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CORRUPTION AU MALI : les secteurs les plus touchés

mardi 11 août 2015, par Assane Koné

La police occupe la première place, suivie de la justice et les Mairies, c’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par « Mali-Mètre » de la Fondation Friedrich Ebert. Avec ces données, l’on est en mesure de se poser la question : comment faire donc pour assainir ses secteurs vitaux pour le Mali ?

Dénoncée en chœur par l’ensemble de la société, la corruption est et demeure pourtant lancinante et voire impressionnante. Tant ses manifestations, ses mutations sont perverses que ses enjeux sont considérables et non sans conséquences pour une nation dans une crise sans précédent.

Une enquête réalisée par « Mali-mètre » de la Fondation Friedrich Ebert, du 18 au 25 mai 2015 a affirmé que les secteurs les plus touchés par la corruption au Mali sont : la police (52%), la justice (44 ,4%), la mairie (36,8%). Les douanes occupent la 4e position (34,5%), suivies de la santé (32%) et l’école (30°/°).

Cette enquête d’opinion a concerné 1803 individus tous âgés d’au moins 18 ans. Elle a touché le district de Bamako et toutes les capitales régionales, excepté Kidal. Les résultats de l’enquête, selon « Mali-Mètre », plus de 2 citoyens sur 3, soit 67% estiment que le niveau de fléau est élevé (23,8%) ou très élevé (43,2%).

Dans la même foulée, le baromètre de l’ONG berlinoise Transparency International, a indiqué que le Mali compte parmi les pays les plus pauvres du monde et souffre d’une corruption endémique. Il figure ainsi à la 127e place sur 177 du classement mondial de l’indice de la perception de la corruption. Ces chiffres nous donnent un aperçu de l’impact de la corruption sur l’économie malienne, aussi sur la vie sociale.

Ce sont donc les secteurs clés de la vie nationale qui y sont affectés. La perversité du phénomène est telle que de nombreux colloques, conférences, séminaires, lui sont consacrés. Cependant, force est de reconnaitre qu’aucun pays au monde ne peut se prévaloir d’être intégralement exempt de ce fléau.

Mais lorsque ce malaise social prend des proportions telles qu’elles risquent de juguler la croissance économique et de perdre foi à la justice, elles engendrent la dégénérescence générale du tissu social. Ce phénomène est donc devenue un serpent de mer sans tête ni queue.

Quelles en sont les causes fondamentales ?

Cependant, il convient de rappeler que les réseaux de sociabilité, dont le seul grand cadre est la famille étendue, jouent un grand rôle et amènent souvent les pressions et sollicitations. Les relations de camaraderie, de voisinage, de parti politique, d’association, de promotion de travail…ne sont pas en reste. Elles constituent un capital de rapports sociaux fournis qui constituent une sorte d’obligation morale réciproque dont le ciment n’est autre que la corruption. Il faut noter dans le même registre, le niveau bas de salaires…
Solutions

Le fléau de la corruption doivent être attaqué sur des fronts multiples et cela exige l’implication de tous.

Il faut donc travailler en amont pour lutter durablement contre ce malaise social qui gangrène notre société. Il s’agira, en effet de montrer aux jeunes générations, à travers un système éducatif et de culture d’intégrité irréprochable, l’esprit patriotique, Il ne suffit pas de légiférer ou de sombrer dans la l’augmentation des lois et des institutions chargées de lutter contre la corruption, mais il faudrait y investir et rebâtir les stratégies et actions innovantes.

La dématérialisation dans les structures à travers les nouvelles technologies.}

Dans le domaine de la justice, il est judicieux de raffermir le système judiciaire en particulier, dans le domaine des infractions économiques et financières. La justice, comme le disait Pascal « sans force est impuissante ; la force sans justice est tyrannique ». Il est nécessaire de faire recours à la sanction et à la coercition. Il serait difficile d’éradiquer le cancer de la corruption sans une bonne justice qui offre des procès équitables en toute impartialité.

Quant à la mairie, elle doit travailler en symbiose avec le ministère des domaines de l’état et des affaires foncières, en ce qui concerne la gestion efficiente des affaires foncières car ces dernières souffrent de l’anarchie et des tripatouillages etc.

En dépit des efforts fournis, la panoplie des instruments créés par les autorités, la lutte contre la corruption ne semble pas véritablement endiguée. Bien au contraire, elle se développe de jour en jour. Ce qui entrave notre jeune démocratie de s’épanouir.

Alors, les plus hautes autorités, garant de cette lutte, sont-elles dans la logique de confirmer ce que pense le commun des maliens : « le moustique ne fabriquera jamais l’anti-moustique » ?

Moussa Mallé SISSOKO

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