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Vaccin contre Ebola : Un essai clinique pourrait commencer en septembre

jeudi 28 août 2014, par Assane Koné

« Dès septembre, un candidat-vaccin contre le virus Ebola pourrait être testé sur des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali dans le cadre d’une série d’essais d’innocuité menés sur des vaccins potentiels visant à prévenir la maladie qui a déjà tué plus de 1 400 personnes au cours de la flambée qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest ». Telle est la substance d’un communiqué de presse conjoint de l’Université d’Oxford, Wellcome Trust, MRC, DFID, GlaxoSmithKline et l’Université du Maryland, diffusé le 28 août 2014.Lisez !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - ESSAI CLINIQUE VACCIN CONTRE EBOLA

Un consortium international sans précédent a été créé afin d’accélérer des essais multi-site collaboratifs sur le candidat-vaccin contre le virus Ebola

Dès septembre, un candidat-vaccin contre le virus Ebola pourrait être testé sur des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali dans le cadre d’une série d’essais d’innocuité menés sur des vaccins potentiels visant à prévenir la maladie qui a déjà tué plus de 1,400 personnes au cours de la flambée qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest.

Les essais menés chez l’homme sur ce candidat-vaccin, conjointement développé par les Instituts américains de la santé (US National Institutes of Health ouNIH) et GlaxoSmithKline, seront accélérés grâce au financement d’un consortium international en réponse à l’épidémie d’Ebola que l’Organisation mondiale de la santé a récemment déclarée comme une urgence de santé publique de portée internationale.

Une subvention de 2,8 £ millions accordée par le Wellcome Trust, le Conseil de la recherche médicale (MedicalResearch Council ou MRC) et le Département pour le développement international (DFID) britannique permettra à une équipe dirigée par le professeur Adrian Hill, de l’Institut Jenner de l’Université d’Oxford, de commencer des essais d’innocuité sur le vaccin tandis que des essais similaires seront menés aux États-Unis sous l’égide de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID, qui fait partie des NIH).

La phase 1 des essais commencera dès que les autorisations éthiques et réglementaires auront été reçues. Les demandes à cet égard feront l’objet d’un examen accéléré. Si les autorisations sont accordées, les équipes de recherche du Royaume-Uni pourraient commencer à vacciner les sujets bénévoles dès la mi-septembre.

Le financement du consortium permettra également à GSK de commencer à fabriquer jusqu’àenviron 10 000 doses supplémentaires de vaccin pendant le déroulement des premiers essais cliniques, afin que si ceux-ci s’avèrent concluants, les stocks puissent être mis à disposition de l’OMS immédiatement par GSK, permettant ainsi de créer un programme de vaccination d’urgence destiné aux communautés à risque élevé.

Le candidat-vaccin cible l’espèce Zaïre du virus Ebola, qui circule en Afrique de l’Ouest, et utilise une seule protéine de virus Ebola pour générer une réponse immunitaire. Il ne contient aucun virus infectieux et ne peut donc pas infecter du virus d’Ebola une personne ayant reçu le vaccin. Les recherches pré-cliniques menées par les NIH et Okairos, une société de biotechnologie acquise l’an dernier par GSK, indiquent que le vaccin fournit une protection prometteuse chez les primates non humains exposés au virus Ebola, sans entraîner d’effets adverses significatifs.

Avant qu’il ne puisse être utilisé sur des populations à risque plus étendues, ne serait-ce que de manière expérimentale, des essais d’innocuité doivent à présent être menés sur de petits groupes de volontaires sains afin de s’assurer que le vaccin ne provoque pas d’effets secondaires imprévus, et qu’il génère une bonne réponse immunitaire au virus d’Ebola chez l’homme.

Afin d’accélérer ces essais, les NIH ont généreusement accepté de fournir le vaccin contre le virus Ebola mis au point par NIAID/GSK aux fins des essais d’innocuité dirigés par l’équipe d’Oxford, lesquels se dérouleront parallèlement à ces propres essais. L’Institut Jenner d’Oxford possède une vaste expérience en matière d’essais cliniques sur des vaccins similaires, qu’il a évalué cliniquement pour six autres maladies en Europe et en Afrique.

Si les premiers volontaires vaccinés au cours de l’étude menée par Oxford montrent une bonne réponse et qu’aucun effet adverse n’est observé, l’essai sera étendu aux bénévoles de l’Unité du MRC en Gambie, après approbation des autorités compétentes. C’est alors que commencera à Bamako, au Mali, la seconde phase ouest-africaine de l’étude, dirigée par le professeur Myron M. Levine du Centre pour le développement des vaccins de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland et par le professeur Samba Sow du Centre pour le développement des vaccins au Mali (une initiative commune de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland et du Ministère de la santé malien).

L’étude d’Oxford impliquera 60 bénévoles sains, tandis que celles de Gambie et du Mali en impliqueront chacune 40. Chaque ensemble de volontaires sera réparti en groupes de 20 personnes qui recevront différentes doses de vaccin afin que les chercheurs puissent évaluer la meilleure dose à utiliser en termes d’innocuité et d’activité.

