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Situation explosive à Yorodiambougou : Les jeunes sur pied de guerre

mercredi 3 septembre 2014, par Assane Koné

Situé au Sud de Yirimadio, le terrain d’entrainement sportif du quartier de Yorodiambougou est depuis plusieurs mois au cœur d’une véritable embrouille foncière entre les jeunes du quartier et les notabilités de Sirakoro-Méguetana. Par abus de pouvoir, les autorités coutumières et municipales de Sirakoro, en complicité avec le Bureau d’étude et d’application topographique (BEAT) ont pris la lourde responsabilité de morceler le seul espace vert du quartier.

Le feuilleton du terrain d’entrainement sportif du quartier de Yorodiambougou continue de défrayer la chronique par la seule volonté des notabilités de Sirakoro-Méguetana. Il est à la base d’un litige qui oppose les jeunes aux notables et à l’administration municipale de Sirakoro et ne fini pas de faire couler des salives et de l’encre.

En effet, tout a commencé l’année dernière lorsque les autorités coutumières et municipales de Sirakoro-Méguetana, en complicité avec un bureau d’étude privé (BEAT), ont morcelé le seul terrain d’entrainement sportif des jeunes du quartier, qui sert à la fois de lieu de culte et d’espace pour toutes les autres manifestations. Au regard de la situation géographique de la zone, les jeunes ont convié les faucons fonciers de sursoir au projet de morcèlement, qui selon eux, ne prend pas en compte les conditions d’assainissement et de l’urbanisme. À travers plusieurs notifications, les jeunes ont fait savoir que le quartier Yorodiambougou est exclu de toutes conditions d’hygiène et d’assainissement. Pas de place d’école publique, ni de mosquée, encore moins d’église. En revanche, ils ont jugé nécessaire de préserver ce terrain pour servir les manifestations sociales, sportives, culturelles et artistiques.

Malgré la bonne volonté des jeunes, les notabilités ont morcelé l’espace et lui ont affecté un usage d’habitation, avec l’appui de certains habitants du quartier.

Dans la crainte d’un éventuel affrontement entre les protagonistes, la commission mise en place pour la défense des intérêts du quartier a saisi la primature, le département de la Jeunesse, de l’Urbanisme et les services compétents, à travers une correspondance. Mais jusque-là aucune réaction n’a été reçue de la part du gouvernement. Le mardi dernier lorsque les occupants sont partis pour les investissements immobiliers, les jeunes se sont mobilisés pour manifester.

A en croire un responsable, ils se disent prêts à en découdre cette fois-ci avec les spéculateurs fonciers de Sirakoro-Méguetana. « Avec les manœuvres des notables de Sirakoro, nous n’allons plus baisser la garde, malgré toutes les peaux de banane jetées sous nos pieds, ainsi que toutes les tentatives d’intimidations, dont nous sommes victimes de la part des puissants spéculateurs et certains responsables », confie un responsable des jeunes. Avant d’ajouter que l’acte des autorités coutumières est une violation flagrante des textes régissant l’espace vert au Mali.

A qui profite cette situation ?

Naturellement les faucons qui veulent bien profiter de la situation de « ni guerre, ni paix » pour exproprier de force les jeunes de leur terrain d’entrainement sportif jalousement conservé. Il est alors facile dans ces conditions d’imaginer la terrible pression que Sirakoro exerce sur les jeunes qui se disent prêts à tout mettre en œuvre pour bloquer le projet, même au prix de leur vie.

Les autorités compétentes sont invitées à réagir rapidement afin de mettre un coup de frein à cette bombe qui s’apprête à exploser.

B. S.

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