Les travaux de la 1^re session d’information de sensibilisation et de plaidoyer sur les ‘’manuscrits anciens du Mali’’ auprès des institutions et des décideurs de la République, s’est déroulée le mercredi 17 janvier 2024 au Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) dans le cadre de la Campagne d’information et de sensibilisation sur les manuscrits anciens du Mali.

Au regard du rôle crucial que joue les décideurs dans la sauvegarde, la valorisation, la promotion et l’exploitation des manuscrits anciens, l’agence nationale de communication (ANCD) en partenariat avec l’UNESCO a organisé cette session dont l’objectif est de renforcer les capacités des institutions de la république et des décideurs sur le sujet des manuscrits anciens. Ensuite, de les permettre de mieux appréhender le potentiel de contributions que les manuscrits anciens peuvent apporter au développement socio-économique, culturel, scientifique et durable au Mali.

Edmond Moukala, chef de Bureau, représentant de l’UNESCO au Mali, précise que leur but ultime est d’appuyer le Mali afin que les manuscrits anciens puissent inspirer les maliens, voire l’Afrique tout entière. Par la suite, il souligne que les manuscrits anciens présentent une somme de travaux littéraires et scientifiques dans tous les domaines. Pour lui, leur sauvegarde va au-delà de la seule conservation des supports physiques contre l’usure et les aléas climatiques, qu’elle s’étend à la sauvegarde des connaissances qu’ils contiennent à travers le maintien des rapports entre ces manuscrits et la société à laquelle ils appartiennent dans toute sa composante. C’est pourquoi l’UNESCO multiplie des initiatives avec les différentes parties gouvernementales pour permettre une appropriation des manuscrits anciens par les maliens. Parmi ces initiatives, il cite entre autres : l’appui et la promotion d’une filière de formation sur les manuscrits anciens au niveau de l’Instruit Ahmed Baba de Tombouctou qui a produit, entre 2019 et 2023, quatre promotions de 102 jeunes filles et garçons formés sur les métiers des manuscrits anciens ; la conception des programmes de formations innovantes au profit des instituts d’enseignement supérieur et l’élaboration d’une leçon modèle par le ministère de l’éducation nationale et dispensée au bénéfice de plus de 12 500 lycéens et lycéennes dans les villes de Ségou, Djenné et Tombouctou.

En outre, le chef de bureau de l’UNESCO lance un appel de soutien auprès de tous les acteurs et partenaires en faveur de la protection et de la promotion du patrimoine culturel en général et des manuscrits anciens en particulier.

« Chaque manuscrit ancien est une fenêtre, un trésor et il est urgent de le protéger. Car, les manuscrits anciens sont menacés par la dégradation, etc. », indique M^me Traoré Assitan Coulibaly, directrice de l’ANCD. Elle souligne que, la sauvegarde des manuscrits anciens est un enjeu majeur pour nous tous. Qu’elle permettra de préserver ce patrimoine culturel si glorieux pour les générations futures et contribuera ainsi au développement durable.

Pour Yacouba Katilé, président du CESEC qui a reçu lors de cette cérémonie un livre de la part des organisateurs, les manuscrits anciens du Mali demeurent un trésor d’une valeur inestimable qu’il faudrait préserver, conserver, exploiter, sauvegarder et promouvoir pour l’avenir de notre pays. Il rappelle que ces manuscrits anciens du Mali forment un ensemble de plusieurs centaines de milliers de documents, dont les plus anciens remontent au 11^e siècle. Ils rassemblent aussi bien des traités savants que des textes religieux ou des documents commerciaux. Il indique que la connaissance de ces documents, leur importance et la nécessité de leur sauvegarde doit faire l’objet d’une attention particulière.

En outre, qu’elle demeure pour nous un défi qu’il faut relever avec le soutien des populations, des autorités et des partenaires au développement. Conscients de leur rôle combien important dans l’accompagnement de ce projet, selon lui, le conseil jouera toute sa partition. Il a invité tous les acteurs, à travers des actions concrètes auprès des hautes autorités, de mener un véritable plaidoyer pour la réussite de ce projet qui, par le bais de l’information et la sensibilisation, va permettre à de nombreux maliens, jeunes, femmes, élèves, étudiants, chercheurs etc. d’être mieux imprégnés de l’existence de ces manuscrits, de leurs contenus et de leur importance pour le Mali, l’Afrique et le monde entier.

Bintou COULIBALY