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Décharge finale de Noumoubougou : Les populations de Tienfala et de Djigoni se mobilisent contre le projet
mardi 21 octobre 2014, par
Un dépotoir crée de l’émoi à Tienfala et Djigoni. En effet, les populations des 16 villages de ces deux communes ont demandé aux autorités de renoncer à la réalisation de la décharge de Noumoubougou. Pour préserver la santé de la population, surtout celle des femmes et des enfants, elles demandent la délocalisation du site et l’annulation effective du projet. C’était lors d’une conférence de presse organisée par l’association inter-villageoise des deux communes, le dimanche 19 octobre 2014, au carrefour des jeunes de Tienfala.
C’est dans une salle pleine comme un œuf que les populations de la commune de Tienfala et de Djigoni sont montées au créneau pour demander à l’Etat de surseoir à son projet de réalisation de la décharge de Noumoubougou. Selon les populations des deux communes, depuis que les camions ont commencé à décharger des déchets sur le site, elles sont confrontées à une recrudescence des maladies comme le paludisme, l’onchocercose, la bilharziose, l’épilepsie, la rougeole, les diarrhées, la maladie du sommeil…
Pour le président inter-villageois, Mamadou Traoré, l’Etat est le seul responsable de cette nouvelle catastrophe sanitaire dans la commune de Tienfala et les communes voisines. Une visite de terrain a permis aux journalistes de voir des conteneurs de pesticides, un bassin d’eau construit à côté du dépotoir devant recevoir les ordures de Bamako. Cet ouvrage aurait coûté 7 milliards de FCFA nous a-t-on fait savoir. Et selon le président inter-villageois, Mamadou Traoré, le projet est situé sur 52 ha de champs qu’on a retirés aux paysans.
Selon lui, ce projet a commencé il y a longtemps. « C’est avec l’avènement de la décentralisation en 2000 qu’une nouvelle étude fut commanditée par les autorités, étude menée par le bureau Tecsult International en 2001 sous l’égide du projet de Développement Urbain et Décentralisation(PDUD) », a-t-il dit. Le président de l’association inter-villageois a indiqué que ce projet est logé à la direction nationale de l’assainissement et exécuté par le ministère de l’environnement. Avant d’ajouter que le maire de la commune n’a jamais reçu de dossier et n’a jamais été au courant d’un tel projet.
Après l’allocution du président, les membres de l’association ont, tour à tour, pris la parole pour demander la délocalisation du site et l’annulation effective du projet pour sauvegarder la commune afin de préserver la santé de la population et surtout celle des femmes et des enfants. Et, c’est avec un cri de cœur que les enfants dans leur message ont interpellé les parents à refuser le projet afin de préserver leur santé. Les jeunes de Tienfala ont déjà donné le ton en empêchant les camions d’accéder au site, obligeant, ainsi, les chinois à enlever une partie des ordures. Cette lutte va continuer par la population, a indiqué le président de l’association. « C’est sur nos cadavres que ce projet se réalisera » a-t-il conclu.
Fakara Faïnké
(LE REPUBLICAIN)