Culture > Protection et préservation du patrimoine culturel : Le Mali et les USA renouvèlent un accord de 1993

Protection et préservation du patrimoine culturel : Le Mali et les USA renouvèlent un accord de 1993

lundi 29 août 2022, par Assane Koné

« Protégeons nos biens culturels pour les générations futures », est le thème d’une exposition que le Musée national du Mali abrite du 22 août au 30 septembre 2022. Le vernissage de cette exposition a enregistré le 22 août 2022, la signature du renouvellement pour la 7e fois depuis 1993, de l’accord sur les restrictions à l’importation de matériels archéologiques de la vallée du Niger et des Falaises de Bandiagara, entre la République du Mali et les États-Unis d’Amérique.

Dans le cadre du Projet « Sensibilisation, éducation à la lutte contre le trafic illicite et exposition des biens culturels », le Musée National du Mali abritera du 22 août au 30 septembre 2022, l’exposition intitulée « Protégeons nos biens culturels pour les générations futures ».

En marge du vernissage de cette exposition, Andogoly Guindo, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme et Dennis B. Hankins, Ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Mali, ont apposé leur signature sur la convention entre le Mali et les USA, en rapport avec les restrictions à l’importation de matériels archéologiques de la vallée du Niger et des Falaises de Bandiagara. C’était en présence d’Edmond Moukala, Représentant et Chef du Bureau UNESCO au Mali et de nombreux cadres du département en charge de la culture.

« Le gouvernent des États-Unis et le Mali entretiennent d’excellentes relations d’Amitié et de Partenariat dans plusieurs secteurs notamment le domaine culturel », a déclaré l’Ambassadeur des USA au Mali. Selon lui, le Mali regorge d’importants sites archéologiques, qui représentent les témoignages des civilisations passées. Il a indiqué que les sites archéologiques sont visibles sur l’ensemble du territoire malien et couvrent les périodes du Paléolithique, du Néolithique, de la Protohistoire, de l’époque des Grands Empires et de la période subactuelle. Malheureusement, ce patrimoine est menacé.

Selon l’Ambassadeur des USA, à l’instar d’un grand nombre de pays du continent, le Mali est confronté au phénomène de pillage des sites archéologiques et de trafic illicite qui a connu une recrudescence consécutive à la crise et à l’insécurité résiduelle qui se sont installées depuis 2012.

« Le phénomène du trafic illicite des biens culturels, bien qu’ancien, a pris, au cours des cinq dernières années, une dimension toute particulière dans les pays du Sahel », a-t-il déclaré. L’Ambassade des USA au Mali a estimé que « le pillage inconsidéré des sites archéologiques, en particulier des belles pièces de terre cuite qu’ils peuvent contenir, prend donc l’allure d’une véritable catastrophe pour les Maliens du présent et de l’avenir, légitimement soucieux de connaître les traces laissées par leurs ancêtres depuis tant de millénaires ».

L’Ambassade des USA a rappelé que c’est dans ce contexte que le Gouvernement des États-Unis d’Amérique et le Gouvernement de la République du Mali ont signé un Accord le 19 septembre 1993, en relation avec les restrictions à l’importation de matériels archéologiques de la vallée du Niger et des Falaises de Bandiagara pour la première fois. « En 1997, les gouvernements des États - Unis et du Mali ont conclu un accord bilatéral, modifié et prolongé chaque cinq-ans, qui impose des restrictions à l’importation de matériel archéologique du Mali aux États-Unis », a-t-il rappelé. Selon lui, ces restrictions à l’importation visent à réduire l’incitation au pillage et au trafic illicite d’objets culturels maliens.

Le 7 décembre 2021, le Gouvernement du Mali a réceptionné plus de 900 objets archéologiques et ethnographiques issus du pillage et du trafic illicite, que le Gouvernement des États-Unis d’Amérique a bien voulu rendre au Mali. « Nous sommes ici ce soir pour procéder au vernissage de l’exposition de ces objets de retour au bercail après le voyage d’outre Atlantique, sous le thème : ‘’Protégeons nos biens culturels pour les générations futures’’ », indiqué Andogoly Guindo, Ministre en charge de la culture.

Il a estimé que cette cérémonie de vernissage démontre que la restitution des biens culturels n’est qu’une question de volonté, et de « géographie culturelle » et ce n’est que justice. Selon lui, il s’agit avant tout d’accès du peuple à sa culture, surtout pour notre jeunesse d’accéder à la créativité et la spiritualité d’époques lointaines. Répétant les propos du Premier ministre Choguel K Maïga, le Ministre en charge de la culture a ajouté que « le simple mot restitution suscite un réflexe de défense et de repli chez beaucoup et pourtant, elle est plus une question d’éthique et de morale que de légalité ou de logique juridique. Notre patrimoine culturel ne doit pas rester prisonnier des musées occidentaux ».

Le Ministre en charge de la culture a profité pour dire des remerciements à l’endroit du Gouvernement et du Peuple américain dont les appuis financiers ont permis l’organisation de l’exposition, à travers la mise en œuvre du Projet « Sensibilisation, éducation à la lutte contre le trafic illicite et exposition de biens culturels ».

« L’exposition que nous allons bientôt découvrir, dans sa scénographie, est répartie entre les objets issus des fouilles effectuées par les spécialistes des services techniques de mon Département et leurs partenaires, du pillage, du trafic illicite et du retour dans leurs pays d’origine », a indiqué le Ministre de la culture. Selon lui, cette exposition permettra à de nombreux maliens, notamment les jeunes scolaires, les universitaires, les chercheurs et les hommes de culture, d’être informés de leur héritage, de percevoir sa richesse, de renforcer sa protection et de prendre conscience des effets négatifs du pillage et du trafic illicite des biens culturels. « A travers cette exposition, le Gouvernement des États-Unis d’Amérique montre toute sa détermination à conserver et à promouvoir le patrimoine culturel au Mali en général et le retour des biens culturels dans leurs pays d’origine en particulier. Car, tout simplement, ces biens culturels constituent notre âme et nos sentiments identitaires », a-t-il déclaré.

Assane Koné


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