïda M’bo, ministre de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable, accompagné de Boubou Cissé, ministre de l’économie et des finances, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier sur le lancement de la mise en œuvre de la contribution déterminée nationale du Mali. C’était le 14 août 2017, à l’hôtel de l’amitié de Bamako.

Pour l’organisation de cet atelier qui vise à informer et sensibiliser les acteurs nationaux sur le processus CDN et engager des discussions pour sa mise en œuvre, le ministère de l’environnement, a bénéficié d’un appui technique et financier du partenariat pour la mise en œuvre des CDN.

Yamide Daguet, représentante du partenariat pour la mise en œuvre des CDN, après une présentation de sa structure, à travers son rôle et ses missions, a révélé qu’elle regroupe 68 pays membres et bénéficie de l’accompagnement de 9 institutions.

Pour sa par le ministre Boubou Cissé a mis un accent sur l’importance de cet atelier consacré à la problématique des changements climatiques et leur impact sur notre planète ainsi que les réponses et solutions pour y faire face. « Les changements climatiques constituent l’un des plus grands défis de l’humanité au cours du 21e siècle », a-t-il déclaré. Avant d’annoncer que le Mali a longtemps compris l’acuité d’un tel défi, d’où la ratification de l’Accord de Paris qui témoigne de sa volonté à mettre en œuvre les engagements pris et les mesures définies dans sa contribution déterminée au niveau national.

Il n’a pas caché sa conviction, selon laquelle, la réalisation d’une croissance économique forte, inclusive et durable à la base élargie, est le gage d’une bonne protection de l’environnement par la prise en compte du changement climatique dans les politiques, stratégies et programmes de développement.

Il a estimé que des outils et méthodes de base existent pour prendre en compte les questions liées à l’environnement. Cependant, il a estimé que ces outils et méthodes gagneraient à être davantage améliorés pour mieux intégrer le changement climatique dans les politiques et les programmes d’investissements.

Il a rappelé qu’une priorité est accordée au changement climatique par le Gouvernement dans le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREEDD 2016-2018) adopté en Conseil des Ministres le 27 avril 2016. Dans le but de l’amélioration des outils existants pour bien tirer parti des opportunités qu’offrent les accords, conventions et traités relatifs à la prise en compte du changement climatique et la promotion de l’économie verte dans notre pays, il a suggéré la promotion des espaces de concertations entre les structures techniques.

Enfin, il a rassuré de l’engagement et de la disponibilité du Ministère de l’Economie et des Finances, à poursuivre les réflexions et les concertations en vue de trouver les voies et moyens permettant de mobiliser davantage de ressources et de réaliser les investissements favorables à la promotion et l’avènement d’une croissance et une économie verte dans notre pays.

Des actions d’atténuation et d’adaptation à 37, 742 milliards de dollars US pour la période 2015-2020

« L’un des succès de l’accord de Paris est la soumission des Contributions Déterminées au niveau national des pays membres de la Convention cadre des nations Unies sur s changements climatiques », a indiqué Mme Keita Aïda M’Bo, ministre de l’environnement, du développement durable et de l’assainissement. Selon elle, cela démontre la volonté de l’ensemble de la communauté internationale de lutter efficacement et collectivement contre les changements climatiques dont la menace sur l’existence de notre planète ne fait plus l’objet d’aucun doute.

Elle a rappelé que le Mali fait partie des pays qui ont déjà ratifié l’accord de Paris. Selon elle, cela témoigne sa volonté à mettre en œuvre les mesures définies dans notre Contribution prévue déterminée au niveau national.

« Cette Contribution Prévue Déterminée au niveau national n’est pas arrivée dans terrain vierge », a-t-elle déclaré. Avant d’annoncer que depuis plusieurs décennies déjà, le Mali avait conçu et mis en œuvre de nombreuses politiques et stratégies idoines visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à accroître la résilience des populations face aux effets néfastes des changements climatiques. Elle a cité : la politique nationale de la protection de l’environnement, la politique et la stratégie nationale des changements climatiques, les plans d’actions nationaux d’adaptation, le cadre stratégique pour une économie verte et résiliente aux changements climatiques.

« Bien que contributeur insignifiant à l’émission globale de gaz à effet de rapport aux scenarios de base de 29% pour l’agriculture, 31% pour l’énergie et 21% pour les forêts », a-t-elle révélé.

Elle dira que pour atteindre ces objectifs de réduction, le Mali a prévu dans le domaine agricole l’intensification de la riziculture, la micro-dose, la production et l’utilisation de la fumure organique, ainsi que la gestion des engrais chimiques.

En ce qui concerne le domaine de l’énergie, elle dia que l’application de l’efficacité énergétique associant l’utilisation rationnelle de l’énergie et la maîtrise de l’énergie à travers la réalisation de programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables, l’extension du projet de Manantali 2, le projet d’électrification villageoise par système d’énergies renouvelables et la réalisation de centrale hydroélectrique de Kénié.

Pour ce qui est du domaine de la foresterie, elle a annoncé des changements d’affectation des terres, les plantations forestières, la régénération naturelle assistée, la gestion des domaines classées forestiers et fauniques.

« Ces actions d’atténuation et d’adaptation proposées totalisent un coût respectivement de 34,68 milliards de dollars américains et 1,062 milliards de dollars américains pour la période 2015-2020 », a-t-elle révélé. Avant d’ajouter que ces actions contribuent également au développement du pays, au renforcement de sa résilience et à l’amélioration des systèmes de production, notamment : l’accélération de l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique, l’amélioration des performances du processus de production agricole, la réduction du déboisement et le reboisement intensif.

Elle dira qu’avec l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, la mise en œuvre de ces actions est une nécessité et sa réussite demandera à la fois une organisation cohérente et adéquate, une implication de tous les acteurs et une mobilisation des financements tant au niveau national qu’au niveau international.

Selon Madame le ministre, après avoir actualisé sa CDN, le Mali a adopté un plan d’actions 2016-2017 pour sa mise en œuvre. Et, le 16 mars 2017, à Koulouba, le Ministère de l’environnement a procédé à la remise officielle de la CDN et de son Plan d’actions au Président de la République.

« Pour l’opérationnalisation de sa mise en œuvre, le Comité de coordination et de suivi de la CDN a été formellement crée par arrêté », a-t-elle ajouté. Avant de dire que cet atelier revêt un intérêt pour notre pays.

Du 14 au 16 août 2017, les participants à l’atelier seront édifiés sur les définis et opportunités de la CDN. Deux panels de discussions seront organisés : Quel rôle la société civile, le secteur privé, peuvent jouer dans la mise en œuvre des CDN ? Et la transition vers une économie résiliente au Changements climatiques. Les participants seront aussi édifiés sur l’expérience du Maroc et du Ghana.

Assane Koné


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