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Bafoulabé se prépare à accueillir le Festival Mali-Sadio

mercredi 8 mars 2017, par Assane Koné

L’école de la tradition orale nous enseigne ce proverbe Bambara qui dit ceci : « deli faramandi… ». Ce terme signifie littéralement en langue française : « rompre avec les habitudes ancrées n’est point une manœuvre facile ».

Depuis la nuit des temps l’ensemble des artistes musiciens du Mandé n’ont cessé de rappeler cette philosophie dans la chanson consacrée à Bafoulabé Mali Sadio tant des liens solides attachaient la population à cet animal atypique. Aujourd’hui, pour confirmer la véracité de cette thèse et la mettre en pratique, l’ADB (Association pour le Développement du cercle de Bafoulabé) vient de prouver que les habitants des douze communes de la localité tiennent à la renaissance de leur festival disparu.

Après plus d’une décennie d’interruption de cette manifestation culturelle, la ville de Bafoulabé s’apprête à accueillir le festival Mali-Sadio. Du 28 mars au 1er avril 2017, la capitale des pays Khassonké va vibrer au rythme des chants, de la danse, des conférences pour immortaliser Mali Sadio, le pachyderme redevenu le pacifique ami des gens de Bafoulabé.

Ils furent nombreux à célébrer cette légende d’amitié entre l’homme et la nature de Bafoulabé Mali Sadio en chanson entre autre : les artistes guinéens Hadja Kadi Diawara de l’ensemble instrumental de la Guinée, feu Sori Kandia Kouyaté, des maliens Fatoumata Kadjali Kanouté, Dédé Kouyaté, feue Rokia Kouyaté de l’ensemble instrumental du Mali, Mah Kouyaté, Mangala Camara et Mandekalou avec Kandia Kouyaté, Kerfala Kanté, Kassé Mady Diabaté etc…

Un couplet de la chanson dit ceci : « L’amitié entre deux hommes est acceptée ; quand deux femmes se lient d’amitié cette autre amitié est acceptée. Toutefois, quand une femme et un homme se lient d’amitié, les gens d’aujourd’hui interprètent autrement cette amitié ».

Les écrivains ne sont point restés en marge de cette incroyable amitié ayant unis l’homme et la nature sur les terres de Bafoulabé au bord du grand fleuve Sénégal. Parmi eux on peut citer : « Sadio et Maliba l’hippopotame » de Aboubacar Eros Sissoko en 2005 et « La légende de Mali Sadio, Mali Sâdjo ou Mali Sadjè de Doumbi Fakoly publié en 2006.

C’est dire que la légende de Mali-Sadio occupe une place de choix dans le patrimoine culturel de plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest dont le Mali, le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Guinée-Conakry et la Gambie.. Un flanc aussi important de notre glorieuse histoire ne pouvait s’effriter et passer à l’oubliette sans réaction digne de ce nom.

Dans un tel contexte comment les habitants issus des 13 communes de Bafoulabé ne pouvaient être indifférents face cette perte. Malgré le poids des ans Mali Sadio reste bien inscrit dans les cœurs des Bafoulois en lettre d’or. Ce sentiment plus grand que tout leur amène aujourd’hui à l’unisson au coude à coude de se dresser comme un seul homme derrière l’association pour le développement du cercle de Bafoulabé pour sauver un pan de la glorieuse culture du Khasso.

Aujourd’hui plus que jamais Mali Sadio est redevenu d’actualité. Hier l’homme et la nature vivaient en amitié en harmonie à Bafoulabé. Où en sommes-nous de nos jours ? La légende de Bafoulabé Mali Sadio métrerait de pousser la réflexion vers ce rivage en tirant les meilleures leçons possibles pour le plus grand intérêt de l’humanité.

AES


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