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Protection des survivantes des VBG : FENACOF et JDH préconisent la synergie d’action
vendredi 21 mars 2025, par
L’accès à la justice des survivantes de violences conjugales au Mali. Tel est le thème d’une table ronde organisée par la fédération nationale des collectifs d’organisations féminines du Mali (FENACOF) et l’organisation canadienne, journalisme pour les droits humains (JDH). C’était le jeudi 20 mars 2025 à la maison de la presse.
L’objectif général est de participer au renforcement de la protection des femmes et filles victimes de violences conjugales à travers le dialogue, l’apprentissage et le partage d’informations entre les organisations de la société civile, les médias, les structures de l’État et des collectivités au Mali.
Cette rencontre a réuni ce jour, les acteurs de lutte contre les VBG composés de ( représentants de structures étatiques et des collectivités, de leaders et membres d’organisations féminines de la société civile, de jeunes et leaders religieux, coutumier et communautaires, de jeunes activistes, d’organisations des droits humains, du réseau des journalistes pour les droits humains), au tour des panels sur l’état des lieux sur les violences conjugales et la protection des survivantes au Mali ; l’accès à la protection juridique des survivantes de violences conjugales ; difficultés, insuffisances et réponses adaptées.
Les échanges ont aussi porté sur le traumatisme en contexte de violences basées sur le genre.
Devant l’assistance, Moro Siaka Diallo, coordinateur de JDH au Mail a rappelé que depuis décembre 2024, l’Etat du Mali a renforcé le cadre législatif et juridique afin de mieux lutter contre les VBG. En effet, la Loi N°2024-027 du 13 DECEMBRE 2024 PORTANT CODE PENAL prévoit plusieurs dispositions contre les atteintes au genre. Pour lui, cette avancée n’est pas suffisante mais elle reste très pertinente et remarquable pour rendre plus efficace la lutte contre les violences sexistes.
C’est pourquoi, cette table ronde constitue une opportunité pour chaque actrice et acteurs de renforcer les efforts entre organisations, structures et services pour améliorer la prise en charge, briser le silence qui touche les actes de violences conjugales au quotidien et finir avec cette dynamique dans notre pays.
Le coordonnateur de JDH juge nécessaire que la presse et les médias ont un rôle fondamental à jouer pour informer, sensibiliser, mobiliser et soutenir l’engagement public contre les violences sexistes. Il rassure que JDH restera engager pour soutenir les journalistes et les médias pour un développement respectueux des droits humains au Mali.
Aux dires de Kadidiatou Togola, présidente de la FENACOF, parmi les formes de VBG les plus préoccupantes, figurent les violences conjugales qui persistent depuis des années au sein des communautés maliennes à cause de plusieurs facteurs et inégalités qui contribuent à maintenir une société patriarcale. La plupart des femmes victimes de violences conjugales n’osent pas dénoncer les actes de violences, soit par peur de déshonorer leurs familles, ou par honte, ou par méconnaissance de structures de prise en charge ou par difficultés d’accès aux services.
Malgré ces efforts remarquables, selon elle la prévention et la prise en charge juridique constituent des défis importants à relever pour assurer une protection efficace pour les survivantes de VBG en général et les femmes victimes de violences conjugales en particulier.
Dans l’optique de contribuer à l’amélioration de la prévention, la prise en charge juridique des cas de violences conjugales et l’amélioration de l’accès à la justice des survivantes de violences conjugales, que la FENACOF en collaboration avec JDH ont initié cette présente table ronde.
De son côté, Fatoumata Siré Diakité, représente de la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, la lutte contre les violences basées sur le genre est une priorité pour notre pays de façon générale et particulièrement pour le ministère de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille à travers la création du programme national pour l’abandon.
<< près de 16 000 cas de violences basées sur le genre documentés en 2023, dont une écrasante majorité touchent des femmes et des filles. Cela témoigne d’une situation qui nécessite des actions immédiates et concertées>>, a-t-elle rappelé. De ce fait, elle souligne que cette table ronde est une occasion précieuse pour discuter des défis liés à l’accès à la justice et à la protection juridique.
Bintou Coulibaly
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