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Sécurité, paix et réconciliation à Kidal : Les ressortissants préconisent des rencontres entre les groupes armés

lundi 17 avril 2017, par Assane Koné

A l’appel de ses responsables, les militants et sympathisants du Collectif des ressortissants de la région de Kidal (CRRK), était en conclave, samedi dernier, au Palais de la culture Amadou Hampathé BA. Sur initiative du gouverneur et des cadres ressortissants de la région, cette rencontre avait pour but de dégager des voies et moyens susceptibles de favoriser le retour de la paix et de la cohésion entre les communautés dans l’Adrar des Ifoghas. A l’issue des travaux, une feuille de route a été élaborée par les participants pour favoriser le retour de l’administration et des services socio-sociaux de base.

Les travaux de cette rencontre étaient dirigés par le président du CRRK, le Dr Akory AG IKNANE qui avait à ses côtés, le gouverneur de la région, Sidi Mohamed ICHRACH, Mme Assori Aicha Belco MAÏGA, députés de Tessalit, et Almoudène Ag IKNASS, député élu à Kidal et le vice-président de l’autorité intérimaire de Kidal, Abda AG KAZINA.

L’objectif est de faire en sorte que tous les fils de la région puissent parler de la même voix afin d’amorcer le développement social, en créant les conditions de ce développement, c’est-à-dire, la paix, et la cohésion sociale.

A travers cette rencontre, il s’agissait pour le CRRK, en collaboration avec l’administration de la région et le soutien des partenaires, d’élaborer une feuille de route pour la paix et la réconciliation entre les communautés de la région d’une part et d’autre part avec l’ensemble de la communauté nationale.

A l’ouverture des travaux, le président du CRRK, le Dr Akory AG IKNANE, a souligné que ce n’est pas une première fois que son collectif prend une telle initiative en faveur de la paix au Mali. Lors du conflit de 1990, a-t-il rappelé, le CRRK avait pris une initiative similaire en faveur de la paix à Kidal et était même partie prenante dans les accords de Tamanrasset.

Tout au long du conflit, a-t-il ajouté, le CRRK a toujours donné sa position en termes d’apaisement pour que la région de Kidal puisse entrer dans le processus de paix, dans l’unité nationale.

Selon lui, tous les habitant de Kidal ont leur répondant à Bamako, que ce soit les cadres ou les leaders politiques. « Si on nous voit uni ici à Bamako, je pense que ça va ramener nos frères, nos parents qui sont souvent avec de petites divergences, à la paix », a dit le Dr Akory.

Cette rencontre, selon les responsables du Collectif, vise à jeter les jalons des rencontres intra et inter-communautaires dans la région afin de ramener la confiance.

Au passage, le président du CRRK, a invité le nouveau gouverneur à intensifier de telles rencontres, à créer les conditions de retour des services sociaux de base. « Aujourd’hui, il est extrêmement dommage que nos populations n’ont pas accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable », a-t-il déploré. Il s’agit selon lui de créer les conditions de l’amorce du développement dans la région.

De son côté, le gouverneur de la région, Sidi Mohamed ICHRACH, a souligné que c’est une rencontre extrêmement importante. Selon lui, elle vise à échanger sur la situation qui prévaut à Kidal, en ce qui concerne la paix, la réconciliation entre les communautés de Kidal, envisager les possibilités de retour de l’administration dans la région.

Selon le gouverneur, la région se trouve dans une situation de dénouement total. « Tout ce qui était débout en 2012 a été cassé », s’est-il lamenté. Il s’est dit convaincu que la relance des questions de développement passe nécessairement par des concertations entre les acteurs au plan régional. « Sans paix, pas de développement », a-t-il reconnu. C’est pourquoi, a-t-il fait savoir, il est nécessaire de chercher l’implication de tout le monde à travers les concertions entre les acteurs.En terme claire, il s’agit pour lui de remettre ensemble les communautés, mettre en place une administration républicaine capable de créer la confiance entre le citoyen et l’Etat.

Certes le gouverneur n’a pas une baguette magique, mais « il faut persévérer, conseiller, réunir, consulter, et surtout créer la confiance », a-t-il préconisé.

Selon Mohamed Ag ALHOUSSENI, l’un des participants à cette rencontre, depuis 2012, beaucoup de choses ont été tentées, que ce soit, au niveau international, national, local avec l’Accord de Ouaga, le processus d’Alger, les accords entre les groupes armés sans parvenir à une stabilité sur terrain.

« Il était important que les gens de Kidal se rencontrent pour discuter de leurs problèmes afin de les verser dans les propositions au niveau national », a-t-il déclaré. Avant d’estimer que cela est assez intéressant. « Cette rencontre, à mon avis, va poser les jalons d’autres rencontres sur des questions plus spécifiques », a-t-il ajouté.

A l’issue des échanges, les recommandations suivantes ont été formulées, à savoir : mettre en place une commission régionale de réconciliation ; intensifier les rencontres entre les cadres de Bamako pour servir de modèle pour asseoir la paix et la cohésion dans la région ; multiplier les rencontres intercommunautaires à Kidal.

De même, les participants à cette rencontre ont préconisé d’organiser des rencontres entre les groupes armés ; investir les réseaux sociaux pour prêcher la paix et la cohésion sociale.

Aussi, ont-ils préconisé, il s’agit de rendre fonctionnel le MOC afin d’organiser le désarmement et la lutte contre la drogue ; renforcer la collaboration entre les autorités intérimaires et administratives (gouverneur) dans la région pour ramener la paix.

Par ailleurs, le CRRK a invité l’Etat et ses partenaires à initier des actions concrètes de développement comme un soubassement pour asseoir la paix. Aussi, il entend préconiser la création d’une commission technique au près du gouverneur pour assurer la mise en œuvre et le suivi des recommandations formulées lors de cette rencontre.

Autres recommandations non moins importantes issus de cette rencontre : organiser une rencontre entre toutes les parties prenantes, notamment, les groupes armés, les leaders communautaires, les leaders de jeunes, de femmes, de la région autour de la paix ; favoriser le retour effectif des autorités administratives, des autorités intérimaires, afin de créer les conditions d’un retour des réfugiés à Kidal.

Enfin, il s’agit de trouver les voies et moyens pour la réduction du chômage des jeunes dans la région.

Par Sié OUATTARA


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