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26 ème édition de la Quinzaine de l’environnement : Au Mali, environ 500 000 ha de terre sont déboisés par an

mercredi 4 juin 2025, par Assane Koné

<< Au Mali, environ 500 000 ha de terre sont déboisés annuellement pour la satisfaction des besoins de l’agriculture et de bois-énergie...>>. L’information a été donnée par Zantigui Boua Koné, Directeur général de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD). C’était le 3 juin 2025, dans la salle de conférence de l’AEDD, lors de la conférence de presse de lancement de la 26e édition de la quinzaine de l’environnement, qui se tient cette année à San.

Zantigui Boua Koné , Directeur général de l’AEDD, a indiqué que les cérémonies protocolaires d’ouverture et de clôture de la 26e édition de la Quinzaine de l’Environnement, sont prévues à San, respectivement les 12 et 17 juin 2025.

<< La tenue de cette 26e Edition de la Quinzaine de l’Environnement à San se justifie par la volonté clairement affichée du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable de relever les défis environnementaux de cette nouvelle région, à travers l’implication des parties prenantes à la campagne de communication en faveur de la protection de l’environnement>>, a-t-il indiqué. Avant de rappeler que cette 26 ème édition de la Quinzaine de l’Environnement est placée sous le Haut parrainage du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat.

<< La cérémonie protocolaire de lancement, prévue pour le 12 juin 2025, est placée sous la Haute présidence du Général de Division Abdoulaye MAIGA, Premier ministre, Chef du Gouvernement>>, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que cette cérémonie sera couplée au Sankemon, à la pose de la première pierre du marché de San, et à la pose de la première prière du vestibule de San.

<< La Quinzaine de l’Environnement constitue un moment important pour la sensibilisation du grand public sur les questions d’importance>>, a déclaré Zantigui Boua Koné , Directeur général de l’AEDD. Selon lui, c’est pourquoi, au cours de l’édition 2025 de la Quinzaine de l’ Environnement, ils vont mettre en exergue plusieurs actions en termes de campagnes de sensibilisation, d’opérations de nettoyage, d’ateliers de formation, de rencontres avec les acteurs de la chaîne de gestion des déchets pour encourager des alternatives durables.

<< Comme vous le savez, chaque année, le mois de juin est l’occasion pour nous de rappeler l’urgence environnementale et climatique, d’encourager les initiatives locales et internationales, de mobiliser l’ensemble des acteurs publics, privés et citoyens -autour des défis environnementaux et climatiques majeurs de notre époque>>, a-t-il rappelé.

Selon lui, cet événement d’envergure nationale, qui se tient entre le 5 juin (Journée mondiale de l’Environnement) et le 17 juin (Journée internationale de lutte contre la désertification et la Sécheresse), vise à sensibiliser les populations sur la promotion des pratiques environnementales durables en vue de l’amélioration du cadre de vie.

Il a indiqué que pour cette 26e édition, les thèmes internationalement retenus sont : << Mettre fin à la pollution plastique mondiale », pour la journée mondiale de l’Environnement, le 05 juin ; et << Restaurer les terres, exploiter les opportunités », pour la journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse, le 17 juin.

<< Ces deux journées, bien que distinctes, convergent vers une même finalité : la préservation de notre planète et la construction d’un avenir durable pour tous>>, a-t-il déclaré.

En 2023, le District de Bamako a généré environ 2,7 millions de m³ de déchets solides, avec une large part de plastiques non biodégradables

Avant de mettre l’accent sur le fait que la pollution plastique constitue aujourd’hui l’un des défis environnementaux les plus pressants. << Chaque année, plus de 400 millions de tonnes de plastiques sont produites dans le monde>>, a-t-il indiqué. Pour ce qui concerne le Mali, il dira que la situation est tout aussi préoccupante. Selon lui, en 2023, le District de Bamako, à lui seul, a généré environ 2,7 millions de m³ de déchets solides, avec une large part de plastiques non biodégradables.

