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Fespaco 2025 : C’est parti !
mercredi 26 février 2025, par
Qui pour remporter l’étalon d’or de Yennega 2025 ? En attendant le samedi 1er avril 2025, pour voir le palmarès de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré et le Président de la république du Tchad, le maréchal Mahamat Idriss Deby Itno ont donné le premier coup de clap, ouvrant ainsi officiellement la 29e édition du FESPACO. C’était le samedi 22 février 2025, dans la grande salle du palais des sports de Ouaga 2000.
Placée sous le thème « Cinémas d’Afrique et identités culturelles », la 29e édition du Fespaco a reçu 1351 films, parmi lesquels 235 films, toutes catégorie, en provenance de 48 pays, ont été retenus pour être présentés au public.
Pour cette édition, ce sont 17 films longs métrage de fiction, qui vont s’affronter dans l’espoir, pour chacun, de remporter le prestigieux prix : « l’étalon d’or de Yennenga ». Notre compatriote Mariam Kamissoko représente notre pays dans cette compétition avec son film « Le rêve de Dieu ».
Mais, en attendant la cérémonie de clôture qui va sûrement nous réserver des surprises le 1er avril 2025, l’on peut d’ores et déjà avec un peu recule, apprécier la belle cérémonie d’ouverture.
« Nous appuyer sur nos identités culturelles pour nous mettre débout »
Pour cette cérémonie d’ouverture, Aristide Tarnagda, dramaturge, comédien et metteur en scène burkinabé, dans une complicité avec le chorégraphe Salia Bougobali Sanou, a monté un spectacle riche, en sons et couleurs. Mais, mieux très engagé. Intitulé « WILI » ou lève-toi, en bambara, ce spectacle dans l’air du temps, dans le Sahel, pourrait rimer avec l’harmattan de la souveraineté retrouvée, mais, nous préférons « souveraineté recherchée », pour la simple raison que ce sera une quête de longue haleine, au rythme où vont les choses. Bon, qu’à cela ne tienne, Aristide Tarnagda, pense que l’heure de la résurrection a sonné. Mais, il va falloir se mettre débout pour humer ce grand vent du changement annoncé.
Aussi, l’on pourrait, sans risque de se tromper, dire que le Tchad, en sa qualité de pays invité d’honneur pour cette édition, ne s’est pas du tout gené pour s’afficher fièrement avec les trois pays de l’AES. En plus d’avoir lui-même fait le déplacement, le maréchal Mahamat Idriss Deby Itno s’est accompagné d’une forte délégation de plus de 200 personnes, composée de professionnels du cinéma et de danseurs traditionnels.
Et, leur présence a coloré la cérémonie d’ouverture par des pas de danses typiquement originaires du pays de Toumaï. Mais, en plus des pas de danses, la délégation tchadienne est à Ouagadougou, avec leur besace de cinéma plein de films. Il va falloir compter avec le film long métrage de fiction tchadien, intitulé « Diya », du cinéaste Achille Roumainou, en compétition pour l’étalon d’or de Yennega.
Désormais, Feu Souleymane Cissé, réalisateur émérite malien, qui a écrit les plus belles lettres du Fespaco, a marqué cette cérémonie d’ouverture. Comme si le destin de Souleymane Cissé était intimement lié au Fespaco. Après avoir été pendant de longues années, le seul détenteur de deux étalons d’Or de Yennega, 1978 avec le film Baara (Le travail) et en 1983 avec Finyè ( le Vent), Souleymane Cissé devait être le président du jury du prix le plus préstigieux du Fespaco 2025. Mais, hélas, il est décédé brusquement le 19 février 2025, deux jours avant l’ouverture de la compétition.
Dans sa lecture du discours du Chef de l’Etat du Burkina Faso, Gilbert Ouédraogo, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, a célébré « la mémoire du Cinéaste malien Souleymane CISSE qui nous a définitivement quittés le 19 février dernier à Bamako, alors qu’il avait été retenu comme Président du jury officiel du prix le plus prestigieux du FESPACO, l’Etalon d’or de Yennenga ». Il a invité le public à se tenir débout pour le magnifier par des applaudissements nourris.
Après avoir qualifié le FESPACO d’événement majeur du cinéma africain et un piédestal de taille pour la promotion de notre culture et de notre patrimoine cinématographique, il a dit que le Burkina Faso accueillait le Tchad, avec une profonde reconnaissance et une grande satisfaction.
Il a rassuré le Marechal Mahamat Idriss DEBY ITNO, Président de la République, Chef de l’Etat du Tchad, que son pays, pays de Toumaï est le berceau de l’humanité. « Et pas seulement, parce qu’il est aussi une référence du cinéma en Afrique », a-t-il indiqué. Avant de rappeler des grands noms du cinéma tels que Haroun Saleh Mahamat, Etalon de Bronze au FESPACO 2007 ; Édouard Sailly, et Issa Serge Coelo.
Après avoir salué la présence de toutes les délégations et personnalités invitées, ainsi que les cinéastes, les producteurs, les réalisateurs, les acteurs, les scénaristes, les journalistes, les critiques de cinéma et les passionnés du septième art, il a déclaré que le thème de cette 29e édition, "Cinémas d’Afrique et identités culturelles", nous interpelle et nous invite à une réflexion profonde sur notre identité en tant que peuple africain. « Le cinéma est, en effet, un miroir de la société, un vecteur puissant d’appropriation de notre culture, de nos valeurs, de nos rêves, et de nos luttes. Il nous permet de raconter nos histoires, de partager nos réalités, de mettre en lumière nos traditions pour mieux faire face aux grands défis de notre temps », a-t-il indiqué.
Selon lui, en mettant l’accent sur les identités culturelles, cette édition, nous appelle avec insistance à explorer les richesses inouïes et la fascinante complexité d’une Afrique nourricière, à travers le prisme du cinéma. « Nos écrans doivent refléter qui nous sommes, d’où nous venons. Nos écrans doivent éclairer et guider notre marche en avant vers un avenir radieux », a-t-il conseillé.
Ensuite, dans une ambiance de fête, les deux Chefs d’état ont donné le coup de clap et la réalisation du film intitulé 29e édition du Fespaco pouvait commencer.
Assane Koné
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