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Accord d’Alger : La société civile du Mali propose une lecture sur la base de l’article 65

mercredi 23 août 2023, par Assane Koné

Il faut « procéder à la relecture de l’Accord sur la base de l’article 65 de l’Accord qui détermine les modalités de cette relecture entre les parties signataires afin de prendre en compte les dispositions majeures contenues dans la constitution promulguée le 22 juillet 2023 ». Telle est la proposition majeure qu’a fait le Consortium d’Organisations de la société civile du Mali, dans un mémorandum présenté le 22 août 2023, lors d’un point de presse au siège du Conseil National de la Société civile du Mali.

Le Consortium d’Organisations de la société civile du Mali, composé de structures comme le Conseil national de la société civile (CNSC) ; le Forum des organisations de la société civile (FOSC) ; la Coordination des Associations et Ong féminines du Mali (CAFO) ; le Conseil national des jeunes du Mali (CNJ-Mali) et la Plateforme des femmes leaders du Mali (PFFLM), à l’issue d’une réflexion conduite le 26 juillet 2023, a décidé dans un mémorandum de faire sa contribution à la relance de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Alou Badra Sacko, qui avait à ses côtés Siriman Sacko et Mme Sangaré Nana Coulibaly de la CAFO, a levé le voile sur la synthèse de ce mémorandum de 4 pages. « Au terme des échanges et des avis des experts personnes ressources, les Organisations de la Société Civile ont fait le point de la mise en œuvre, les contraintes majeures et les propositions de relance de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger », a-t-il indiqué.

Pour ce qui concerne les propositions de relance de la mise en œuvre, le Consortium a formulé 7 recommandations. Il a invité à prendre toutes les dispositions pour « procéder à la relecture de l’Accord sur la base de l’article 65 de l’Accord qui détermine les modalités de cette relecture entre les parties signataires afin de prendre en compte les dispositions majeures contenues dans la constitution promulguée le 22 juillet 2023 ».

Les Organisations de la société civile sont aussi parvenues à la conclusion que le moment est venu de « revoir le dispositif institutionnel de mise en œuvre et de suivi de l’Accord pour en faire UN ACCORD INTER-MALIEN dont les représentant des instances seront choisis sur la base de la représentativité et de la légitimité ». Mieux, elles ont souhaité d’ « impliquer les autorités et légitimités traditionnelles, les femmes, les jeunes ainsi que l’organe législatif de transition (CNT) dans le processus de mise en œuvre et de suivi de l’Accord ».

La Société civile a recommandé d’ « organiser des campagnes d’information, de sensibilisation des membres du Gouvernement, des Institutions de la République, des Organisations de la société civile et les populations des autres régions sur l’Accord et le processus de sa mise en œuvre, afin d’en assurer une large appropriation et un meilleur portage politique ».

Elle a aussi invité à « accélérer le volet Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR), en prenant en compte les femmes, avec un calendrier et des objectifs assignés pour renforcer le dispositif sécuritaire à travers les bataillons du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) de Gao, Kidal, Tombouctou et Ménaka et le déploiement graduel des unités des forces Armées et de Sécurité sur toute l’étendue du territoire ».

Aussi, la société civile a demandé de « diligenter la réalisation des projets/programmes structurants dans les régions nord du Mali pour réduire le déséquilibre de développement économique et social ». Elle a aussi proposé de « renforcer et accélérer le transfert des compétences et de ressources aux Collectivités territoriales conformément aux objectifs et au calendrier convenu ».

Mais avant, au titre de point de mise en œuvre, le Consortium a rappelé les grandes avancées au niveau du volet « questions Politiques et Institutionnelles » ; au niveau du volet « Défense et Sécurité » ; au niveau du volet « Développement économique, social et culturel » ; au niveau du volet « Réconciliation, Justice et Questions Humanitaires ».

Pour ce qui concerne les contraintes majeures, le Consortium a dénoncé un « problème de bonne foi et d’engagement ferme de certaines parties de l’Accord », et « la persistance de l’insécurité liée aux différentes attaques des groupes terroristes, narcotrafiquants et bandits ». Il a aussi mis un accent sur l’ « insuffisance des ressources financières mobilisées en faveur de la mise en œuvre de l’Accord », et les « problèmes de coordination des interventions des différents acteurs concernés par la mise en œuvre et le suivi de l’Accord ». Les organisations de la société civile malienne ont aussi attiré l’attention sur l’ « insuffisance d’information et d’appropriation de l’Accord par les Institutions de la République, et aussi par les autres régions du pays pensant que l’Accord est fait pour celles du nord ». Autre difficulté mise en exergue par le Consortium : les « enjeux géostratégiques importants autour de la crise au Mali et au Sahel et du positionnement actuel du Mali ».

Assane Koné


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