<< Ces déchets envahissent les marchés, obstruent les caniveaux et collecteurs, contaminent les sols agricoles, augmentent les risques d’inondation et constituent un danger pour les espèces (humaine, animale, végétale et autres) à tous les niveaux (urbain et rural)>>, a-t-il précisé. Avant d’ajouter qu’en 2024, la production de déchets solides a atteint des proportions inquiétantes avec 5 063 822 m3 soit 13% pour la matière plastique, précisément 658 037 m3 de déchets plastiques produits.

Il a rappelé que ces dernières années, nous avons assisté à une recrudescence des inondations, comme en 2024 où 649 cas ont été recensés, affectant près de 260 000 personnes, causant 76 décès, 148 blessés et 37 092 maisons effondrées. Sans hésitation, il pense que les déchets plastiques sont pour quelque chose. << La pollution plastique a aggravé ces sinistres, en empêchant l’évacuation des eaux de pluies>>, a-t-il déclaré. Avant de soutenir que ces phénomènes nous interpellent et nous rappellent toujours l’urgence d’agir et d’agir vite.

<< C’est pourquoi, le thème mettre fin à la pollution plastique mondiale est un appel pressant à combattre la pollution plastique sous toutes ses formes et à trouver des solutions définitives et inclusives au phénomène>>, a-t-il déclaré.

Mais, qu’à cela ne tienne, il dira que le Gouvernement de la République du Mali a posé plusieurs jalons. Ce sont : la mise en place d’un cadre juridique, politique et institutionnel adéquat ; la ratification de plusieurs Accords Multilatéraux sur l’Environnement ; l’adoption de la Loi n°2021-032 du 24 mai 2021 relative aux pollutions et aux nuisances ; l’adoption de la Loi n°2014-024 du 03/7/2014 portant interdiction de la production, de l’importation et de la commercialisation de sachets plastiques non biodégradables en République du Mali et le Décret y afférent.

Il a ajouté que des efforts ont été consentis aussi bien au niveau gouvernemental qu’au niveau des acteurs locaux pour faire face à ce processus de dégradation des terres. Des résultats ont été obtenus. << Dans ce cadre, des initiatives de reboisement, de promotion de l’agroécologie, et d’utilisation de techniques agricoles résilientes seront mises en lumière tout au long de cette quinzaine>>, a-t-il indiqué.

La désertification et la sécheresse frappent durement nos terres

pour ce qui concerne la Journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée le 17 juin, il a rappelé que la désertification et la sécheresse frappent durement nos terres, mettant en péril la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance de millions de personnes et notre souveraineté écologique. Il a indiqué que le thème de cette année, « Restaurer les terres, exploiter les opportunités >>, nous appelle à restaurer les terres dégradées non seulement pour régénérer les écosystèmes, mais aussi pour créer des opportunités économiques durables, notamment pour les jeunes et les femmes en milieu rural.

Il a estimé qu’il est nécessaire, voire indispensable, de garantir l’union sacrée autour des terres, car chaque seconde, l’équivalent de quatre terrains de football de terres saines se dégradent dans le monde, ce qui représente un total de 100 millions hectares par an. << Au Mali, environ 500 000 ha de terre sont déboisés annuellement pour la satisfaction des besoins de l’agriculture et de bois-énergie, principalement ceux des grandes villes>>, a-t-il déclaré.

Il dira que l’impact économique de ces dégradations des terres est très élevé. << Les coûts des dommages environnementaux sont estimés entre 0,4 et 6% du PIB, du fait de l’érosion des sols et à 5,35% en raison de la déforestation>>, a-t-il déclaré.

Partant du rôle essentiel des hommes et femmes de médias dans la construction d’une conscience collective face aux enjeux environnementaux, il les a exhorté à une mobilisation générale pour la sensibilisation de toute la population, des villes aux zones les plus reculées, pour une participation active à cette quinzaine. << Je vous invite à faire de cette Quinzaine de l’Environnement une tribune pour l’engagement, une plateforme pour l’éducation et le civisme environnementaux, et surtout, un moment d’unité nationale autour de la protection de notre cadre de vie>>, a-t-il conclu.

Assane Koné


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