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Collecte et traitement des déchets : Le Réseau des jeunes sahéliens pour le climat au Mali à la découverte de nouvelles opportunités d’emploi

mercredi 21 juin 2023, par Assane Koné

« Vers une économie circulaire : innovations et collaborations pour une gestion durable des déchets plastiques ». Tel est le thème d’une la conférence débat tenue le 10 juin 2023 à l’AEDD, dans le cadre la 24e édition de la Quinzaine de l’environnement.

Ce thème d’une importance capitale était au centre d’un panel, qui a enregistré la présence des jeunes, de l’ancienne ministre Zeinab Diop, des cadres de l’AEDD. Ce fut l’occasion de se replonger dans la thématique sur la gestion des déchets plastiques, à travers les lois, et les opportunités….

Zeinaba Narabene, présidente du réseau des jeunes sahéliens pour le climat au Mali, a souligné que l’objectif est de réunir les acteurs autour de cette thématique afin de voir ce qu’il y a lieu de faire pour solutionner le problème des déchets plastiques. Par ailleurs, au niveau du réseau, ils sont dans la sensibilisation, des séances de formation, des panels à l’endroit de la population en particulier les jeunes sur l’environnement et sur le changement climatique et le développement durable. « Leur objectif premier c’est de faire la promotion du développement durable contre les changements climatiques », a-t-elle indiqué.

Oumar Maiga, artiste peintre, designer, décorateur qui évolue dans la transformation des pneus, pour en faire des objets d’arts (chaises, motos, auto mobile, poubelles, etc…), a expliqué le travail qu’il fait. Selon lui, il contribue beaucoup dans la lutte contre les déchets plastiques. Pour lui, c’est quelque chose qui n’est pas facile mais cela contribue aussi à assainir les lieux. En faisant cela, qu’il arrive à subvenir aux besoins de sa famille. Et que, cela permet de créer du travail pour ceux qui font la livraison. Il a lancé un appel aux jeunes d’être créatifs, d’aimer le travail qu’ils font.

Niarga Dembélé, chef de division assainissement à la direction nationale de l’assainissement, est intervenu sur la politique nationale de gestion des déchets plastiques. Il dit que l’Etat en a suffisamment. Selon lui, la constitution de 1992 en son article premier a parlé de l’environnement. Il cite : « toutes personnes a droit à un environnement saint. La protection, la défense de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat ». il a ajouté que la Quinzaine est parfaitement en phase avec ce que la constitution dit.

Au-delà de la constitution, en 1998, selon lui la politique nationale de la protection de l’environnement, révisée en 2019. Il dira que dans cette politique le focus a été mis sur l’amélioration de cadre de vie des zones rurales et les milieux urbains. « C’est de cette politique qu’il est élaboré en 2019, qu’est issue la politique nationale d’assainissement et les stratégies pour sa mise en œuvre, à savoir : la stratégie nationale de gestion des déchets solides et la stratégie nationale de gestion des déchets spéciaux. Dans lesquelles, il y a les déchets plastiques », a-t-il précisé.

Par ailleurs, il a dit qu’il fallait prendre des mesures pour la mise en œuvre de ces politiques. Il dira cela a été fait à travers des lois, des décrets et arrêtés. « Ils ont été élaborées pour concourir à l’atteinte des objectifs », a-t-il indiqué. Il dira que parmi les lois élaborées, en 2012, l’Etat a élaboré une loi sur l’interdiction de la production, de la détention, de la commercialisation des sachets plastique non bio dégradable. Mais, il a noté un sérieux problème dans l’application de cette loi. Selon lui, des commerçants ont demandé au niveau de l’Assemblée des moratoires concernant l’annulation de la détention de granulé dans la première loi. « Ce qui a été fait en 2014 lors de la révision de la loi. Des lors, il est dit dans cette loi qu’il est interdit, la production, la commercialisation et l’importation des déchets plastiques non bio dégradable », a-t-il précisé. Selon lui, la loi dit que : « tous sachets plastiques qui ne peut pas se décomposé dans une période de 18 mois est considéré comme sachet plastique non bio dégradable ». Ensuite, il a ajouté qu’il s’en est suivi l’élaboration du décret d’application de la loi. Niarga Dembélé a précisé que des dispositifs sont en cours pour pouvoir encourager des solutions alternatives et pour faciliter l’économie circulaire. Mais qu’il faut penser à donner une vie aux matières.

Mamadou Diarra, directeur exécutif de MaliFolkecenter, une ONG nationale qui évolue dans le domaine de l’environnement et du changement climatique, est revenu sur les propos de M. Niarga. Il a dit que c’est la non application et la méconnaissance des lois qui pose problème. Partant de cela, il a fait savoir que MaliFolkecenter sensibilise la population au changement de comportement par un plaidoyer qui vise à les amener à découvrir les opportunités nouvelles. « Pour cela des formations sont organisées à l’endroit des jeunes à l’élaboration des projets pour financement. Pour atteindre les objectifs, nous collaborons avec des entreprises qui ont des idées de projets, et avec les coopératives dans les villages et en milieux rurales », a-t-indiqué. Selon lui, cela rentre dans l’accompagnement du gouvernement pour mener à bien cette lutte. Il a aussi rappelé tout le travail qui s’y fait sur l’éducation environnementale et sur le recyclage.

Quant à Lamine Dembélé, président directeur de Macrowaste, il a estimé que les plastiques ne sont pas nuisibles. « Mais, c’est la gestion qui pose problème », a-t-il déclaré. Pour lui, il existe à nos jours beaucoup d’entreprises qui font la transformation des plastiques. « Nous on fait, la collecte et le recyclage et donnons aux entreprises pour la transformation », a-t-il ajouté. Il a fait savoir que le besoin est supérieur à la demande. Il a mis l’accent sur l’importance des plastiques et les opportunités qu’ils nous offrent. Il a ajouté qu’il n’y a pas assez d’entreprises spécialisées dans le recyclage et la collecte des déchets pour combler le vide que créent les demandes. « Il faut que des acteurs du secteur privé voient le secteur des déchets comment une opportunité qui doit soutenir une industrie. Car, il y a beaucoup d’argent dans le déchet », a-t-il conseillé. Il a informé qu’il y a des projets qui arrivent à Bamako pour la construction de centres de recyclage.

Les panélistes, lors des discussions, ont souligné que l’État ne peut pas tout faire, qu’il revient à la population de s’investir pour l’atteinte des objectifs. Aux jeunes de voir cela comme une opportunité.

Bintou COULIBALY


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