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Prix de la graine de coton de la campagne 2013-2014 : La FENAPHB remontée contre la CMDT

jeudi 24 octobre 2013, par Assane Koné

Le 23 octobre 2013, dans la salle de réunion du Patronat à l’ACI 2000, la Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment de bétail du Mali (FENAPHB), a animé une conférence de presse sur le blocage des négociations entre elle et la CMDT par rapport à la fixation du prix de la graine de coton de la campagne 2013 -2014. En raison d’un certain nombre de difficultés économiques, la FENAPHB souhaite que la CMDT lui cède la tonne à 60 000 FCFA. Le géant du Coton tient à vendre la tonne de la graine de coton à 100 000 FCFA.

Ils étaient tous présents. La quasi-totalité des producteurs d’huile et d’aliment de bétail du Mali. Vu la gravité de la situation, personne n’a voulu laisser son fauteuil vide. Tous souhaitaient exprimer leur ras-le-bol. Mais, Abdoulaye Diawara, Président de la FENAPHAB, a chargé Sidiki Diabaté, secrétaire général du bureau de la FENAPHAB, de dépeindre la situation pour les journalistes. Il a indiqué qu’au Mali, il y a 53 huileries, dont 48 sont membres de la FENAPHB qui a été créée en juin 2009. Après avoir indiqué que les huileries sont installées à Bamako, Ségou, Koutiala, San, Mopti, Sikasso, Bougouni, Fana, Kita et Kati, Sidiki Diabaté, a rappelé qu’elles ont pour matière première la graine de coton de la CMDT qui ne suffit même pas. En effet, pour un besoin de plus de 1 million de tonnes de graine de coton, les 53 huileries du Mali sont obligées de se partager en moyenne 250 000 tonnes de graine de coton que la CMDT met à leur disposition par an. Et, le reste est importé des pays limitrophes par les sociétés qui en ont les moyens. Mais si la graine de coton appartient à la CMDT, Sidiki Diabaté a indiqué que le géant du coton n’est pas habilité à fixer le prix de façon unilatérale. «  Chaque année le prix de la tonne de grain de coton est fixé à l’issu d’une discussion entre la FENAPHB et la CMDT », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que malheureusement cette année, il y a eu un blocage. Selon Sidiki Diabaté, eu égard à la crise qui a secoué le pays, notamment dans la partie nord, toutes les huileries maliennes sont endettées au prés des Banques. « A cause de la crise, notre production d’aliment bétail et d’huile de la campagne précédente n’a pas pu être écoulé  », a-t-il indiqué. Avant de dire que le nord du pays, zone d’élevage par excellence, sous l’emprise de l’occupation djihadiste, n’a pas pu consommer la quantité habituelle d’aliment bétail. « Face à cette mévente, les huileries n’ont pas pu payer les banques et n’ont pas pu fait face à leur factures d’électricité et d’eau », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que dans un tel contexte, la FENAPHB a sollicité la CMDT pour voir à la baisse le prix de la tonne de la graine de coton, matière première des huileries, afin de les éviter une faillite certaine, aux conséquences incalculables, notamment sur l’emploi et l’enchérissement du prix de certaines denrées de première nécessité. « Sans se soucier des difficultés des huileries, la CMDT a décidé de reconduire l’ancien prix de la tonne de graine de coton qui était de 103. 000 FCFA, alors que nous souhaitons qu’il descende à 60 000 FCFA », a-t-il indiqué. Dans tous les cas, de négociations en négociations, Sidiki Diabaté dira que la CMDT s’est arcboutée sur un prix de 100 000 FCFA la Tonne. Avant de prendre l’exemple du Burkina Faso où le prix de la tonne est aujourd’hui cédé à 85 000 FCFA, au moment où les huileries burkinabées souhaitent un prix de 65 000 FCFA la tonne. Mais, qu’à cela ne tienne, Sidiki Diabaté est surpris de l’insensibilité de la CMDT quant aux problèmes des huileries maliennes. «  Nous avions toujours été solidaires des difficultés de la CMDT. On a souvent payé cher la tonne de graine de coton pour soutenir la CMDT qui nous égrenait ses difficultés. Mais, aujourd’hui, nous n’arrivons pas à comprendre que le géant du coton soit insensible à nos problèmes  », a-t-il déclaré. Avant de dénoncer le comportement de la CMDT qui tente de briser l’action initiée par la FENAPHB, en démarchant individuellement des huileries, notamment celles appartenant aux indiens. Pour conclure, Abdoulaye Diawara, Président de la FENAPHB, a indiqué que si l’Etat n’intervient pas entre eux et la CMDT, il est clair que seules 15 huileries pourront survivre à cette impasse cette année et l’année prochaine personne ne parlera plus d’huilerie au Mali.

DDDK

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