En décrétant l’année 2025 comme << année de la culture>> au Mali, à l’occasion de son discours de nouvel an, le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État, vient d’afficher la volonté des plus hautes autorités du Mali de faire de la culture la priorité des priorités pour le développement du Mali.

« Conformément à ma vision de donner une culture du Mali Kura à la jeunesse et à inculquer les valeurs sociétales aux jeunes du Mali, dans une dynamique de revitalisation culturelle de nos territoires, je décrète l’année 2025, l’Année de la Culture au Mali. Toute chose qui participe à la renaissance culturelle de notre pays avec nos valeurs cardinales de paix, de cohésion sociale et une promotion accrue des talents de nos artistes. Avec une valorisation de notre patrimoine culturel commun. A cette occasion, j’invite les maliens à revitaliser nos valeurs culturelles et à célébrer notre riche culture durant cette année 2025 », a déclaré le 31 janvier 2025, le Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État.

Perçue comme une instruction présidentielle à l’endroit de toutes les structures étatiques, cette décision du Président de la Transition, Chef de l’état, devra être perçue par tous les acteurs privés comme une invitation à beaucoup plus d’ardeur et d’engagement pour que le Mali puisse engranger beaucoup plus de bénéfices de son potentiel culturel.

Mais, dans un contexte économique très difficile pour notre pays, pour que cette décision présidentielle puisse avoir l’impact souhaité, il va falloir que l’état s’assume dans la mobilisation de ressources pérennes pour financer le secteur culturel.

Cela pourra se faire à travers le budget national, mais aussi à travers un dispositif bien réfléchi d’un fonds global de financement du secteur culturel, sur le modèle mort né de l’Agence de Promotion des Initiatives Culturelles (APIC), que l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko, en son temps, avait tenté de mettre sur pied. A l’époque, la volonté politique des plus hautes autorités du pays avaient fait défaut.

Mais, avec cette décision du Président Assimi Goita de décréter l’année 2025, << année de la culture>> au Mali, nous osons espérer que cela est la manifestation de la volonté politique que tout le monde attendait.

En tout cas, s’il y a un secteur sur lequel, le retour sur l’investissement est garanti aujourd’hui au Mali, c’est bien celui de la culture. En plus des retombées financières conséquentes, dans une stratégie bien murie, l’on pourra y trouver une belle opportunité de la refondation de l’Homme malien. Tel n’est -t-il pas la volonté du Président Assimi Goita, lorsqu’ il dit : << Conformément à ma vision de donner une culture du Mali Kura à la jeunesse et à inculquer les valeurs sociétales aux jeunes du Mali, dans une dynamique de revitalisation culturelle de nos territoires, je décrète l’année 2025, l’Année de la Culture au Mali>>.

Donc, les acteurs en charge de la promotion de la culture au Mali, ont là, une belle occasion pour initier un espace de capitalisation de toutes les belles et grandes réflexions déjà conduites dans ce pays pour faire de la culture le socle et le levier de notre développement.

Si en 2025, le Mali parvenait à se doter d’un dispositif viable de promotion et de préservation de ses cultures, oui parce qu’il y a plusieurs aires culturelles, ce sera déjà quelque chose de bon. Mais, mieux que ça, si l’on parvenait à une stratégie de transformation de ce potentiel culturel pour le bonheur de ses milliers d’acteurs ce sera encore meilleur.

Il va falloir travailler rapidement à doter le pays d’un dispositif performant et durable de promotion des industries culturelles et créatives (ICC), afin que les acteurs culturels maliens, et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux, puissent transformer notre fort potentiel culturel en ressources économiques.

Promouvoir la culture ne rime plus avec le folklore. Mais, voudrais qu’on se donne les moyens pour l’exploitation de notre folklore sans le dénaturer, pour proposer des produits culturels capables d’aller à la conquête du monde. Ne perdons pas de vu que nous sommes dans un monde globalisé où l’économie du marché est une réalité qui nous interpelle tous.

Travaillons à installer notre culture dans une économie de marché, où nous aurons de façon permanente à garder les clefs, pour qu’elle arrive à s’auto financer pour le bonheur des acteurs et du pays.

Bien exploitée, la culture malienne pourrait rapporter mieux que toutes nos exploitations minières, sans porter un coup à l’environnement et sans crainte de son épuisement. Mais, il va falloir réfléchir et travailler dur. Cela ne devrait pas être impossible pour le Mali. Des états moins dotés que nous, sont parvenus à le faire.

Prenons simplement le secteur touristique, qui dans le contexte malien est fortement culturel, à lui seul pourrait contribuer au développement du pays à hauteur de souhait. Mais, qu’est-ce que nous faisons de notre potentiel touristique ? Nous disons, rien.

Or, c’est maintenant. Où le pays bénéficie d’une publicité gratuite grâce à la crise que nous regrettons qu’il faille travailler pour prévoir l’après crise, où le Mali sera une grande attraction mondiale. De nombreux curieux viendront de partout dans le monde pour découvrir ce pays. Mais, qu’est-ce que nous faisons en termes d’installation d’infrastructures hôtelières pour les accueillir au cas ou ? Qu’est-ce qui est fait en termes de formation de ressources humaines de qualité pour gérer ce flux touristique qui viendra dans notre pays ? Mais, mieux que fait l’état pour former des Maliens dans l’industrie du tourisme et hôtelière pour tirer le maximum de bénéfices de cette période faste qui plus loin. Ce boom aura lieu, sans aucun doute dès le retour définitif de sécurité dans certaines parties du pays.

Fort de tout cela, nous disons que le Président Assimi Goita a été bien inspiré en décidant de faire de l’année 2025, année de la culture au Mali pour qu’enfin, les maliens aient une autre perception de ce secteur vital de notre économie nationale.

Nous ne pouvons qu’espérer que toutes énergies et ressources pourront être mobilisées pour sortir la culture malienne des sillons traditionnels afin qu’elle déploie tout son potentiel dans le développement socioéconomique du pays.

Assane Koné