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Violation des libertés syndicales : La section enseignement privé-laïc (SEPL) du SNEC condamne et décide des poursuites judiciaires

mardi 26 avril 2016, par Assane Koné

Suite à la libération du secrétaire général et son adjoint de la SEPL de la commune I du District de Bamako affiliée au SNEC, Abdoulaye Fotigui Berthé et Soumaila Berthé, la section a organisé un grand meeting, le samedi 23 avril 2016, à la Bourse de travail. Cette rencontre qui a mobilisé plusieurs enseignements de la commune I et de Kati, était présidée par Maouloud Ben Kattra, adjoint au secrétaire général de L’UNTM en présence des responsables syndicaux.

L’objectif du meeting était l’information de l’opinion nationale et internationale de la situation qui prévaut entre certains promoteurs d’écoles et la section enseignement privé-laïc (Sepl) du SNEC et d’expliquer les motifs de l’arrestation des responsables de la SEPL. Elle a permis aussi de condamner fermement l’arrestation des responsables syndicales en commune I du District de Bamako, une entorse à la liberté syndicale.

Si l’on en croit Abdoulaye Fotigui Berthé, secrétaire général de la SEPL du SNEC, tout a commencé quand plus d’une vingtaine de ses camarades ont été abusivement licenciés par le promoteur du groupe scolaire Doulaye BABA, Mamadou Bolozogola, sous le prétexte, qu’ils ont déposé un préavis de grève le 22 mars 2016.

A la reprise des cours le 4 avril 2016, ces enseignants avec un avis favorable de l’inspection du travail sont retournés à ladite école pour y continuer leur travail. Et à leur grande surprise, ils ont tous été systématiquement remplacés. « Cela est un attentat à la liberté du travail », a-t-il indiqué.

Selon lui, « la situation s’est aggravée suite au niet catégorique du promoteur de l’école Fraternité, Kassim Sidibé d’accepter le droit syndical. Plus d’une vingtaine d’enseignants y travaillent sans contrat écrit. Pour sortir de cette condition de travail, les enseignements décident, alors, de mettre en place un bureau syndical en vue d’appliquer les textes », a-t-il expliqué.

Avant d’ajouter que c’est dans cette dynamique que ses camarades l’ont contacté. « J’ai donc adressé un mandat au promoteur Kassim Sidibé avant de le rencontrer dans un cadre purement syndical. Lors de notre entrevue, il s’est mis dans tous ses états. Il m’a lancé la réplique que chez lui, il n’y aura pas de syndicat, avant de me lancer des propos injurieux, auxquels je n’ai pas réagit. Comme si tout cela ne suffisait, il m’a fait agresser. J’ai été tiré d’affaire par des passants », a-t-il expliqué.

Après quelques heures, poursuit-il, « j’ai reçu un coup de fil qui émanait d’un frère m’informant qu’un gendarme était venu me chercher à la maison avec une convocation. Puisque j’estimais que j’étais la victime, je suis parti me présenter à la gendarmerie de Sangarebougou. Et sur l’instruction du promoteur, ils n’ont menotté durant 24 heures ».

Pour faire entendre raison à Kassim, « Soumaila Berthé mon adjoint a formé une délégation pour aller le voir dans le cadre d’un dialogue social, pour lui expliquer que j’avais agit en toute légalité. Il l’a dénoncé comme étant mon complice et l’a accusé de troubler l’ordre public, avant d’appeler la gendarmerie pour l’arrêter. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés séquestrer par la gendarmerie, puis transférer sur l’instruction du juge N’Golo Sanogo à la prison centrale de Bamako », a raconté Abdoulaye F Berthé, lors du meeting.

« Violation de domicile, agression physique et entrave à la liberté de travail, sont les faits que l’on nous a reproché », a ajouté Soumaila Berthé.

Maouloud Ben Kattra, secrétaire général adjoint de l’UNTM a laissé entendre que les responsables de la SEPL ont été emprisonné parce qu’ils ont juste demandé l’application des textes, toute chose qui améliorait les conditions de travail et de vie des enseignants. Avant d’ajouter qu’ils devaient être fiers d’eux car ils se sont battus pour une cause noble.

A l’intention des promoteurs d’école, le secrétaire général adjoint de l’UNTM a indiqué qu’ils devraient savoir que les syndicats ne sont pas leurs adversaires mais leurs partenaires. Et tout ce qu’ils demandent c’est la reconnaissance du droit syndical. « Nous ne sommes pas ennemis de qui que ce soit. Et si nous avons des ennemis, ce sont ceux qui ne veulent pas que les textes votés par la République du Mali soient appliqués », a-t-il lancé.

Deux poids, deux mesures

A l’en croire, les promoteurs d’écoles disposent eux-mêmes d’un syndicat en vue de bénéficier des subventions de l’Etat. Et il s’est demandé pourquoi ceux-ci refusent que ceux qu’ils emploient mettent en place un syndicat. Selon lui, cela est un système de deux poids, deux mesures.

Partant, il a exprimé son soutien à la SEPL, à tous les enseignements du privé-laïc qui, selon lui, subissent des provocations et des intimidations des promoteurs des écoles. Il a aussi remercié tous ceux qui ont contribué à la libération de leurs camarades, notamment Dr Oumar Mariko et maitres Aliou Diarra et Mariam Diawara.

Résolutions

Le lundi 25 avril 2016, lors de la conférence de presse dans l’Espace d’expression démocratique de la Radio kayira, la SEPL a pris la résolution d’engager des poursuites contre Mamadou Bolozogola, promoteur du groupe scolaire Doulaye Baba pour détournement de la cotisation INPS retenue sur les salaires de 13 enseignants (pénal) et licenciement abusif, atteinte à la liberté syndicale et au droit de grève (tribunal de travail).

Quant au promoteur de l’école Fraternité, Kassim Sidibé, les responsables ont décidé de porter plainte pour agression, séquestration et violence physique et verbale contre les responsables syndicaux.

Dans le même registre, ils ont porté plainte contre la brigade de gendarmerie de Sangarebougou pour arrestation et détention illégale, mauvais traitement et torture des responsables syndicaux, Abdoulaye Fotigui Berthé et Soumaila Berthé.

En effet, pour soutenir leurs camarades victimes de licenciement, la SEPL organise une quête mensuelle dans chaque école.

Moussa Mallé SISSOKO


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