Actualités > Signature de l’accord le 15 mai 2015 : La médiation réussira-t-elle à convaincre la CMA ?

Signature de l’accord le 15 mai 2015 : La médiation réussira-t-elle à convaincre la CMA ?

lundi 27 avril 2015, par Assane Koné

La médiation réussira-t-elle à arracher le paraphe de la CMA ou sa signature lors de la cérémonie prévue le 15 mai 2015 à Bamako ? La question mérite d’être posée. Moins de 20 jours de la date annoncée pour la signature de l’accord de paix et la réconciliation au Mali, la situation est loin d’être sous contrôle.

Le 15 mai prochain est la date annoncée par le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie et chef de file de la médiation Ramtame Lamamra pour la signature de l’accord de paix, à Bamako. Depuis l’annonce de la nouvelle, la médiation est dans tous ses états pour convaincre la Coordination des mouvements de l’Azawad, qui en dépit d’une diplomatie intense déployée par les amis du Mali, refuse toujours de parapher le document proposé.

Elle a manifesté le 15 avril à Alger son refus de le faire, sans la prise en compte d’un fameux document intitulé « Points essentiels à introduire dans le projet d’accord produit par la médiation » remis le 17 mars à Kidal. Elle exige toujours « la reconnaissance officielle de l’Azawad comme entité géographique, politique et juridique et la création d’une assemblée interrégionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni et dont les prérogatives relèveraient des domaines spécifiques à l’Azawad. Sans oublier la mise en place de zones de défense et de sécurité dont le commandement reviendrait à des ressortissants de l’Azawad ».

Des points qui menacent les principes fondamentaux de la République. Le gouvernement a engagé depuis le 1er mars une vaste campagne de sensibilisation pour faire accepter l’accord par les populations. Les autorités maliennes ne sont plus dans une logique d’ouvrir un énième round de négociations. « Huit mois de va-et-vient à Alger, ça suffit largement ! », a martelé le président Ibrahim Boubacar Keita, lors de sa visite en Ethiopie du 17 au 19 avril. Il est appuyé en cela par le chef de la mission de l’Union africaine Misahel, Pierre Buyoya, pour qui « des négociations sur un accord de paix déjà paraphé par d’autres parties seraient un recul préjudiciable à la paix ».

Pour amener les récalcitrants à approuver l’accord, la communauté internationale hausse donc le ton et brandit désormais le risque de sanctions qui seraient prises dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Comme l’a rappelé le 18 avril Gilles Huberson, Ambassadeur de France, à l’occasion d’une conférence sur la relation bilatérale Mali-France, « tous ceux qui ne signeront pas l’accord deviendront des obstacles à la paix ». Et d’ajouter : « si certains veulent s’en exclure, ils s’excluent eux-mêmes avec des conséquences ».

Selon le chef de la diplomatie française au Mali, les sanctions peuvent être le gel des avoirs, saisie des biens, et limitation des déplacements à travers la suspension des visas pour les leaders de la CMA.

Autre stratégie, elle tente depuis plusieurs jours de convaincre individuellement les mouvements qui la composent : haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA), Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA) et Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Aujourd’hui dans chaque mouvement de la CMA les avis divergent en interne sur la position à adopter.

Ces divergences de vues rendront l’équation difficile à la médiation internationale, puis qu’une signature par un ou deux groupes sur les trois qui composent la CMA empêchera la mise en œuvre de l’accord dans sa totalité. Selon les experts, le volet développement dans son application sera sans doute handicapé avec des conséquences majeures.

En tout cas, la médiation internationale doit fournir beaucoup d’efforts pour l’adhésion de tous au projet d’accord qui sera signé à Bamako, le 15 mai prochain.

Bréhima
Sogoba

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.