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Me Marcel Ceccaldi, avocat français : « Pourquoi dans l’affaire des bérets rouges, personne ne parle des 10 civils tués et des 34 bérets verts morts »

jeudi 7 août 2014, par Assane Koné

« Pourquoi dans l’affaire des bérets rouges, personne ne parle des 10 civils tués et des 34 bérets verts morts ». Telle est la question pertinente que s’est posée Me Marcel Ceccaldi, avocat français qui séjourne au Mali depuis quelques jours, dans le cadre du dossier de refus de l’ambassade de France à Bamako à délivrer un visa au Député Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI.

Le 7 août 2014, Me Marcel Ceccadi, avocat français et Me Mariam Diawara, avocat au barreau du Mali, accompagnés de Dr Oumar Mariko, ont animé une conférence de presse au CICB. Au cours de cette conférence de presse, Me Ceccaldi qui a déjà séjourné à Bamako, il y a de cela quelques années, pour rencontrer Bernard Koléla, ancien Premier ministre congolais, a indiqué qu’il avait répondu à l’invitation de Dr Oumar Mariko, parce qu’il a du caractère et de la conviction, des qualités nécessaires à un homme politique. « Lors de mon séjour malien, j’ai eu la chance de rencontrer d’éminents juristes : le ministre de la justice du Mali, le Procureur général au près la cour d’Appel de Bamako, les magistrats instructeurs et surtout mes confrères maliens », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’en sa qualité de personne étrangère au Mali et au dossier, une chose l’a frappé : le 30 avril 2012, il y a eu 3 évènements qui se sont déroulés à Bamako : l’action des bérets rouges contre la télévision nationale, l’aéroport et la camp de Kati, ensuite les évènements du campus et enfin les conséquences de l’action des bérets rouges, où l’on a oublié la mort de 10 civils, dont 5 femmes et celle d’au moins 30 bérets verts. « S’il y avait une action judiciaire cohérente, une seule information judiciaire devait être ouverte sur les évènements du 30 avril 2012.

Mais ce sont 3 procédures qui ont été ouvertes », a-t-il indiqué. Avant de dire que lorsque les procédures sont saucissonnées, on ne peut pas avoir un écran large, voilà pourquoi, des questions essentielles semblent ne pas avoir de réponses. Ce sont : Est que le Colonel Abdine Guindo a agit de son propre chef ou si ce sont des actions qui s’inscrivaient dans le cadre d’une déstabilisation programmée du Mali ? Quelles sont les complicités internes et externes ? « Aujourd’hui, j’ai l’impression que ces informations ouvertes sont des grenades à retardement placées sous les pieds du gouvernement issu des élections », a-t-il indiqué. L’avocat français a estimé que le Mali est une grande nation et que le peuple malien a besoin de savoir la vérité. « Mais si la justice se mêle de la politique, cela ne sera jamais possible », a-t-il indiqué.

Une Commission justice et vérité aurait aidé le peuple malien à savoir la vérité

Et, pour lui, le seul moyen dont disposait le peuple malien pour savoir la vérité, c’était la création d’une Commission justice et vérité. Avant de déclarer que si le Mali s’est trouvé dans cette situation, c’est à cause du Ko libyenne auquel la communauté internationale, dont la France de Nicolas Sarkozy, a énormément contribué. Qu’à cela ne tienne, il a demandé aux maliens de tout faire pour éviter une justice à deux vitesses. « Il faut que la politique sorte des tribunaux. Cela va de la stabilité du Mali. Et, il faut que la justice se mette au service de la manifestation de la vérité », a-t-il indiqué. Avant de regretter qu’en plus des 10 victimes civiles du 30 avril 2012, il y a eu 34 bérets verts tués, dont personne ne parle. « Votre pays et votre peuple ont montré leur capacité de résistance. Peu de pays, peu de peuple aurait résisté à ce qui a été infligé au Mali », a-t-il estimé.

Avant d’indiquer que l’union nationale devrait être le ciment des actions de tous les maliens. « Avec ce qui se passe en Algérie, vous aurez en face de vous les puissances internationales qui vont vouloir préserver leurs intérêts. Donc, l’intérêt national exige autre chose aux maliens que de revenir sur des évènements, certes douloureux, mais qui les divisent d’avantage. Si on veut traiter ces évènements, on les mettre tous sur la table et crever l’abcès une fois pour toute. Dans le cas contraire, il faut travailler à la cohésion nationale, en ayant à l’esprit l’intérêt national », a-t-il conseillé. Avant d’indiquer si l’intérêt national n’est pas préservé, aucun malien, soit-il un homme politique habile ne pourra préserver son intérêt personnel.

Le 30 avril 2012, Bamako, la capitale du Mali, a frôlé le pire. A la faveur de leur contre coup d’Etat, des éléments de la compagnie des commandos parachutistes de Djicoroni, ont attaqué l’ORTM, l’aéroport de Bamako et le camp de Kati, non sans avoir occasionné de lourdes pertes en vies humaines dans les rangs des bérets verts qui occupaient la garnison de Kati et qui venaient le 22 mars 2012, dans un mouvement insurrectionnel poussé le Président ATT à la démission. La suite, nous la savons. La répression déclenchée par les bérets verts a été sans appel : Des bérets rouges ont été arrêtés, les deux camps qui leur servaient de caserne ont été vidés de leurs occupants et 21 bérets rouges ont été déclarés disparus. Par la suite des corps découverts dans un charnier à Diago, ont été présentés comme ceux des 21 bérets rouges. Une information judiciaire ouverte, a abouti à l’arrestation du Général Sanogo et de plusieurs de ses compagnons.

Assane Koné

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