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Assainissement : Une étude de l’AMASBIF expose les difficultés de financement

mardi 6 avril 2021, par Assane Koné

L’AMASBIF, en partenariat avec l’ONG WaterAid vient de boucler une étude sur l’ « Analyse de la part du budget d’Etat accordée à l’assainissement ». Les résultats de cette étude étaient au centre d’une conférence de presse le 25 mars 2021, dans la salle de Conférence du nouveau siège du Conseil National de la Société Civile, sis à la cité des coopérants à Faladié-SEMA.

Pour animer cette conférence de presse, Mme Barry Aminata Touré, Présidente de l’ONG AMASBIF, avait à ses côtés Mamadou Keita, Chargé de plaidoyer au niveau de l’ONG WaterAid et Mahamane M’barakou, Consultant en suivi évaluation et en Environnement.

« Notre conférence de presse vise à partager avec les journalistes les résultats d’une étude que nous avons commanditée sur la part du budget d’Etat accordée à l’assainissement », a indiqué Mme Barry Aminata Touré. Selon elle, cette étude a été initiée dans l’objectif de contribuer à influencer les décideurs pour un meilleur financement de l’assainissement sur la base des données budgétaires. Elle a ajouté que l’étude a démontré qu’il y a quelques progrès, mais avec beaucoup d’insuffisance en matière d’assainissement. « Vous convenez avec moi que sans eau, on ne saurait parler d’assainissement. Et, sans assainissement, c’est bonjour les maladies », a-t-elle déclaré.

Pour sa part, Mamadou Keita a indiqué pour la mise en route d’un certain nombre d’activités de plaidoyer qu’ils ont besoin d’avoir des données indicatives. « Les résultats de cette étude pourraient être utilisés dans le cadre de nos plaidoyers futurs », a-t-il déclaré.

Ces précisions faites, le Consultant Mahamane M’barakou a levé le voile sur les résultats de l’étude qui vise à donner l’évolution des parts du budget de l’Etat consacré à l’assainissement en 2017, 2018 et 2019. « L’analyse des résultats de cette étude a montré au plan national une insuffisance des financements alloués par l’état au sous-secteur de l’assainissement », a-t-il déclaré en guise de conclusion. Avant d’ajouter que « le montant total du budget sur la période n’a connu qu’une légère augmentation, passant de 8,64 milliards de FCFA en 2017 à 8, 74 milliards de FCFA en 2019, soit une progression de 1,7% ».

Pour être plus précis, il dira que « les dépenses au niveau central sur la même période représentaient plus de 62% du budget allouée par l’Etat au sous-secteur contre 37,5 aux ouvrages d’assainissement solide et liquide ». Selon lui, cela montre que « la majorité des financements de l’état va au niveau de l’appui institutionnel ».

Pire, il dira qu’ « au niveau régional et local, les disparités entre les régions est criarde ». Selon lui, « Bamako a lui seul représente plus de 26% des dépenses d’assainissement et les autres régions représentent moins de 12% sur la période de l’étude.

En ce qui concerne la Commune VI, il dira qu’il a été constaté « un taux d’exécution du budget alloué à l’assainissement à plus de 240%, selon les comptes administratifs ». Cependant, il dira que « si on compare les prévisions du PDESEC et l’exécution budgétaire du compte administratif, le taux d’exécution est de 94% ». Selon lui, cela est sûrement dû à une sous-estimation des investissements lors de la phase de programmation du PSA et du PDSEC.

Au regard de tout cela, il dira que « les objectifs SWA sont loin d’être atteins ». Selon lui, sur une cible de 0,2% du PIB, nous ne sommes qu’à 0,05% consacré à l’assainissement.

Face à un tel constat, le consultant a formulé un certain nombre de recommandations pour le niveau national et le niveau local.

Au niveau national, il a recommandé de renforcer les capacités des services techniques de l’assainissement en planification et suivi des projets programmes ; renforcer les capacités des collectivités locales pour mieux planifier et suivre leur programme d’assainissement et tout particulièrement à intégrer les nouvelles directives pour le suivi financiers pour mieux désagréger le suivi des dépenses destinées aux différents aspects de l’assainissement ; multiplier les campagnes de plaidoyer auprès du groupe parlementaire Wash de l’Assemblée nationale ; mobiliser les Ministres de l’Assainissement et celui des Finances afin de les amener à augmenter la part de l’assainissement dans le budget national ; amener l’Etat à respecter ses engagements internationaux, notamment SWA pour une allocation de 5% destiné à l’assainissement et à l’eau potable et 0,2% à l’assainissement ; subventionner les ouvrages d’assainissement au niveau des ménages pauvres.

Pour le niveau local, notamment la Commune VI, il a recommandé l’application de l’Arrêté interministériel Numéro 2020/2475/MEF-MATD du 25 septembre 2020 fixant la nomenclature budgétaire des collectivités territoriales ; faire la mise à jour des coûts unitaires des ouvrages d’assainissement ; renforcer les élus locaux et les acteurs en planification budgétaire ; faire une bonne estimation des cibles techniques de l’assainissement prévues dans le PDSEC et PSA ; renforcer les élus locaux en mobilisation de ressources financières auprès des différents partenaires étatiques et non étatiques.

Assane Koné


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