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Alioune Tine, Directeur régional de Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre : « Les crimes commis par les groupes armés sont des crimes de guerre et doivent être punis comme tels »

mercredi 29 avril 2015, par Assane Koné

A l’issue d’une mission de quelques jours à Bamako, Alioune Tine, Directeur de Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a animé le 29 avril 2015 une conférence de presse à l’hôtel Wassoulou. « Les crimes commis par les groupes armés sont des crimes de guerre et doivent être punis comme tels », a déclaré avec conviction le patron d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest et du Centre.

A la fin de la mission de contact de 4 à 5 jours qu’il a conduit au Mali, accompagné de Tito Wanbua ; Coordinateur de renforcement de capacité-Afrique, Drissa Fomba, President de Amnesty International au Mali et de Saloum D. Traoré, Directeur exécutif de Amnesty Mali, Alioune Tine a demandé aux groupes armés de mettre un terme aux enlèvements et aux homicides intentionnels de civils, aux prises d’otages et aux attaques contre les organismes humanitaires et de protection des droits de l’homme, telles que le CICR.

Par la voix de son directeur pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Amnesty International a aussi demandé aux groupes armés de cesser immédiatement l’enrôlement, le ré-enrôlement et l’utilisation de mineurs et rendre leur liberté à tous les enfants mobilisés dans leurs rangs.

Toujours à l’intention des groupes armés, Amnesty International demande la cessation de l’utilisation des mines anti-personnel et la coopération avec les institutions chargées du déminage et de la destruction de ces armes, conformément aux dispositions de la convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines anti-personnel et sur leur destruction, ratifiées par le Mali le 2 juin 1998.

Mais, pour ce qui concerne le gouvernement malien, Amnesty International a formulé plusieurs recommandations. Alioune Tine a demandé au gouvernement de diligenter sans délais des enquêtes approfondies, impartiales et efficaces sur les accusations de crimes de droit international et d’atteintes aux droits humains afin d’identifier les personnes soupçonnées de responsabilité pénale.

Il a aussi demandé l’amélioration des conditions de détention et assurer le respect total de toutes les garanties contre la torture et autres mauvais traitements pour les détenus, en veillant notamment à ce qu’ils soient déférés à une autorité judiciaire dans les plus brefs délais après leur arrestation ; qu’ils aient accès rapidement et régulièrement à un avocat, qu’ils reçoivent des examens médicaux indépendants et qu’ils puissent communiquer avec les membres de leur famille, entre autres, ou recevoir leur visite pendant leur détention.

Amnesty International a aussi demandé l’ouverture d’une enquête approfondie ; impartiale et efficace sur les cas de décès en détention liés au conflit et la détermination de toute urgence de l’âge exact de tous les enfants et mineurs en détention et, en attendant les résultats de cette enquête, le gouvernement devra veiller a ce que les mineurs soient séparés des adultes lorsqu’ils sont maintenus en détention.

La justice malienne peine à traiter les violations massives des droits humains

Avant d’arriver à de telles recommandations, en ce qui concerne l’impunité, Amnesty a constaté que la justice malienne peine à traiter les violations massives des droits humains. Quant aux droits des enfants, Amnesty dira qu’au moins trois enfants mineurs sont toujours détenus avec des majeurs pendant que les autorités cherchent à déterminer leur âge.

S’il est convaincu qu’au Mali il y a des situations qui appellent a la mise en place de la justice transitionnelle, Alioune Tine reste convaincu que des crimes ne resteront pas impunis. « Nous allons dans une synergie avec les organisations de défense des droits de l’homme, travailler pour le respect des droits de l’homme dans la région », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’il faille travailler à la souveraineté judiciaire en Afrique. Et ; pour cela, il a souhaité que les Etats africains s’assument afin d’éviter que la CPI n’intervienne. « Aujourd’hui, l’Afrique est dans l’impasse. On ne veut pas la CPI, mais on ne propose rien pour sanctionner les graves violetions de droits humains. Or, ces crimes ne peuvent pas restés impunis », a-t-il conclu.

Il faut rappeler que pendant son séjour, Alioune Tine a rencontré plusieurs personnalités maliennes : Alpha Oumar Konaré ; ancien Président de la république, Soumeylou Boubeye Maiga, ancien ministre de la défense, Daniel Tessougué ; Procureur général, l’Imam Mohamed Dicko du Haut conseil islamique, Cherif Ousmane Madani Haidara de Ane Sardine. Des Institutions étaient aussi au programme de la visite : Assemblée nationale ; Commission nationale des droits de l’Homme et la Commission vérité, justice et réconciliation.

Assane Koné

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