Le NIAID est en train de tester ce même vaccin aux États-Unis, en plus d’un vaccin connexe conçu pour protéger contre deux espèces du virus Ebola (Ebola Zaïre et Ebola Soudan)

Cette approche collaborative comprenant plusieurs essais aidera à assurer les progrès les plus rapides possibles afin de déterminer la meilleure approche à adopter quant à ce candidat-vaccin et à sa délivrance. L’ajout des bras d’Afrique de l’Ouest assurera également que les études tiennent compte des différences existant entre les populations européennes et africaines de l’Ouest qui sont susceptibles d’affecter l’innocuité du vaccin ou la réponse immunitaire.

On espère que la phase 1 des essais pourrait se terminer d’ici la fin 2014, après quoi le déploiement du vaccin pourrait être accéléré s’il s’avérait sûr et immunogène.

Le Professeur Adrian Hill, directeur de l’Institut Jenner de l’Université d’Oxford, a déclaré : « Les événements tragiques qui se déroulent en Afrique nécessitent une réponse urgente. Ces dernières années, des vaccins expérimentaux similaires ont permis de vacciner en toute sécurité des enfants et des adultes contre tout un éventail de maladies dont le paludisme, le VIH et l’hépatite C. Nous sommes, ainsi que tous nos partenaires dans ce projet, optimistes quant à ce candidat-vaccin et pensons qu’il pourrait s’avérer utile contre le virus Ebola ».

Le Dr Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust, a quant à lui affirmé : « Cette épidémie a montré à quel point il peut être difficile de contrôler le virus Ebola. La manière dont les vaccins et les médicaments utiles pourraient servir de complément aux interventions de santé publique déjà en place ne peut être appréciée que lors d’épidémies. Les études d’innocuité initiales, que nous annonçons aujourd’hui avec nos partenaires internationaux, rendront cela possible au cours de cette crise ainsi que pour les inévitables épidémies à venir. »

Le Professeur Umberto D’Alessandro, Directeur de l’Unité du MRC, en Gambie, a indiqué : « Grâce à la collaboration à long terme établie entre le MRC britannique et le ministère de la santé du gouvernement gambien, nous disposons de la capacité et de l’expertise éprouvées nous permettant de mener des essais selon les normes de qualité les plus élevées, y compris des essais sur des vaccins similaires à celui-ci. L’essai proposéne sera pas immédiatement bénéfique à ceux qui sont actuellement à risque, mais nous espérons que nous serons bientôt en mesure de protéger les populations contre Ebola. »

Le Professeur Myron Levine, Directeur du Centre de développement des vaccins de la Faculté de médecine de l’Université du Maryland, a expliqué : « Il s’agit d’un effort extraordinaire issu de plusieurs groupes qui travaillent ensemble pour apporter en un temps record un candidat-vaccin prometteur contre Ebola qui puisse être testé sur le terrain en Afrique de l’ouest. Les partenaires du projet ont, dans des délais très courts, fait don d’une immense énergie, de leur temps et de leurs ressources afin de répondre à la calamité que représente le virus Ebola. Si les essais de vaccins sont lancés dans les délais prévus, un nouveau paradigme aura été établi selon lequel plusieurs agences sont à même de se mobiliser afin de répondre à une menace de santé publique en accélérant l’évaluation préliminaire d’un outil de santé publique ayant un potentiel prometteur. »

La Secrétaire du développement international, Justine Greening, a pour sa part ajouté : « Nous cofinançons ces essais cliniques importants pour trouver un vaccin sûr contre le virus Ebola tout en fournissant des soins intensifs sur le terrain. La Grande-Bretagne est un leader mondial en matière de recherche médicale et mobiliser nos atouts uniques pour trouver un vaccin pourrait s’avérer essentiel afin de contenir le virus Ebola et de prévenir de futures épidémies. »

Le Dr Moncef Slaoui, Président du service mondial R&D et vaccins chez GSK, a déclaré : « L’annonce d’aujourd’hui montre comment des partenaires issus des secteurs privés et publics sont capables d’unir leurs efforts pour répondre à cette urgence critique de santé publique. Le développement d’un vaccin est une entreprise complexe qui n’offre aucune garantie de succès et notre candidat-vaccin contre le virus Ebola n’en est encore qu’à ses premiers pas. « Mais les progrès réalisés jusqu’à présent sont encourageants et nous faisons de notre mieux, avec l’OMS et nos partenaires, pour accélérer le développement et étudier les moyens par lesquels le vaccin pourrait contribuer au contrôle de cette flambée épidémique d’Ebola ou de flambées à venir. »

NOTES AUXDACTEURS

Le candidat-vaccin contre Ebola développé par NIAID/GSK est issu de l’adénovirus du chimpanzé type 3 (ChAd3), une souche atténuée du virus du rhume de chimpanzé. Cet adénovirus sert de transporteur, ou vecteur, pour livrer le matériel génétique bénin, dérivé du virus Ebola de l’espèce Zaïre, qui est à l’origine de la flambée épidémique qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest. Le matériel génétique contenu dans le vaccin expérimental n’entraîne pas l’infection par le virus Ebola des personnes vaccinées. Le candidat-vaccin fournit le matériel génétique du virus Ebola aux cellules humaines mais ne se réplique pas plus avant. Il permet juste aux cellules de la personne vaccinée d’exprimer une protéine qui entraîne la réponse immunitaire chez la personne en question.

De plus amples détails seront bientôt disponibles auprès du NIAID et NIH

CONTACT DU SERVICE PRESSE

Stephen Rouse, Directeur du Bureau de l’actualité et des informations, Université d’Oxford
Tél. : +44 (0)1865 280533, Courriel : stephen.rouse@admin.ox.ac.uk

Dr Helen Jamison, Directrice des relations publiques, Wellcome Trust
Tél. : +44 (0)20 7611 7329, Courriel : h.jamison@wellcome.ac.uk

Carmel Turner, Attaché de presse principal, MRC
Tél. : +44 (0)20 7395 2273, Courriel : Carmel.turner@headoffice.mrc.ac.uk

Kenny Ferguson, Attaché de presse, DFID
Tél. : +44 (0)20 7023 0314, Courriel : Kenny-Ferguson@dfid.gov.uk

Catherine Hartley, Directrice de la communication exterieure mondiale, GSK
Tél. : +44 20 8047 5502, Courriel : catherine.a.hartley@gsk.com

Chris Hardwick, Doyen associé des Affaires publiques, Faculté de médecine, Université du Maryland
Tél. : +1 410 706 5260, Courriel : chardwick@som.umaryland.edu

The Wellcome Trust est la deuxième fondation de bienfaisance mondiale en termes de dépenses. Elle se consacre à apporter des améliorations extraordinaires en matière de santé humaine et animale. Nous soutenons les grands esprits de la recherche biomédicale et des sciences humaines ainsi, notamment, que la participation du public, l’éducation et l’application de la recherche afin d’améliorer la santé. Nous sommes indépendants de tout intérêt politique et commercial. www.wellcome.ac.uk

L’Unité du Conseil de recherche médicale (MRC) de Gambie est internationalement reconnue pour ses antécédents de recherche sur les maladies infectieuses tropicales. Il s’agit de l’investissement le plus important effectué dans la recherche médicale par le Royaume-Uni au sein d’un pays en voie de développement. Son succès repose sur la recherche novatrice en laboratoire, sur d’excellentes études cliniques et scientifiques menées sur le terrain et sur la concrétisation des résultats de recherche dans la pratique clinique et à des fins de santé publique. La vision de l’Unité consiste à mener des recherches scientifiques visant à sauver des vies et à améliorer la santé dans les pays en voie de développement. Elle cherche à offrir cela en investissant dans quatre principaux thèmes de recherche : Survie de l’enfant, vaccinologie, contrôle et élimination des maladies et, plus récemment, nutrition, suite à l’intégration du Groupe international de nutrition dans l’Unité afin d’améliorer encore davantage les investigations menées sur le rôle important que joue la nutrition dans chacun des thèmes de recherche.

Le Département pour le développement international (DFID) est à la tête des travaux du Royaume-Uni visant à mettre fin à l’extrême pauvreté. Nous mettons fin au besoin d’aide en créant des emplois, en libérant le potentiel des filles et des femmes et en aidant à sauver des vies lorsque des situations d’urgence humanitaires se produisent.

GSK un géant mondial de la recherche pharmaceutique et des produits de soins de santé – s’est engagé à améliorer la qualité de vie en permettant aux personnes d’être plus actives, de se sentir mieux et de vivre plus longtemps. Pour plus d’informations, veuillez consulter le sitewww.gsk.com

La Faculté de médecine de l’Université du Maryland a été fondée en 1807 et fut la première école publique de médecine des États-Unis. Elle reste aujourd’hui un chef de file novateur dédié à l’accélération de l’innovation et à la découverte médicale. La Faculté de médecine est la faculté fondatrice de l’Université du Maryland et fait partie intégrante des 11 campus qui constituent le système universitaire du Maryland. Située sur le campus de Baltimore, la Faculté de médecine travaille en étroite collaboration avec le Centre médical de l’Université du Maryland afin de fournir un enseignement basé sur une recherche intensive, sur des cours magistraux et de la pratique clinique. Forte de 43 départements, centres et instituts d’enseignement, et d’un personnel enseignant de plus de 3000 médecins et chercheurs ainsi que d’un financement externe de plus de 400 millions de dollars, la Faculté est considérée comme l’une des institutions leaders en matière de recherche biomédicale aux États-Unis, le tiers supérieur de ses programmes et enseignants étant classé parmi les meilleurs en matière de cancer, neurologie, chirurgie et greffe, traumatologie et médecine d’urgence, développement de vaccins et génome humain, parmi d’autres centres d’excellence.

La Faculté est non seulement concernée par la santé des citoyens du Maryland et du pays tout entier mais également dotée d’une vision globale, dont témoignent les installations de recherche et de traitement qu’elle possède dans plus de 30 pays du monde http://medschool.umaryland.edu/

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